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Le modèle chilien

Publié le 19 janvier 2010 par Yvesd

pinera.jpgLa bonne nouvelle de la semaine nous vient du Chili : c’est l’arrivée au pouvoir d’une droite libérale et moderniste avec l’élection de Sebastian Pinera à la présidence. Libérale parce qu’il entend bien conforter le libéralisme économique qui a si bien réussi aux Chiliens ces dernières décennies, moderniste parce que son élection marque une rupture avec les vieux démons conservateurs et nationalistes hérités de l’ère Pinochet.

Un homme de droite favorable aux droits des homosexuels comme à la préservation de la Liberté d’entreprise c’est tout sauf banal, en Amérique Latine surtout.

En plus ça fait roter les thuriféraires de Chavez, les nostalgiques d’Allende et les derniers zélateurs du Che qui, à l’annonce de la nouvelle, ont du en avaler leur (vraie) galette-saucisse de travers. Et ça, chez « Restons Correct ! », on aime assez.

D’autant plus qu’il l’a emporté sur Eduardo Frei, un « centriste » de gôche à la triste figure façon Bayrou qui, lui au moins, était parvenu à se faire élire président il y a quelques années. Que du bonheur !

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Que du bonheur car, il faut le savoir, le Chili est un très long pays qui revient de très loin. Au début des années 1970 « l’expérience Allende » a de fait bien failli le couler corps et biens.

En effet, élu avec moins de 40 % des voix, l’icône de la gôche française s’est lancé dans une politique de nationalisations compulsives de l’économie qui a rapidement abouti à une baisse dramatique du niveau de vie de ces infortunés concitoyens. Sévèrement battu aux élections de 1973, il a passé outre et il a fallu l’arrivée au pouvoir de Pinochet dans les fourgons de la C.IA. pour arrêter les frais.

On connaît la face noire de la dictature militaire qui s’en est suivi, on connaît moins son côté positif.

Le Chili de l’époque fut en effet le premier pays à mettre en œuvre une politique économique ouvertement inspirée par les enseignements de Milton Friedman, prix Nobel d’économie, fondateur de l’école de Chicago et gourou à ce titre du néolibéralisme.

Privatisations massives, amaigrissement drastique de la bureaucratie étatique, ouverture des frontières : les résultats de la potion administrée par les Chicago boys sont toujours là.

Avec un taux de croissance moyen de son PIB de l’ordre de 5 % et un taux de pauvreté qui est passé en quelques décennies de plus de 50 à moins de 20 %, le Chili est sans conteste aujourd’hui le plus prospère des pays d’Amérique latine. Loin devant le malheureux Venezuela, ses champs de pétrole et ce gros bouffon d’Hugo Chavez.

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Finalement Jean-Paul Huchon n’a peut-être pas eu tort de refiler une subvention de 400 000 euros au musée Salvador Allende de Santiago du Chili. Les musées : c’est bien là qu’est la place du socialisme…


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