USA : Obama, en force et contre tous ?

C’est une victoire facile pour Scott Brown (Républicain) qui remporte [51,8 % des voix contre 47,2% à son adversaire démocrate Martha Coakley] un Etat classé “le plus démocrate”, sur un siège classé “le plus symbolique” - celui de Ted Kennedy -, dans une compétition où la candidate démocrate, il y a quelques semaines encore, avait jusqu’a plus de 30 points d’avance sur celui dont la victoire, désormais, fait basculer la majorité du Congrès américain.

Il est vrai que les républicains sont farouchement opposés à la réforme sur la santé et peuvent dorénavant peser pour compromettre son aboutissement.La présidente démocrate de la Chambre des représentants (Nancy Pelosi) a pour sa part promis que les démocrates “iraient de l’avant” avec la réforme de la santé.

Mais selon les républicains, la perte du siège “Kennedy” confirmerait le rejet par l’opinion de cette réforme et traduirait une certaine colère du fait de ne pas être entendus par les démocrates. “Ils ne veulent pas de cette loi et veulent que Washington les écoute“, selon le sénateur républicain Mitch McConnell.

Cela n’annule pas pour autant le mandat que le président et les démocrates du Congrès ont reçu en 2008 pour s’attaquer à l’augmentation du coût des soins, celui qui étrangle les entreprises et met l’assurance-santé hors de portée de dizaines de millions d’Américains.

D’ailleurs, les deux chambres du Congrès ont déjà adopté leur propre projet de loi sur le sujet et il ne leur reste qu’à s’entendre sur la forme finale de la réforme avant de la soumettre au président pour ratification. Mais Obama et Pelosi devront peser plus pour mener le processus législatif à son terme car l’obstruction parlementaire est rendue possible.

Reste que pour la première fois depuis des décennies, un Etat traditionnellement démocrate a cédé à un républicain, ce qui fait perdre aux démocrates la majorité qualifiée de 60 voix qu’ils détenaient au Sénat grâce à l’apport de deux indépendants. Le Massachusetts compte 4,1 millions d’électeurs inscrits et les électeurs démocrates sont beaucoup plus nombreux que les républicains.

Un an tout juste après son arrivée à la Maison-Blanche, Barack Obama voit sa popularité très entamée avec des Américains partagés sur sa prestation en tant que président et une réforme majoritairement rejetée par les sondés.