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AR.Drone, le premier drone altermondialiste

Publié le 11 janvier 2010 par Bix

Vous connaissez les drones militaires ? Essentiellement utilisés par les armées américaines et israëliennes pour des frappes ciblées, ce sont des véhicules (en général aériens) de combat ou d'observation sans pilote. Vous avez tout plein de zoulis photos sur la page Wikipédia consacrée aux drones. Je vous parie l'apparition du drone militant, voire altermondialiste.

Le drone de combat, c'est moins cher qu'un avion furtif, mais ça reste cher. Et lourd. Et gros. Avec des cabines de pilotage dans le Texas, liaison par satellite et ce genre de technologies de pointe. Hors de portée du moindre particulier, tout juste bon à nourrir des fantasmes de guerre "zéro mort" ou d'espionnage par mini-caméra embarquée de la taille d'une mouche.

Mais la science-fiction devient de plus en plus abordable. Et voilà-t-y pas qu'une boîte française, Parrot, spécialisée dans les technologies sans fil, lance l'AR.Drone, un "quadricoptère" piloté par WiFi grâce à votre iPhone.

Pour de détails regardez donc les 2 vidéos ci-dessous, dégotées chez Presse-Citron.

Dans la 2e vidéo, un responsable de Parrot met l'accent sur les applications ludiques du AR.Drone, grâce à de la réalité augmentée. Ça sera un gros joujou pour trentenaires des parcs de beaux quartiers qui pourront jouer à la guerre en dog-fight presque pour de vrai.

Mais comme le joujou est doté de 2 caméras, vous imaginez bien que l'espionnage vient en tête à tout le monde (sauf aux commerciaux de Parrot, évidemment). Espionner son voisin, espionnage d'État, voyeurisme ordinaire...

On se rappelle que la police française va s'équiper (ou l'a déjà fait ? je ne sais plus) de drones, notamment pour contrôler les flux de manifestants et mieux surveiller les cortèges. Ou les quartiers dits "sensibles".

Le drone de la police, Elsa, (Engin Léger pour la Surveillance Aérienne), coûterait 35 000 euros. AR.Drone ne coûterait qu'entre 300 et 500 euros. Il est donc à la portée de n'importe quel mouvement militant. Il suffit que 50 militants donnent 10 € chacun, c'est bon. Les manifestants pourront lutter à armes égales avec les hélicoptères de la police et mieux maîtriser la topographie urbaine (merci BenKa pour l'inspiration) : rues dégagées, mouvements de "troupes"... Après tout est affaire de coordination entre l'état-major et la présence sur le terrain, encore que le drone peut être manipulé depuis la manifestation elle-même. Attendez-vous à voir apparaître une nouvelle brigade anti-émeute : la DCA anti-drone, équipée de flash-balls longue portée pour dégommer les drones espions des manifestants.

Pour l'instant, le fabricant permet de télécommander AR.Drone par ondes wifi, ce qui ne permet qu'une portée de plusieurs centaines de mètres, en théorie, Mais faites confiance aux bidouilleurs pour l'améliorer, sans toucher à l'équilibre du drone (propositions pour 1200 m et propositions de PC Astuces). Les tutoriels vont fleurir.

Concernant les possibilités logicielles de la bète, un drone de l'armée a bien été hacké côté informatique avec un logiciel russe à 25 $, un produit grand public ne devrait pas poser de problème. À nous les retransmissions en direct avec une caméra volante qui suit un reporter militant. Impossible de saisir le matériel en cas d'interpellation : il s'est déjà envolé ! J'imagine aussi très bien Greenpeace envoyer un tel appareil détecter des failles dans une centrale nucléaire ou une raffinerie. Quant aux applications dans le journalisme (de l'investigation aux paparazzi), elles sont infinies...

Ah, on va bien rigoler dans les manifs à partir de 2010 !


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