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La Cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais de Lectoure.

Publié le 18 janvier 2010 par Wawaa

Impressionnant clocher qui surgit sur les hauteurs gersoises de Lomagne, dominant la vallée du Gers avec applomb ! C’est la première chose que j’ai remarqué en arrivant sur Lectoure. J’ai eu l’occasion de visiter furtivement cette cathédrale après une randonnée autour de la ville des Lactorates, l’été 2008…


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Lectoure, au temps des gallo-romains, était un lieu très important de cultes païens au II e et III e siècle après JC et de fait, un temple avait été édifié. C’est sur les ruines de ce temple qu’a été construite la cathédrale au début du XIII e siècle, mais elle a subi de nombreuses dégradations et a fait l’objet de reconstructions massives au XIV e, XV e, XVI e, XVIII e et XIX e siècle…ce qui n’a pas simplifié le travail des historiens et archéologues : retracer son histoire, dater chaque élément, observer, décortiquer, identifier ne fût pas chose facile.


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On pense, d’après une analyse architecturale très fine, qu’il y eût à l’origine une église à coupoles : en effet dans la nef, on aperçoit deux gros contreforts typiques de ce genre d’église et dont on a deux exemples typiques dans le Sud Ouest, dans l’église à coupoles de Cahors et dans celle de Souillac. A ce jour, nul ne sait si l’église de Lectoure a connu ou non des coupoles ! Trop de transformations cachent peut être les traces de ces dernières.


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Il n’en reste pas moins donc, qu’à la fin du XIII e siècle, la cathédral Saint-Protais et Saint-Gervais a commencé à prendre forme, notamment grâce à l’implication de l’évêque Gérard de Monlézun qui édifia les voûtes en croisé d’ogive, un chœur et le clocher…


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Hélas, en 1472, la ville de Lectoure est complètement dévastée par la guerre lancée par Louis XI à Jean d’Armagnac qui fût tué au combat. La cathédrale n’est pas épargnée : elle y laisse dans les gravats son clocher, sa façade et sa nef.


Louis XI regrette l’issu du siège sur Lectoure et décide de remettre vite la ville sur pied, désireux de rapidement la repeupler et la reconstruite. En 1487, Mathieu Ragueneau, Maître d’œuvre de Touraine, est chargé de reconstruire l’ensemble, il s’attaque donc à la nef, le clocher et la façade.

Il fit du clocher une œuvre absolument remarquable puisqu’il le transforma en une grosse tour carrée de 45 m de haut, au-dessus de laquelle se trouvait un étage octogonal surmonté d’une flèche avec en son bout une croix de fer dont la pointe supérieure atteignait les 80 m de haut !

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Au siècle suivant, et plus précisément en 1540, l’évêque Jean de Barton décide de reconstruire le chœur et l’agrandir : il demande à Arnaud de Cazanove, grand architecte de ce temps, de s’en occuper. Un magnifique contrefort extérieur est également construit. Même s’ils manquent de moyens financiers pour mettre en œuvre leurs prétentions architecturales et que le chœur contraste un peu avec le reste, le résultat ne fût pas mauvais !


Les guerres de religions passent par là et en 1561, encore une fois, une partie de la cathédrale est détruite. Il faudra attendre 1600 pour que la restauration soit mise en route… et cela dura longtemps … mais on parvint quand même à ajouter au chœur 10 piliers cylindriques !


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En 1742, la cathédrale est à nouveau restaurée mais en raisons des humeurs contradictoires et des désaccords des évêques et consuls, les travaux sont interrompus plusieurs fois, puis repris, on n’en sort pas !


Le temps de l’Ancien Régime n’épargne pas l’édifice. On avait prévu de réparer la haute et belle flèche du clocher qui menaçait de tomber, mais rien ne fût fait. Elle a donc dû être détruite avec les 10 000 livres qu’elle contenait. Les ornements de la façade eux, ont été cassés, martelés. La période révolutionnaire lui a fait changer bien souvent de fonction, sans l’abîmer mais sans pour autant lui apporter les réparations nécessaires. En 1803, l’ancien titulaire des lieux, le curé Benquet, reprend ses fonctions et restaure à nouveau la cathédrale et cela durera plus d’un siècle.


Mais même après ces multiples destructions et reconstructions, l’ensemble reste uni, formant un bel édifice majestueux qui n’a pas fini de dominer les vallons gersois !



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