"Le bouclier fiscal vedette de la Réunion", titre Le Canard enchaîné dans sa dernière livraison. "La Réunion est devenue championne de France du bouclier fiscal, cette grande oeuvre du Président, la mère de ses réformes, son marqueur idéologique à lui", énonce le palmipède.
Et de poursuivre : "Aucun autre département ne compte autant de clients du bouclier : 4808 demandeurs au 1er mars 2009, soit 25% de ses bénéficiaires. Plus que dans toute l'île de France (4803), deux fois plus qu'à Paris (2429), quatre fois plus que dans les Hauts-de-Seine (794), pourtant le département le plus riche de France. Un prodige alors que 50% de la population de la Réunion vit au-dessous du seuil de pauvreté et que l'île compte 115 000 chômeurs (...)". Aurait-on tant de riches cachés que ça dans notre île ? Longtemps, la rumeur a couru que la Réunion comptait le plus grand nombre d'assujetis à l'ISF. Ce qui était évidemment, et de loin, faux. Non, la réalité est plus prosaïque, explique Le Canard. En fait, ce sont les RMIstes, qui ne paient pas d'impôts sur le revenu, mais sont propriétaires de leur maison (cas courant à la Réunion), et récupèrent grâce au bouclier fiscal le montant de leur taxe foncière. Sarkozy aurait-il donc raison quand il assure que son génial dispositif profite aux pauvres et aux classes moyennes, au moins autant qu'aux plus aisés ? Le Canard démonte la légende : "La moyenne de ce que touche un bénéficiaire du bouclier à la Réunion est de 502 euros. Une misère si on la compare aux 143 000 euros que perçoit un bénéficiaire des Hauts-de-Seine... Les 755 contribuables de la métropole qui possèdent un patrimoine d'une valeur de plus de 15 millions récupèrent à eux seuls les deux tiers de l'enveloppe du dispositif. Et parmi eux, il y a 36 petits malins dont le revenu déclaré est inférieur au smic et qui se voient pourtant restituer 286 231 euros en moyenne par le fisc". Tiens, voilà de l'assistanat. Pour riches.
Frenchy
Longtemps, la rumeur à couru que c'était à la Réunion
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