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Google, le déclin ou le début ?

Publié le 18 janvier 2010 par Wavebygoogle

Jusqu’à présent je pensais que Google ne s’éparpillait pas et que tous les morceaux du puzzle géant de ses créations, acquisitions, développements, allaient s’assembler un jour pour construire « l’Empire Google » avec une présence partout, tout le temps, dans tous les domaines.

Aujourd’hui, je commence sérieusement à en douter et je pense que 2010 va être l’année du début ou de la « fin » pour le géant de Moutain View…


Pourquoi je doute

Plusieurs choses commencent à me faire douter de cette idée que, comme un bon polar, la stratégie globale de Google ne se découvrirait qu’à la fin en étant limpide, incontournable et quasi diabolique.

Si certaines choses montrent une cohérence indéniable, la sortie d’Android, le rachat d’AdMob et le développement de Google Navigation par exemple, d’autres me laisse songeur.
En effet, que penser du Nexus ou de Chrome OS ?

Le Nexus one permet à Google d’offrir à Android un support digne de ce nom à moindre coût avec un risque économique limité, mais le risque en terme d’image est, lui en revanche, très grand.
En se lançant sur un secteur en plein boum du fait de sa démocratisation (l’iPhone est loin d’être un téléphone de geeks exclusivement) Google va, via le Nexus, toucher pour la première fois le grand public avec du « hardware », du bien par opposition au service.

Les autres produits grand public de Google sont son moteur de recherche et, dans une moindre mesure, Picasa, Gmail et Maps.
Je cite ceux là par observation des personnes qui m’entourent, je suis surpris du nombre de mes contacts non geek et non technophiles qui possèdent un compte Gmail et, même si c’est de manière plus confidentielle, ceux qui utilisent Picasa ou Maps

Tous ces produits sont des logiciels ou des services en ligne mais, jusqu’à présent, Google s’était bien gardé de mettre un orteil dans le monde de la vente de biens et des coûts de fonctionnement qu’elle implique.

Car le fait de ne pas construire son téléphone n’exempte pas Google de ses obligations de « marque » et de distributeur et, comme je vous le précisais dans mon billet précédent, les problèmes commencent à apparaitre au niveau du S.A.V. tout comme des bugs au niveau de la réception 3G incontournable sur un smartphone (mais bon, Apple à bien vendu des millions d’iPhone sans 3G…).

Au delà de ça les premiers chiffres de ventes ne sont pas bons _rappelons tout de même qu’ils sont à modérer car les réseaux de distribution choisis (US only) comme les opérateurs ne permettaient pas de jouer dans la même catégorie que ses concurrents à leurs lancements_ et viennent déjà remettre en cause le succès commercial aux yeux de certains observateurs.

Alors bien sûr il y a de grandes chances pour que le Nexus One soit un succès, c’est un ordiphone de bon niveau, porté par un OS efficace et disposant d’une image de marque forte.
Cependant, si les problèmes de S.A.V. se prolongent et s’accentuent avec l’accroissement du nombre de clients, le capital sympathie de la firme de Moutain View pourrait commencer à baisser et, quand on est autant montré du doigt par les défenseurs de la vie privée et du contrôle des données personnelles, on a ENORMEMENT besoin d’entretenir son capital sympathie…

De simples petits problèmes comme cela peuvent créer un changement énorme dans l’image de Google et remettre en question la bonne tenue de beaucoup d’autres services. De la même manière un échec commercial, même s’il n’est pas économiquement dangereux pour le big G, pourrait écorner la réputation de champion de Google et faire douter certains partenaires économiques sur de futurs projets.

Concernant  Chrome OS je trouve qu’il est :

1. Un pari très risqué concernant l’adoption d’un OS 100% web
2. Un  manque d’anticipation de l’évolution et du succès d’Android.

Pour ce qui est du point 1, je suis moi même utilisateur d’un netbook et je trouve déjà qu’avec un OS classique (Windows ou Linux) l’absence de connexion est très frustrant et, en l’absence de connexion wifi disponible, on s’empresse de refermer la machine légèrement agacé par son inutilité.
Sur un ordinateur sous un OS 100% web j’ai peur que cette sensation désagréable ne fasse que s’accentuer et achève le marché des netbooks déjà fortement menacé par l’arrivée de Tablettes tactiles qui, en mode non connecté, permettent de disposer d’un écran conséquent avec un potentiel vidéoludique (la gamme de jeux iPod/iPhone/Android) bien plus important.

Puisque j’en suis venu aux tablettes, elles sont elles aussi l’expression d’un manque d’anticipation de Google. Il est clair qu’elles vont à moyen terme provoquer l’extinction des netbooks (mode pour le 100% tactile, effet MacTablet, technologies éprouvées, rapport encombrement/résolution …) et quel est l’OS idéal pour ces tablettes ?

Android… Et ce malgré les annonces selon lesquelles HTC travaillerait sur une GoogleTablet sous Chrome OS.

Le risque que Chrome OS soit mort-né existe, si les TabletPC Tactiles atteignent des prix de vente raisonnables rapidement elles donneront le coup de grâce au netbooks qui, en disparaissant, laisseront Chrome OS sans support.

Quand on y regarde de plus prêt le choix du développement de Chrome OS laisse perplexe.
L’idée de Google est de pénétrer le marché des systèmes d’exploitation en pariant sur le « connecté(able) 24/24h » et sur le fait que le développement du cloud computing et du SAAS est l’avenir de l’informatique au point d’en être le principe d’usage majeur à court terme (ce que je crois aussi). Du coup, partant de ce postulat, Big G pense que rajouter un couche de gestion d’hardware et de fichiers locaux à un navigateur web suffit pour faire l’OS parfait.
Malgré le fait que ce postulat est encore plus vrai sur un netbook les premiers tests de Chrome OS laissent penser que, non, un OS doit (encore) être plus que ça et que le chemin est encore long.

Un dernier point sur ce sujet, Android est arrivé sans réel concurrent sur le marché des OS libres sur téléphone portable, Chrome OS arrive lui dans un environnement déjà fortement concurrentiel avec des produits stables et fonctionnels comme Moblin, Jolicloud, Ubuntu dans toutes ses versions spécifiques, etc.

Bien sûr mon argumentation peut laisser penser qu’elle repose, elle aussi, sur un postulat arbitraire selon lequel Chrome OS ne serait pas adapté au tactile. Ce n’est pas ça. Je pense simplement qu’une évolution d’Android aurait suffit et que ce double développement est une perte de temps et d’argent, ce à quoi Google ne nous a pas habitué.

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J’arrive toujours à croire que Google, à la fin du film, nous surprendra pour afficher une stratégie machiavélique mais dans certains domaines uniquement. Le plus flagrant étant pour moi celui que je nommerai le « profilage à des fins publicitaires ».

Là pas de doute, le moteur de recherche, le navigateur Chrome, le service de DNS, le service d’URL raccourcie, Google Friends Connect, Google Reader, Gmail et dans le monde du mobile rajoutons, Navigation, Google Latitude, Android voir même Google Powermeter ne servent qu’à une chose : savoir ce que vous faites, quand, comment, pourquoi, où, à quelle fréquence et pour quelle raison afin d’affiner toujours plus le ciblage publicitaire.

Pour ce qui est du reste, certaines choses me laisse perplexe et j’imagine déjà que 2011 sera l’année du recentrage après 2009 et 2010 en paroxysme de l’éparpillage.

Et vous ?

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© Googler sur Wave by Google, 2010. | Permalien | Aucun commentaire | Ajouter à del.icio.us


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