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Laissez donc Cléopâtre dans son tombeau !

Publié le 21 janvier 2010 par Singlecitadine

A Paris, il paraît que critiquer la comédie musicale Cléopâtre, c’est mondain, sans fondement, et que les commentaires négatifs sont plus dus à une conformité bobo qu’à des avis objectifs.

Laissez donc Cléopâtre dans son tombeau !

En ce qui me concerne, hier après midi je n’étais pas encore au courant que j’y serais invitée le soir-même. Je n’avais entendu aucune critique avant de m’y rendre, lu aucun article, visionné aucun extrait. Donc j’estime avoir été au Palais des Sports en tant que spectatrice presque neutre.

Presque, en effet, car lorsqu’on est de la génération star academy (et oui chers lecteurs nés dans les années 80’, vous êtes la génération Star Ac’ : 2002-2010 !) et qu’on connaît les mises en scène de ce cher Kamel Ouali, ben… forcément on a des aprioris !

Résultat : je me suis A-M-U-S-E-E !

Et oui, cette production qui se veut spectaculaire, majestueuse ou brillante, est tout simplement une grosse farce.

Entre les tenues discos de Cléopâtre dignes du Lido et les déguisements « futuristico-antiques » des danseurs, dignes d’un mauvais film d’horreur, le contexte esthétique est posé.

Laissez donc Cléopâtre dans son tombeau !
Laissez donc Cléopâtre dans son tombeau !

Certes, les décors sont grandioses, mais ça sent le plastic jusqu’au 5ème rang ! Les formes et les couleurs font penser à de mauvaises décorations de Noël et tout est trop brillant, trop volumineux, trop lourd, donc tout est Kitsch. Les formes sont tellement burlesques que de temps en temps j’ai même eu du mal à comprendre ce que représentent les personnages sur scène. Après quoi, on passe au bling-bling cheap à outrance, du doré pailleté de mauvaise qualité, en veux-tu en voilà. Encore un peu et on aurait dû exiger les lunettes de soleil à l’entrée.

Côté chorégraphie c’est très éclectique ! On passe de mauvais remixes hip-hop/tecktonick de danses égyptiennes, à de gracieux passages moderne/jazz, décidément la cohérence n’est pas de mise ce soir.

La première scène musicale s’apparente bizarrement à un clip de 2be3 revus à la sauce 20be30, ça saute, ça crie et ça sourit bêtement avec une façon d’implorer l’enthousiasme du public, qui en devient presque insolente.

De plus durant toute la première partie (1h30 ! et vous n’êtes qu’à l’entracte) les tableaux sont asymétriques et les danseurs limite synchronisés, ça part dans tous les sens. Pourtant, je me rappelle une interview de ce cher Kamel Ouali stipulant que même après un an de tournée, ses danseurs répétaient encore tous les jours ! Et ben… s’ils répètent tous les jours, ils pourraient au moins être synchros tous les soirs, non ?!

On passe les petites incohérences de scénario type : Cléopâtre annonce qu’elle est enceinte et qu’elle VEUT rentrer en Egypte pour élever son enfant. Trente secondes plus tard la même Cléopâtre est à ROME avec un bébé bien né… ( ??? ) On a raté un épisode mais la comédie continue.

Les réelles performances venaient des personnages secondaires et des acrobates. Car même si peu nombreuses et injustifiées, les scènes de trapèze, de gym et d’acrobaties sont très réussies. Ce qui amplifie ma sensation d’être au cirque. Sentiment confirmé par le côté ludique de certaines scènes mais surtout par le public. Malgré les deux interdictions formulées par Mr Ouali lui même, ce public indiscipliné continue allègrement à prendre des photos et à filmer avant de se rendre jusqu’au pied de la scène en masse avant même que le spectacle ne soit terminé !

Résultat les rangs de l’arrière ni voient plus rien, et moi je suis saturée, je quitte la salle avant la fin.

Bref, une belle tranche de rigolade et de consternation ! J’espère seulement que beaucoup d’invitations sont en circulation, parce que, même si le show a fini par me faire rire au 2ème degré, ça me ferait vraiment moins rire d’avoir payé 66 euros pour voir Sophia Essaidï en strass-paillette marcher comme une rebelle de la cité.

Par contre s’il y a bien une chose à voir au Palais des Sports, mesdemoiselles, c’est les magnifiques torses des danseurs de Kamel Ouali, plus musclés et plus déshabillés d’une scène à l’autre… ;-)

Tagged: cirque, Cléopâtre, comédie musicale, Critique, danse, Kamel Ouali, Palais des sports, Sophia Essaidï

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