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Daybreakers des frères Spierig

Par Geouf

Daybreakers des frères Spierig

USA, 2009
Réalisation: Peter et Michael Spierig
Scénario: Peter et Michael Spierig
Avec: Ethan Hawke, Sam Neill, Willem Dafoe, Claudia Karvan

Résumé: En 2019, la quasi totalité de l’humanité a été changée en vampires suite à une épidémie. Les quelques humains restants sont chassés et « traits » pour leur sang. Les ressources en sang s’amenuisant néanmoins rapidement, le docteur Edward Dalton (Ethan Hawke) est chargé par la société pharmaceutique Bromley Marks de trouver un substitut. Alors que son premier test sur un vampire est un échec, Edward est contacté par un groupe de résistants humains pouvant peut-être lui proposer mieux qu’un substitut : un remède…

Réalisateurs en 2003 d’un Undead alléchant dans ses intentions mais plutôt raté au final, les Australiens Peter et Michael Spierig avaient tout de même réussi à faire parler d’eux avec ce zombie flick fauché mais inventif. Suffisamment en tout cas pour que le studio Lionsgate accepte de financer leur nouvel essai, un film de vampires intitulé Daybreakers. Et bien leur en a pris, car Daybreakers est d’une toute autre trempe que Undead, et révèle deux réalisateurs à suivre.

Non pas que le film soit d’une originalité folle, puisqu’on y retrouve des gros morceaux de Matrix (les « fermes d’humains » dont on pompe le sang, l’élu à cheval entre les deux mondes), ainsi que de Blade (les armes des humains, la voiture de Willem Dafoe), mais les frères Spierig arrivent à créer un univers cohérent et à faire du neuf avec du vieux. Le film fourmille ainsi de détails inédits ou d’idées inventives, comme la mutation des vampires lorsqu’ils sont privés de sang ou se nourrissent d’autres vampires, ou encore la technologie adaptée à ce peuple noctambule (des tunnels parcourent toute la ville, les voitures sont équipées de vitres filtrant les UV et de caméras, des hauts parleurs annoncent le lever du soleil, etc), ce qui rend le tout extrêmement plausible.

Daybreakers des frères Spierig

Visuellement, le film est magnifique, et les frangins démontrent tout leur savoir-faire en termes d’effets spéciaux (les « vampires dégénérés » sont superbes) et de création de décors, si bien qu’on a souvent l’impression qu’il a coûté trois fois plus que son budget somme toute assez modeste (21 millions de dollars pour un film de SF, c’est plutôt dérisoire). Mais surtout, Daybreakers est un bonne série B jouissive, pensée entièrement en termes de plaisir du spectateur, et qui réussit pleinement dans cette optique. Les scènes d’action sont peu nombreuses mais bien fichues (on appréciera particulièrement la poursuite en voiture à vitres teintées), et le casting solide permet de s’attacher aux personnages (ce qui est une évolution plus qu’agréable, le jeu approximatif des acteurs étant une des grosses carences de Undead). Ethan Hawke assure correctement dans son rôle de sauveur sans peur et sans reproche, mais ce sont surtout Sam Neill et Willem Dafoe qui remportent le morceau. Le premier est excellent en bad guy sans scrupules prêt à sacrifier sa propre fille pour ne pas perdre la face, tandis que le second, pour une fois dans le camp des gentils, apporte classe et décontraction à un personnage se récupérant les meilleures répliques du film.

En clair, Daybreakers est une excellente série B, humble dans ses intentions (le film fait du neuf avec du vieux mais ne s’en cache pas et le fait bien), mais ne prenant pas le spectateur pour un idiot, et suffisamment inventive pour ne pas être oubliée dès la sortie de la salle. Une vraie bonne surprise comme on aimerait en voir plus souvent.

Note : 8/10


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