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Si l’on pouvait prévoir l’imprévisible

Publié le 11 janvier 2010 par Jeangagnon

Lundi, 11 janvier 2010

Dans son édition du samedi 27 décembre, le quotidien torontois The Globe and Mail comparait les prévisions économiques pour l ‘année 2010 de deux économistes, réputés selon eux parmi les meilleurs au Canada. Or, ce qui mérite mention selon moi, il s’agit de deux individus œuvrant pour des institutions financières québécoises, soit Stéfane Marion, économiste en chef à la Financière Banque Nationale, et Carlos Leitao, qui occupe le même poste chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne.

Notons que bien qu’ils travaillent au sein de la filiale de courtage, ils sont tous deux l’économiste le plus haut gradé de leur groupe financier respectif. Les grandes banques ont confié il y a déjà quelques années leurs études économiques, du moins celles destinées au grand public, à leurs filiales de courtage. Seul le Mouvement Desjardins fonctionne différemment, le service des études économiques étant toujours rattaché à la Fédération des caisses populaires, la maison-mère, et non pas à sa filiale de courtage Valeurs mobilières Desjardins.

Que prévoient nos deux experts économiques?

La croissance économique : nul doute que la récession est bel et bien derrière nous, car Stéfane Marion, le plus optimiste des deux, prévoit une croissance de l’économie canadienne de 2,9 % pour l’année 2010, alors que Carlos Leitao anticipe pour sa part un bond de l’économie de 2,1 %. Tous les deux s’entendent à dire que c’est la demande domestique qui sera le moteur de la croissance économique canadienne en 2010, car les exportations, principalement celles vers les États-Unis, tarderont à retrouver leur niveau d’antan.

Le taux de chômage : il demeurera élevé, soit 8 % et plus, selon nos deux économistes. Il atteindra même 8,9 % durant le premier trimestre, pour ensuite reculer mais très, très lentement, selon Carlos Leitao.

Les taux d’intérêt : le gouverneur de la Banque du Canada continue de répéter que le taux de la banque centrale demeurera tout près de zéro au moins jusqu’au milieu de l’année. Stéfane Marion croit plutôt qu’il sera augmenté dès le mois d’avril. Il appuie cette prévision sur le fait que le système bancaire canadien n’est pas dysfonctionnel, comme l’est celui des États-Unis, c’est-à-dire qu’au Canada les banques ont les capitaux nécessaires pour jouer leur rôle de prêteur et ainsi faire fonctionner l’économie. Mais des taux aussi bas entraineront une hausse dangereuse du crédit. Il faudra rapidement des taux plus hauts pour assurer que le crédit disponible n’excède pas les besoins fondamentaux de l’économie, croit l’économiste de la Financière. Pour sa part, Carlos Leitao pense que la Banque du Canada haussera son taux seulement en juillet ou en septembre. Mais il pense également qu’il y aura plusieurs hausses successives qui feront en sorte que le taux passera de 0,25 % à 2 % d’ici le début de 2011. Avis à ceux qui doivent renouveler leur hypothèque.

Le dollar canadien : nos deux économistes ne prévoient pas trop de turbulence pour le huard en 2010. Stéfane Marion croit qu’il terminera l’année à 92 cents (U.S.). Il se situe actuellement autour de 95 cents. La hausse du dollar canadien au cours de la dernière année s’explique en grande partie par la faiblesse du dollar américain. Selon lui, les gens sont trop pessimistes en ce qui concerne le dollar américain. Il n’existe toujours pas de substitut à la devise américaine en tant que monnaie de réserve. C’est pourquoi le dollar américain pourrait rallier cette année. Carlos Leitao pense de même. Au mieux, toute hausse additionnelle du dollar canadien sera minimale, selon lui.

Économie imprévisible

Bien que la qualité du travail de ces deux économistes ne fasse selon moi aucun doute, leurs prévisions comportent néanmoins une marge d’erreur importante. C’est qu’il y aura fort probablement encore cette année un ou des événements inattendus qui viendront perturber la vie économique.

Le quasi-éclatement du système financier à l’automne 2008 et l’effondrement boursier durant l’hiver 2009 ont forcément laissé des séquelles que l’on ne perçoit pas encore, mais qui viendront tôt ou tard hanter ceux qui croient que l’économie est revenu à son état normal.

Tout semble aller maintenant beaucoup mieux. Depuis 9 mois, la bourse canadienne est à la hausse de 57%. Attention de ne pas verser dans la complaisance.

Je vous souhaite une bonne année 2010, mais n’oubliez pas que des événements imprévisibles ne manqueront pas de se produire.

  


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