Magazine Culture

Des poufs et du train

Par Robertandco

Robert n'aurait jamais dû faire une sieste entre la biche et les desserts. Parce que le résultat c'est qu'à 1h38, il est frais comme un gardon et que la journée de travail de demain s'annonce très hard…

Pour ne pas perdre complètement son temps, il vous met quelques articles en ligne ;)

*****     *****     *****     *****     *****

Force est de constater que le train reste la plus grande source d'inspiration de Robert. Ses meilleurs articles ont été écrits suite à des voyages qui resteront dans les Mémoires du Voyage. Ou carrément pendant.

Ce soir, pour changer, l'inspiration arrive au galop… A peine le Robert assis, qu'il a déjà en tête un nouveau sujet d'article sur la sociologie des voyageurs.

Ces régulières excursions à Paris ou vers d'autres lointaines contrées françaises lui ont déjà permis de détailler les habitudes comportementales de suisses en goguette. Comportement très pathétique soit dit en passant. Une fois même, pour le seul voyage de sa vie effectué en 2de classe de TGV, Robert avait pris sur lui de ne pas sombrer dans un coma de préservation pour rester attentif et narrer à ses lecteurs la dépravation et le chaos  qui règnent dans cette sous-catégorie. Rassurez-vous pour lui, il n'y a plus jamais remis les pieds : psychologiquement insoutenable !

*****     *****     *****     *****     *****

Là, Robert rentre du travail en TER.

Saluons la lueur de lucidité qui a dû saisir un designer SNCF lorsque celui-ci a eu la bonne idée de faire des 1ères facilement identifiables dans les TER. Aussi repérables que dans les TGV (les initiatives valides sont tellement rares dans la chose publique que Robert tient à souligner celle-ci !).

Les 1ères classes de TER ont beau être identifiables, il arrive pourtant que des gens s'y égarent. Robert a le chic pour les repérer, ces gens. Soit qu'ils y entrent en regardant, inquiets comme des furets, si le contrôleur n'est pas dans les parages, soit qu'ils parlent largement au-dessus du taux de décibel admis par concertation officieuse de la classe élite.

Ce soir donc, Robert s'assoit en face d'une brune et en moins de 20seconde, il sait déjà qu'il la détestera. S'il est aussi sûr de ces futures inimitiés c'est que ces 20 secondes ont été un temps suffisant pour savoir que l'Ecervelée surclassée était en phase post-rupture archi douloureuse, envisageait sérieusement une vengeance « de vicieuse », mais qu'elle « aimait toujours » le « salaud qui (lui) a brisé le cœur » et que la personne au bout du fil était d'accord avec elle (surement une autre brune qui n'a rien de constructif à faire de se vie. Le jour où Robert fait suer Georges pour les mêmes raisons, celui-ci est prié de lui asséner une baffe ultra violente…).

Aussitôt après avoir retiré son manteau, Robert a enclenché le plan “clôture de nuisance sonore” qui consiste à s'assoir en poussant un énorme soupir, les yeux rivé sur le kit main-libre.

[ conseil aux gens qui tiennent vraiment à téléphoner dans le train, aux mépris de toutes les convenances sociales : restez tradi, sans oreillettes ! Parce que de Une : ça vous évitera d'oublier que vous téléphoner dans un lieu public et donc d'en arriver à vous esclafer comme si vous étiez dans votre salon ; de Deuz': on peut croire que c'est un appel archi urgent, pris sur le vif. L'oreillette ça fait vraiment trop “oui, je passe ma vie au téléphone, je vous la raconte et je vous emmerde” : et là, si vous avez Robert en face, en battle d'emmerdeurs, c'est toujours lui qui gagne, par K.O. ]

Seulement, problème. Ce qui marche habituellement sur le PDG suisse en route pour le gay Paris, homme qui malgré son accent improbable jouit d'une certaine subtilité, semble n'avoir aucun effet sur la Paria-de-la-société du jour. Mais… Robert est décidé à ne pas céder à la facilité, il refuse d'écouter la pulsion de sauvagerie lui demandant de sauter sur la demoiselle, de lui arracher téléphone et oreillette pour les lui faire manger… Non ! Robert est certes noir mais il a bien intégré la civilisation.
Commence donc un concert de soupirs et de levage d'œil très très haut. Environ 8 min plus tard, alors qu'il envisage sérieusement de céder à son instinct et s'était presque coincé la rétine au plafond, réaction de La Désespérante :

«  Ça vous dérange si je discute, c'est ça ? »

Aléluia !!! Transpirant la haine et l'ironie, Robert lui répond avec son sourire spécial focu made in Sarkozy :

« Oh mais non ! Continuez à nous distraire avec votre vie insipide. Personnellement ça me passionne ! »

Et là… aussi incroyable que cela puisse paraître, elle repart tête baissée et à gorges déployée dans son délire.

Robert est obligé de vous poser une question : à l'audition de la réplique, telle qu'elle a été formulée par votre distributeur de bêtises, n'auriez vous pas perçu, vous, toute l'ironie de la sentence ? Est-ce possible qu'elle se soit pitoyablement mépris sur le sens du terme insipide, le confond avec romanesque ou un quelconque autre mot de compliment ?

Toujours est-il que Robert était totalement effondré… et encore un peu plus, si c'est possible, lorsque l'Insipide s'est lancée dans l'activité qui horripile le plus Robert : l'apprêtage en lieu public. Et va-y que je sors mon vanity, et va-y que je me brosse la tignasse et que je me recoiffe, que je mets mon mascara et mon ombre à paupière et, summum de l'impudeur, que je m'étale consciencieusement mon fond de teint.
Bien qu'il ne soit pas particulièrement pudique, Robert considère que l'application de trompe-couillon est une activité strictement réservée au secret de sa salle de bain, tout comme s'arranger le reste de la face.

Incapable d'en supporter davantage, Robert a mis en route sa redoutable tactique du zieutage assidu qui a déjà prouvée son efficacité sur les communistes les plus enragés de Lyon II. Il lui a balancé un jeté de regard désespérant à chaque fin de ligne des articles de son Canard Enchainé (et dans la rubrique mini-mare, tout le monde sait que les colonnes sont fines).

Victoire par K.O au bout de 2min40…
Après avoir parlé de moins en moins fort, Miss Indécence pliait bagages et allait embêter les gens de 2des !
Eux, ils ont l'habitude. Ils discutent tous de concert de leur petite vie navrante.

Robert avait déjà eu affaire à des durs-à-cuir mais il doit avouer que celle-ci a battu des records. Encore un cran au-dessus de celle qui l'avait traumatisé en tentant, vainement, un French Manucure dans le TER. Vainement, car seul Robert connait assez précisément les foies ferrées de France pour prévoir les oscillations de la rame et ne pas se mettre une goutte de vernis vermillon en dehors de l'ongle !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Robertandco 613 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte