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La plateforme ebook de Nourry, c'est pour aider les libraires...

Par Actualitté
Manifestement, les acteurs de l'édition n'ont pas entendu le premier appel d'Arnaud Nourry, aussi ce dernier prend-il le temps de pédagogiquement renouveler sa proposition. En novembre dernier, déjà, le PDG de Hachette ouvrait grand les bras aux autres éditeurs - oubliant de dire que Hachette conserverait 55 % des parts de sa plateforme numérique (battez-vous donc pour le reste...).
Rendez-vous dans 18 mois pour l'ebook en France
Dans un entretien accordé au Figaro, il revient donc sur sa proposition, conforme à celle du rapport Zelnik, préconisant une plateforme de distribution commune d'ebooks pour l'édition. Mais ce marché, où en est-il ? « Sur le seul mois de décembre, nous avons réalisé un chiffre d'affaires supérieur à celui de l'année 2008, à 5 millions de dollars, soit plus de 3 % de notre chiffre d'affaires aux États-Unis. »
En France et outre-Manche, c'en est une autre pair. Parce qu'en France on disposerait de 25.000 livres numérisés, contre 350.000 aux USA (« hors domaine public », une précision absolument pas donnée par le rapport Zelnik, qui annonçait 65.000 ebooks pour Numilog...).
La plateforme ebook de Nourry, c'est pour aider les libraires...
Voeu pieux du PDG, la vague numérique touchera la France d'ici 18 mois, l'occasion d'espérer que ceux qui en France ne lisent pas pourront se laisser séduire par le numérique. Au tarif actuel des lecteurs ebooks et des ebooks eux-mêmes, cela tient plus du délire que de la réalité. Aujourd'hui, la lecture numérique reste l'apanage de classes aisées, avant tout, lesquelles ne sont pas forcément sensibles à l'évolution numérique de la lecture... Mais soit.
"J'avoue ne pas comprendre" (premier pas vers la sagesse...)
Alors, quid de ces fameuses plateformes actuelles ? Eh bien, Arnaud Nourry lui-même « avoue ne pas comprendre ». Pourtant Numilog, que Hachette racheta en 2007 fut créé en 2004, alors que ePlateforme, fut lancée en 2003 par Editis.
À chacun son métier. Il revient aux éditeurs et à eux seuls, s'ils ne veulent pas rééditer les erreurs passées du secteur de la musique, de numériser leurs ouvrages et de les mettre à disposition des libraires via une plateforme de stockage et de distribution. À charge ensuite aux libraires de vendre les livres numériques aux lecteurs. Ainsi, il est crucial que les libraires grands et petits accèdent facilement à l'ensemble de l'offre des éditeurs afin que nous maintenions dans le numérique la diversité de l'écosystème du livre.
Réunion de plateformes au sommet
Alors que faire pour que les trois grandes offres (Numilog Hachette, Eden - Flammarion, La Martinière, Le Seuil, ePlateforme Editis) qui représentent 80 % de l'offre numérique s'entendent ? Les libraires seront perdus, les pauvres ! Comment « sauront-ils sur quelle plateforme ils doivent commander tel ou tel titre ? Il leur faut un point d'accès unique », lance Arnaud Nourry.
Et pour discuter de cela, les trois intéressés ont eu « une réunion technique », sans que rien ne soit décidé. On parle d'un investissement de 500.000 € pour la création d'un Hub, envisageable pour les prochains mois, sous forme d'un Groupement d'intérêt économique - ouvert à qui voudrait le rejoindre... Même Google et Amazon, à condition de respecter la loi Lang.
TVA réduite, Google, Apple, tarifs, du classique
Ah ? Des avancées sur le prix des livres numériques ? Si Arnaud se félicite d'une avancée des pouvoirs publics sur la question, il évoque même des prix de 20 à 35 % inférieurs - sous réserve que ce soit l'éditeur qui les fixe, ces tarifs ! « Dans la foulée, un taux de TVA réduit pourrait en découler. »
Alors que demain, une réunion au SNE est prévue pour décider d'une « position commune » concernant l'accord Google, Hachette ne le considère pas d'un bon oeil. Non, c'est plutôt la tablette d'Apple qu'Arnaud Nourry attend. Pas question non plus de se laisser faire, estime-t-il, ignorant donc complètement les conditions proposées et évoquées, dans lesquelles, Apple prend une commission et laisse à l'éditeur le soin de fixer le prix de vente de ses ouvrages. Car, il le dit « avec conviction, ce n'est pas aux fabricants de lecteurs numériques de dicter le prix des livres numériques en France ».
Nous sommes loin des lecteurs ebook que le PDG de Hachette trouvait « moches », tiens. Mais tout évolue. Enfin... presque.

Et MyBoox, au fait, comment ça marche ?

Au fait, pas un mot sur le magazine littéraire MyBoox ? Non, parce que depuis quelque temps, les articles des contributeurs (qui devaient alimenter le site) ont manifestement été remplacés par des dépêches RelawNews et AFP... D'autant plus amusant que mentionné dans le rapport Zelnik, MyBoox aurait vocation à être une plateforme et « propose un accès global aux livres physiques (via libraires) et numériques (via libraires numériques). »

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