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Les primaires socialistes selon Arnaud Montebourg, soutien de Martine Aubry et ex-soutien de Ségolène Royal

Publié le 20 janvier 2010 par Sylvainrakotoarison

(dépêches)
Les primaires socialistes selon Arnaud Montebourg, soutien de Martine Aubry et ex-soutien de Ségolène Royal
http://www.dailymotion.com/video/xbwuci_arnaud-montebourg-secretaire-nation_news
http://www.marianne2.fr/Montebourg-lache-sa-bombe-des-primaires_a183532.html?com
Montebourg lâche sa bombe des primaires
Lucie Soullier - Marianne | Mardi 19 Janvier 2010 à 11:16 | Lu 13492 fois
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Invité de Nicolas Demorand sur France Inter, le député de Saône-et-Loire a dévoilé les derniers épisodes de la négociation sur le dispositif des primaires à gauche. Avec une volonté évidente : rassurer les électeurs de gauche sur la guérison du PS.
 
 Les Français doutent du clivage droite-gauche  RTL: le duel Aphatie-Duhamel n'aura pas lieu...  Trop de guignols au petit théâtre des régionales Qui portera les couleurs de la gauche en 2012 et qui le désignera ? Sur ce sujet angoissant pour les électeurs de gauche - comme les auditeurs de France Inter le laissaient transparaître ce matin - Arnaud Montebourg a failli lâcher le morceau, trop content de pouvoir montrer que le PS était en train de « guérir » et de retrouver son unité.
Le calendrier Montebourg ? Des éliminatoires à la fin du premier semestre 2011 et « un candidat qui pourra se tourner vers la France » dès le mois d'octobre, alors que le calendrier Aubry penchait pour une clôture des primaires à la fin 2011. Pour permettre la candidature de Dominique Strauss-Kahn ? C'est ce qu'a laissé entendre Thomas Legrand de France Inter. Or, le mandat de DSK au FMI se terminant à l'automne 2012, il devrait de toute façon démissionner pour se porter candidat à la candidature.
OBJECTIF 2012
Bien entendu, officiellement, il n'y a rien à voir : « il ne faut pas subordonner le dispositif permettant le réveil du peuple de gauche à l’intérêt particulier d’un homme ou même d’un parti ». Pour Arnaud Montebourg, « sans particule s’il vous plait, mon grand père était boucher-charcutier en Saône et Loire », l’heure est donc au rassemblement de l’ensemble de la gauche autour de l’organisation des primaires. «L’esprit coopétitif - selon un néologisme sans doute emprunté à Internet - des primaires doit donner une solution au désordre », actuellement seul leader à gauche.
Le sprint des primaires remplit peu à peu ses couloirs. Le PS est, évidemment, en première ligne. Le PRG (Parti Radical de Gauche) et le MRC (Mouvement Républicain et Citoyen) de Jean-Pierre Chevènement n'y seraient pas hostiles non plus. Et Montebourg a laissé entendre qu'Europe-écologie pourrait se rallier à une candidature unique à gauche, ce qu'il a qualifié d'« imaginable ». En somme, le PS bénéficierait d'un «pschitt vert», comme sur son logo, s’amuse Nicolas Demorand. Cohn-Bendit pose néanmoins des conditions à sa participation : le rassemblement d'abord, les primaires ensuite.
Reste que, même dans cette hypothèse optimiste, les primaires à gauche ne seront pas celles de toute la gauche. Pour Mélenchon, c'est « une machine à se donner des claques »; quant à Besancenot (NPA), il refuse de prendre le départ et le PC est encore plus que divisé sur la question, (comme sur beaucoup de choses d'ailleurs)...
« L'ouverture maximum » c'est-à-dire la mobilisation pour les primaires à gauche devrait, espère Montebourg, être plus forte à la base, dans l'électorat. Ainsi, il n'y aurait que deux conditions pour pouvoir voter : une participation symbolique aux frais de campagne « d’un ou deux euros » ainsi que… « une déclaration sur l’honneur de soutien au candidat ».
POSITIVE ATTITUDE...
Arnaud Montebourg veut donc rester positif (qui a dit naïf ?...). La participation des sympathisants de la majorité au vote durant les primaires de la gauche ? « La masse de participation empêchera la manipulation »… En espérant que l'UMP ne remboursera pas ses adhérents qui voudraient participer au vote, comme l'a suggéré un auditeur...
Le dispositif ne prévoit pas non plus de contrat engageant les candidats à la candidature à ne pas se présenter à l'élection présidentielle une fois défait aux primaires. Le secrétaire national en charge de la Rénovation du PS s’en remet à la « vertu des candidats ». La vertu vraiment ?
Arnaud Montebourg, Secrétaire National du PS
envoyé par franceinter. - L'info video en direct.
MOT-CLÉS : DSK, france inter, gauche, matinale, montebourg, Parti socialiste, primaires, royal
http://www.actualite-francaise.com/depeches/arnaud-montebourg-ps-chenille-papillon,1761.html
Arnaud Montebourg - PS : « de la vieille chenille va sortir un nouveau papillon »
Dans :  Info  Politique
Interrogé par RTL, le député Arnaud Montebourg, soutien de Martine Aubry, est revenu sur l’élection de la maire de Lille au premier secrétariat du PS affirmant que « plus rien ne pourra être comme avant Reims ».
Pour le député socialiste Arnaud Montebourg, ami de Martine Aubry, il y aura un avant et un après Reims. « C'est un parti qui, aujourd'hui, doit se reconstruire. Reconstruire d'abord sa substance, son unité et puis surtout être en phase avec la société française ».
Parlant des épreuves, des divisions dans la famille socialiste et des risques de disparition du PS, Arnaud Montebourg a cité Martine Aubry qui souhaite faire « de cette épreuve […] une force » pour l’avenir. « Vous savez, c'est comme : "De la vieille chenille va sortir un nouveau papillon". Nous sommes obligés de construire et de reconstruire », affirme Arnaud Montebourg.
Le jeune député de Saône-et-Loire souhaite travailler avec l’ancienne-candidate à l’élection présidentielle pour construire l’avenir de PS. Arnaud Montebourg insiste sur la main tendue de Martine Aubry à Ségolène Royal. « Je pense qu'il faut le faire avec elle [Mme Royal] d'abord parce qu'un parti politique, ce sont des additions, certainement pas des soustractions », explique le soutien de Martine Aubry.
« Ce qu'apporte Ségolène Royal, ce qu'apporte Martine Aubry, ce sont des choses complémentaires et des choses qui peuvent d'ailleurs, j'allais dire, travailler ensemble. Et c'est le sens de l'appel qui a été lancé, hier, à travailler pour un nouveau Parti Socialiste parce que ce nouveau Parti, il va falloir le faire maintenant », conclue Arnaud Montebourg.
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Le Mercredi 26 novembre 2008 à 11:40
Écrit par Jérôme
http://www.lexpress.fr/region/montebourg-de-royal-a-aubry_768715.html
Ce que prépare Arnaud Montebourg pour la Saône-et-Loire
Montebourg, de Royal à Aubry
Par Elise Karlin, publié le 18/12/2008 14:18 - mis à jour le 23/06/2009 17:46
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Reuters
Montebourg, bien inséré dans l'appareil socialiste.
Il soutenait Ségolène Royal lors de la présidentielle. Il défend aujourd'hui Martine Aubry. Pragmatisme ou opportunisme?
"De la vieille chenille va sortir le nouveau papillon!" Ce 26 novembre, sur RTL, Arnaud Montebourg a retrouvé sa voix. Et le succès de sa formule lui redonne le moral. Silencieux pendant toute la campagne interne, très en deçà de sa fougue habituelle à la tribune du congrès de Reims, ce partisan de Martine Aubry a attendu que soit entérinée la victoire de sa candidate au poste de premier secrétaire du PS pour reprendre le chemin des médias nationaux. Ces derniers mois, il s'est bien gardé de s'impliquer trop ouvertement dans les conflits qui ont déchiré le parti: "Arnaud! On ne t'entend pas!" lui a lancé Martine Aubry à plusieurs reprises.
Il y a un an et demi, pendant la campagne présidentielle, il était porte-parole de Ségolène Royal.
Il dit qu'il a "bien donné" pour justifier d'avoir rejoint le camp Aubry, au lendemain de la défaite. Entre-temps, il y eut aussi l'épisode des "reconstructeurs", aux côtés de Pierre Moscovici et de Manuel Valls, tentative avortée d'incarner le renouvellement. Le voilà donc de retour parmi les vieux de la vieille, les amis de Laurent Fabius, après moult détours -beaucoup dénoncent un opportunisme à tout crin. Lui préfère y voir du pragmatisme, appel-lation politiquement correcte du cynisme...
Au plus fort du duel entre Martine Aubry et Ségolène Royal, Arnaud Montebourg affirme que la maire de Lille a songé à lui comme premier secrétaire de compromis, et lui a demandé de "se tenir prêt". Mais il était déjà trop tard -dans cette guerre de positions, l'hypothèse a fait long feu. L'ancien quadra, qui aura 50 ans en 2012, rate encore le premier rôle.
Aujourd'hui, la vie a repris à Paris. Arnaud Montebourg a intégré la direction du PS, dans le tout premier cercle autour de Martine Aubry. Secrétaire national chargé de la rénovation, il est l'une des quatre personnalités, avec François Lamy, Harlem Désir et Benoît Hamon, qu'elle a choisi de prendre à ses côtés. Montebourg participe aux principales réunions, qui ont lieu le mardi et le mercredi: ces jours-là, l'élu de Saône-et-Loire défend aussi ses dossiers locaux dans les cabinets ministériels. Le 25 novembre, par exemple, il avait rendez-vous chez Xavier Bertrand pour évoquer le financement d'une maison de retraite. "Ton dossier, on lui met trois étoiles!" lui a glissé le directeur de cabinet de ce ministre que Montebourg connaît bien: pendant la campagne présidentielle, il a eu l'occasion d'affronter à plusieurs reprises celui qui n'était encore que le porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy.
En juin, Arnaud Montebourg briguera peut-être de nouveau la présidence du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. L'an passé, à l'occasion du scrutin qui l'avait opposé à l'actuel président, Jean-Marc Ayrault, il n'avait obtenu qu'un score médiocre, avant d'être démissionné de son poste de vice-président: "J'y ai perdu un chauffeur, la belle affaire!" Il y a quelques semaines, au lendemain d'une trop courte nuit, Montebourg a eu un petit coup de fatigue. Au point de se demander quel intérêt il avait à continuer dans cette galère! Entre Paris et Mâcon, bien calé dans son fauteuil du TGV, il a fermé les yeux, dormi sans doute. Et s'est réveillé de nouveau enjoué. La vie politique tient parfois à une courte sieste.
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http://www.lexpress.fr/actualite/politique/moscovici-montebourg-aubry-et-lebranchu-s-allient_540901.html
http://www.lexpress.fr/outils/imprimer.asp?id=540901&k=21
PS
Moscovici, Montebourg, Aubry et Lebranchu s'allient
Par LEXPRESS.fr, publié le 29/07/2008 - mis à jour le 29/07/2008 à 12:02
Après une année difficile, les socialistes s'activent à l'approche du congrès de leur parti en novembre. Les intérêts personnels sont mis à l'écart pour donner une nouvelle impulsion au parti.
Les signataires de trois contributions distinctes en vue du congrès du PS en novembre ont annoncé lundi leur rapprochement: les députés Pierre Moscovici et Arnaud Montebourg, le maire de Lille Martine Aubry, la députée Marylise Lebranchu.
 Ces quatre socialistes indiquent, dans un texte commun transmis lundi, s'être rencontrés le 22 juillet. "Nous voulons réussir le changement au Parti Socialiste dans la clarté, la confiance, la cohérence", écrivent-ils. "A la fin de nos échanges, il nous a semblé possible de se rapprocher. Le plus tôt sera le mieux", ajoutent les signataires qui soumettront fin août leur démarche à leurs soutiens.
"Nous avons évoqué les conditions du rassemblement" qui "doit procéder de principes clairs et d'un engagement commun", affirment ces socialistes - dont trois anciens ministres, Aubry, Lebranchu, Moscovici. Ce dernier, strauss-kahnien et candidat au poste de Premier secrétaire, est signataire, avec Montebourg, de la contribution "Besoin de gauche". Martine Aubry, l'une des favorites pour la succession de François Hollande, porte la contribution "Une vision pour espérer, une volonté pour transformer". Proche d'elle, Marylise Lebranchu défend le texte "Brèves de Campagnes".
Gonzalo Fuentes/Reuters
Bertrand Delanor Martine Aubry Francois Hollande à Paris pour la convention nationale du parti le 14 juin 2008
Le but: "constituer une force plus importante encore, installée au coeur de ce congrès difficile", explique le député du Doubs: "leur texte est très proche du nôtre, leur 'socialisme des territoires' complémentaire de notre démarche, nous avons dans cette contribution beaucoup d'amis qui s'étaient éloignés de nous", juge Moscovici.
Enfin, "il est juste aussi de parler avec Bertrand Delanoë, avec d'autres ensuite, mais en défendant notre approche, et non en adhérant d'abord à la leur".
"Ainsi, nous pourrons progresser vers la vraie rénovation du parti que nous défendons ensemble", estime-t-il.
Une volonté de renouveau du parti
Les signataires de trois contributions distinctes disent partager "le dessein d'un socialisme moderne, d'une Europe politique, du retour des valeurs de la gauche".
Dans leur texte aux accents de réquisitoire contre la direction sortante, ils poursuivent: "Pendant dix ans, la promesse du rassemblement a été l'excuse de bien des renoncements. Il faut changer, nous devons être à la hauteur des défis du socialisme moderne dans la mondialisation". Questionné sur la tribune commune "Pour un parti socialiste, cohérent et solidaire", regroupant une quarantaine de personnalités socialistes signataires de contributions différentes - dont nombre d'amis de François Hollande - Le Guen a rétorqué: "C'est un peu toujours les mêmes. Ceux qui font preuve d'immobilisme depuis 10 ans et qui, au nom de l'unité, empêchent tout le monde de réfléchir et d'avancer". "On est tous copains et le méchant Sarkozy... et le gentil socialiste. Point barre", a-t-il ironisé. "Ca ne fait pas vivre un pays, une démocratie". "Ce sont des gens qui sont en responsabilité depuis dix ans et refusent de remettre en cause leurs résultats, qui méritent quand même d'être discutés", a-t-il estimé. "Nous refusons l'immobilisme qui pave les défaites", "nous combattons la fragmentation, souvent prélude au renoncement", "nous ne voulons plus d'une synthèse informe", poursuivent-ils.
Fini les "querelles de personnes"
Refusant "la présidentialisation du parti", les trois députés et le maire de Lille ne veulent "pas d'un congrès de désignation" et appellent à "la préparation de primaires ouvertes".
Ayant évoqué "avec franchise la question du Premier Secrétaire", ils sont convenus qu'il était "temps de se débarrasser des querelles de personnes". "Le moment venu, nous devons voir celui ou celle qui sera le mieux à même de porter les couleurs de la nouvelle majorité", notent-ils. Pour eux, "la grande tâche du PS" est "de bâtir un nouvel espoir", avec un parti" au travail à travers des conventions thématiques", "une expression maîtrisée, où la direction du parti évite la cacophonie", "le respect des militants" et une gouvernance "totalement renouvelée, collective et solidaire".
"C'est un premier pas non exclusif très encourageant pour le PS et la Gauche", s'est réjoui le député de Paris, Jean-Christophe Cambadélis (strauss-kahnien).
Cette démarche a été rendue publique alors qu'une quarantaine d'élus de contributions variées - dont nombre d'amis de François Hollande- ont publié lundi un texte commun appelant à un PS "cohérent et solidaire".
http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2009-09-03/montebourg-peillon-la-double-percee/917/0/373858
PolitiquePublié le 03/09/2009 N°1928 Le Point
Montebourg-Peillon, la double percée
Duellistes. Au PS, c'est à celui qui sera le plus moderne. Martine Aubry est sous pression.
Charlotte Chaffanjon et Michel Revol
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  Etes-vous plutôt paella ou poulet de Bresse ? Chansons gipsy ou ban bourguignon ? Alliances ou primaires ? Peillon ou Montebourg ?Au Parti socialiste, c'était le clivage du week-end. De Marseille, où il réunissait ses amis, Vincent Peillon a tiré le premier. Vendredi soir, à l'entrée du Vieux-Port, l'eurodéputé socialiste danse gauchement sur une piste improvisée. Un groupe de musique tsigane assure le tempo et les effluves de la paella géante cuisinée non loin embaument l'air. Un peu à l'écart, Manuel Valls discute avec quelques militants, veste sur l'épaule. Une militante le tance pour ses déclarations sur « les Whites et les Blacks » à Evry. Valls maintient : « Pourtant, c'est vrai ! » Changement de décor le dimanche. Frangy-en-Bresse (ses 576 habitants, son terrain de foot, ses militants agrestes) accueille comme chaque année la Fête de la rose d'Arnaud Montebourg. Vers 14 heures, le banquet s'achève. Le poulet de Bresse est réduit à l'état d'ossements dans les assiettes des convives. Montebourg se lève, dresse ses mains en l'air et les agite comme des marionnettes, entamant de sa belle voix de stentor le traditionnel ban bourguignon. Les caméras et les micros se pressent autour du député du cru. Les images vont tourner en boucle le soir même sur les télés. Le poulet de Bresse vient de contrer la paella géante ; les primaires à gauche-le combat de Montebourg-ont répliqué aux alliances du PC au MoDem en passant par les Verts-le cheval de bataille de Peillon.
Evénement majeur
Le match de la modernité entre les deux quadras a commencé il y a une semaine. Sur le site du Nouvel Obs, Arnaud Montebourg livre son ras-le-bol. Martine Aubry, écrit-il en substance, a soigneusement rangé dans un tiroir son rapport sur les primaires, pourtant cosigné par tous les courants du PS. Montebourg dit même que ce sera son dernier combat. En privé, le député de Saône-et-Loire est moins sibyllin. A ses proches il affirme qu'il quittera le parti s'il le faut. « Au début de l'été, il était très remonté. Il a fallu le calmer » , explique un député de ses amis. La lettre fait son effet : la Fête de la rose de Frangy est, un peu plus que d'habitude, attendue comme l'événement majeur de la rentrée socialiste.
« Vive les mariés ! »
Vincent Peillon ne l'entend pas de cette oreille. Depuis des mois, il prépare avec son équipe les ateliers de L'Espoir à gauche, le courant qui avait soutenu Ségolène Royal au congrès de Reims. En froid avec Peillon, la Dame du Poitou n'est pas là. Mais quelques-uns de ses fidèles honorent les rencontres organisées dans le somptueux parc du Pharo, perché au-dessus du Vieux-Port : l'avocat Jean-Pierre Mignard, le député Jean-Louis Bianco, l'homme d'affaires Pierrre Bergé... Il faut toutefois attendre le samedi, en début d'après-midi, pour voir les têtes d'affiche. Devant l'hôtel Sofitel proche du Pharo, les journalistes font le pied de grue. A l'intérieur, les socialistes Vincent Peillon et François Rebsamen, les centristes Marielle de Sarnez et Jean-Luc Bennahmias, la radicale de gauche Christiane Taubira, le communiste Robert Hue et Daniel Cohn-Bendit, arrivé pour le café, terminent leur repas. Tous, hormis Hue en costume clair, sont vêtus comme des estivants. Le repas ? « Très convivial, on a parlé de nos vacances » , raconte sans qu'on le croie vraiment François Rebsamen. Avant la sortie de la petite troupe, les journalistes s'amusent : devant l'hôtel est stationnée une Citroën Traction beige, habillée de tulle et frappée d'un écriteau « Vive les mariés » de bon aloi ! Mais la voiture démarre quelques minutes avant la sortie de la troupe, qui file à pied vers les amphis du Pharo.
Le chemin est court mais, comme un symbole, les nouveaux amis peinent à trouver le rythme qui convient à tous. Rebs à Peillon : « Ralentis un peu, on attend Dany ! » Puis, se tournant vers « Dany », qui peine à suivre : « C'est ta hanche ? » Cohn-Bendit, rigolard : « Non, c'est bon, je vous laisse prendre la tête du peloton ! » Puis Peillon, deux minutes plus tard : « Et Marielle, elle est où, Marielle ? »
Marielle (de Sarnez), elle est bientôt à la tribune. Elle est la première à parler. Et elle va faire un sacré numéro. Son discours « à gauche toute » sur la crise, la réforme fiscale ou la pénibilité au travail enflamme la salle, qui lui réserve une standing ovation . Assis près d'elle, ses nouveaux amis-Peillon, Rebsamen...-sont soufflés. A la sortie de l'amphi, Patrick Mennucci, bras droit de Vincent Peillon, a du mal à s'en remettre. « Je vous promets en tout cas que ce n'est pas elle, la future Martine Aubry ! » rigole-t-il de sa voix forte. Sarnez est allée loin à gauche, provoquant des remous jusque dans son camp. François Bayrou lui a pourtant donné son accord. « Je sais qu'il a lu le discours, confie Mennucci. Lu et corrigé. »
Dans le TGV qui l'emmène à Frangy, dimanche au petit matin, Benoît Hamon est en rogne. Le coup d'éclat de Peillon va gêner la direction du PS, dont il est le porte-parole. « C'est un coup médiatique, râle le quadra. Regardez bien au-delà de la photo : le MoDem a intérêt à s'allier avec nous parce qu'il veut sauver des sièges aux prochaines élections [régionales, NDLR] et constituer un réseau en vue de la présidentielle. La stratégie de Bayrou n'a pas changé : il veut être au second tour de la présidentielle. » Et puis il y a ce spectre qui semble hanter Benoît Hamon : le Parti socialiste obligé de soutenir au second tour François Bayrou, son allié... Inconcevable pour le leader de l'aile gauche du PS. Qui s'acharne donc à dégonfler la réunion marseillaise. « Vincent, il prend ou prétend prendre l'espace de Ségolène » , maugrée Hamon. Comprendre : l'ex-candidate ne se laissera pas dépouiller de son marché ni de ses troupes sans rien faire. Lui, Benoît Hamon, entend miser sur du solide. A Frangy, où il a été convié il y a déjà bien longtemps, le porte-parole du PS va soutenir les primaires à la sauce Montebourg. Il en a parlé à Martine Aubry, assure l'entourage de la première secrétaire. Alors il s'isole dans le wagon du TGV et peaufine son discours, tout en jetant de temps à autre un coup d'oeil à L'Equipe du jour pour s' « aérer la tête » ...
Scène inhabituelle à Frangy
Il est environ 13 heures lorsque Hamon arrive à Frangy. Une petite foule l'attend, mi-curieuse mi-amusée par ce raffut médiatique. Quelques militants du coin arborent un tee-shirt imprimé en rouge d'un slogan énigmatique : « Après Frangy, Paris ! » Assis à l'avant de la 407 grise, Montebourg sort le premier-chemise blanche, chaussures souples et jean terminé par des revers. Mais c'est Hamon, lunettes de soleil sur le nez, que happent les caméras. Montebourg a vraiment réussi son opération : avant tout, on veut connaître l'avis du porte-parole du PS sur les primaires. « Il n'y a pas de problème » , bougonne Hamon aux micros. Montebourg, qui s'impatiente à côté : « Ça tombe bien, parce qu'il faut qu'on avance ! » Et d'empoigner le jeune Hamon pour l'emmener dans la salle communale.
Là, au milieu des gâteaux apéritifs et des bouteilles de crémant de Bourgogne, le rituel est toujours le même : Jean Meunier, le maire de Frangy, chevrote un mot de bienvenue, puis l'invité d'honneur parle. Cabotin, Hamon esquive le sujet du jour : « Ici, je parlerai des sujets importants comme... les plans sociaux et l'avenir de La Poste ! » Pourtant, dès le livre d'or signé, l'essaim de caméras l'entoure derechef. La scène est inhabituelle à Frangy : ce 23 août 2009, c'est l'invité qui répond aux journalistes et Arnaud Montebourg, un verre vide à la main, qui attend son tour derrière les caméras.
Lorsqu'elles se tournent vers lui, l'ex-avocat mouille la chemise pour les primaires, au figuré comme au propre (sa liquette blanche est trempée). D'abord, Montebourg botte en touche. Il aurait menacé de quitter le PS si son combat échouait ? « Je n'ai jamais menacé personne, dit-il curieusement. Ça a été interprété comme ça. » Puis, enflammé : « Il faut que ça bouge. Je ne suis pas le secrétaire national chargé des cocottes en papier » , pérore le secrétaire national chargé de la rénovation. Il a fait son boulot, à Aubry de faire le sien, et vite.
« Mettre les barres sur les "t" »
Dès vendredi, Montebourg attend Aubry au tournant à La Rochelle. Théâtral : « Il faut que la première secrétaire parle. C'est comme quand on attendait le général de Gaulle en disant : il va parler ! »
A Marseille, le coup de sang d'Arnaud Montebourg déçoit. « Arnaud est un garçon intelligent, courageux, mais il n'est pas pédagogue » , observe Jean-Pierre Mignard, royaliste pur sucre. En revanche, les Marseillais sont d'accord avec les Bourguignons de Frangy-en-Bresse pour mettre la pression sur Martine Aubry. Juste après le discours de la pasionaria Marielle de Sarnez, David Assouline quitte l'amphi en menaçant : « Il s'est passé quelque chose. Maintenant, la direction est obligée de pousser. » Le sénateur évoque bien sûr les alliances, chères au coeur des amis de Vincent Peillon et de « Rebs », mais beaucoup moins à ceux d'Aubry. Selon Claude Bartolone, l'un de ses proches, la patronne du PS a toutefois compris le message : elle évoquera les primaires et les alliances à La Rochelle. « Martine va mettre les points sur les "i" et les barres sur les "t" » , avertit « Barto ». Dès lundi, Martine Aubry a d'ailleurs reçu, entre autres ténors, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg pour préparer son intervention rochelaise. La première secrétaire pourra s'inspirer du cadeau qu'Arnaud Montebourg lui a remis dans l'après-midi, lors de leur rencontre dans l'appartement parisien de la première secrétaire. Ce cadeau, c'est le livre sur les primaires rédigé par Montebourg et le patron du cercle de réflexion Terra Nova, Olivier Ferrand (1). Sur l'exemplaire qu'il a offert à Martine Aubry, Arnaud Montebourg a rédigé cette dédicace : « Pour passer enfin du vinyle au MP3. Affectueusement. »
1. « Primaires. Comment sauver la gauche », d'Olivier Ferrand et Arnaud Montebourg (Le Seuil, 126 pages, 12 euros).


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