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Jours sans faim de Delphine de Vigan

Par Mango

Jours sans faim de Delphine de Vigan
J’ai beaucoup aimé : « No et moi » et un peu moins : « Les heures souterraines »,  je suis très touchée par celui-ci qui est son premier livre, sorti en 2001,  sous le pseudo de Lou Delvig. 
Ce n’est pas sa descente aux enfers vers cet état de squelette qu’est devenu son corps que raconte la romancière mais sa lente récupération,  son douloureux retour vers la vie grâce à un long séjour à l’hôpital et au  docteur qui la sauve : « Ces mots paraissent boursouflés, mais c’est ainsi. Encore aujourd’hui, malgré ces années passées et ce goût de vivre qu’elle a retrouvé, elle dit ça quand elle en parle : il m’a sauvé la vie. »
J’ai  connu l’existence de cette maladie en lisant le livre de Valérie Valère : « Le pavillon des enfants fous"  qui  eut tant de succès à sa sortie et savoir que l’auteur est morte pour cette même raison,  quelques années après, alors qu’on la croyait sortie de cette souffrance,  m’a bouleversée !
Le récit de Delphine de Vigan  n’est pas de même nature,  moins violent,  moins brutal, moins accusateur,  plus maîtrisé mais tout aussi dramatique  et fulgurant avec des notations qui n’ont tout d’abord l’air de rien mais qui en disent long !
Ainsi de la visite de son père,  éloigné de sa famille pour ne plus assister au spectacle de  la maigreur de sa fille  « il avait l’impression de voir les Ethiopiens à la télé, il ne manque plus que les mouches. » Il s’est convaincu en lisant des magazines féminins  que  « l’anorexie mentale révèle un problème relationnel avec la mère, une inversion des rôles », alors,  maintenant,  il lui apporte des cacahuètes à l’hôpital. « Il est venu voir le fauve en cage : ça valait quand même le détour. »
Elle raconte l’hôpital, les autres patients, ceux qui luttent pour la vie et ceux qui luttent pour ne pas mourir et ce n’est pas du tout pareil ! L’injustice est partout ! Elle évoque  son attachement pour son docteur, la confiance mutuelle qui la sauve, son envie et sa peur de sortir de cet endroit qui la protège d’elle-même!  « De cette année elle porte la trace indélébile, une cicatrice indolore. Le prix qu’elle a payé.» Dernière phrase !
Un très beau livre qu’ont aimé également : Antoine, Cynthia, Ankya et d’autres que je ne connais pas ou dont je n'ai pas retrouvé les billets.
Jours sans faim de Delphine de Vigan  ( Grasset & Fasquelle, 2001,  J’ai lu, 2009, 125 pages)

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