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L’avenir du positionnement au Centre.

Publié le 18 janvier 2010 par Marx
                Dès la victoire de 1981, François Mitterrand a tenté une élargissement vers le centre et multiplié les initiatives afin de constituer une force à la droite du PS , capable de capter un électorat modéré et non socialiste. Le PRG a joué ce rôle tout au long du Programme Commun de Gouvernement mais sans se hisser à la dimension requise. Les Stirn, Jobert, Dreyffus, n’ont jamais pu constituer un pôle centriste décisif et le PRG devenait progressivement « soluble » dans le PS. Dès 83 et plus particulièrement 86, les adhésions au PS se font sous la culture de gouvernement, d’éléments toujours plus modérés. La suite démontre que le PS ne cherche plus à encourager la formation d’un centre, il le devient  progressivement. Ce tournant est marqué par la mise à l’écart du numéro deux, Jean Poperen, notamment par le premier secrétaire Lionel Jospin. Deux lignes s’affrontent, les hommes aussi. C’est la ligne de fracture de classe qui passe au sein du Parti et le début du social libéralisme, désigné alors par Poperen comme étant du socialisme caritatif, pour finir en politique caritative sans contenu social ni politique.
                                 Les faits donnent raison à Jean Poperen car la tendance n’a cessé de se développer et la fracture de s’amplifier. L’apparition du Modem, Centre issu de  la droite est une aubaine pour les uns pour justifier une droitisation du PS et pour d’autres une compensation à la baisse électorale du PC. Ces deux lignes cohabitent au sein de l’aile droite pour enfin se fondre puisque dans les deux cas, la politique présentée par le PS doit être digeste pour le Modem. On attire pas les mouches avec du vinaigre. C’est un dilemme pour  Martine Aubry  qui dans le même temps est élue avec le Modem à Lille, dans sa volonté , affichée, de rassembler toute la gauche . En la circonstance, le choix des uns se fait contre les autres et comment associer deux incompatibilités politiques aussi nettes que la droite et la gauche. Les concessions aux uns est un abandon pour les autres.
                                 Une frange importante du PS se situe résolument au Centre. Elle est vraisemblablement majoritaire et que curieusement ses tenants juraient la main sur le cœur l’inverse lors du Congrès de Reims, qu’il n’y aurait pas d’alliance avec le Modem. Un Congrès, c’est bien là que se détermine la ligne politique d’un Parti de gauche. Pourtant que des centristes veuillent s’allier avec d’autres centristes, quoi de plus normal. En réalité cela cache bien plus qu’une simple alliance mais une rupture évidente avec la vieille stratégie d’union de la gauche et la poursuite de la dérive. Le blairisme à la française avec une new politique du new socialisme ( traduire néo).
                               Or les faits sont têtus, compliment que l’on peut renvoyer à l’expéditeur mal inspiré Michel Rocard. L’avenir d’une politique positionnée au centre, avec des centristes et les conditions qui en découlent, c’est bien la raison, avec la guerre d’Algérie, de la scission du PSA et du départ de Michel Rocard , de la SFIO. Que n’a t il mis en cause cette politique et avec raison, avec une flagrante illustration à 5% pour le PS de Gaston Deferre. Il est vrai que les « socialistes » actuels ne cultivent pas la mémoire  poussés par leur naturel centriste. Ils ont coupé le lien historique avec le socialisme français au point pour certains de vouloir changer de sigle.
                                Pour faire bonne mesure, il y a au PS une aile gauche, parfaitement honorable et fréquentable, avec des dirigeants et des militants de qualité , bien au dessus du reste mais elle se situe entre 15 et 20%. 20% au Congrès de Reims, dernier Congrès et c’est celui qui mesure les différentes influences au sein du Parti. Le PS pour l’essentiel de sa politique vient d’une majorité écrasante et un énorme fossé du point de vue idéologique sépare l’aile gauche du reste. Les dirigeants de gauche peuvent s’en défendre en s’inventant des avancées ou imaginer des scénarios et des influences politiques sur la ligne, elle est toujours aussi opaque, aussi peu lisible et aussi invertébrée. La seule chose parfaitement perceptible et lisible c’est la progression du glissement au centre et vers le Modem au Centre droit. Comment en serait il autrement pour une organisation membre du PSE dont on connaît ses positions néo libérales. C’est le chemin déjà parcouru par la plupart des Partis socialistes et sociaux démocrates européens, avec les résultats que l’on sait. L’avenir du positionnement au centre, c’est la droite et bon nombre de Partis en Europe au sein du PSE l’assument pleinement.
                               En France ce positionnement nous l’avions dans le dos, comme une vieille tare, une vielle trahison, un épouvantail. Plus jamais ça et ils recommencent à emprunter les mêmes méandres. Cet avenir fut un échec cuisant. Ceux qui veulent ignorer l’histoire sont condamnés à revivre ses travers. Le socialisme dans tout çà, ne paraît pas, à certains, à l’ordre du jour, plus occupés par leurs nombrils que par la condition des travailleurs. Ils font de la politique comme la droite en fait, souvent comme la font les caciques locaux et entre caciques, la droite et la gauche ça n’existe pas, la lutte des classes non plus. C’est la politique des caciques qui s’impose au sein du PS. Il n’y a pas d’avenir pour un tel positionnement et il n’y en a jamais eu. Pour les rassurer, le socialisme n’a pas besoin d’eux , il existe sans eux et indépendamment d’eux  et il n’a pas besoin d’eux pour exister.

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