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Qui a écrit : «Comment se fait-il que les salaires aient si peu augmenté en vingt-cinq ans » ?

Publié le 21 janvier 2010 par Kamizole

jean-philippe-cotis-directeur-insee.1264048188.jpgPetit rappel bien salutaire au moment où «l’affaire Proglio» déclenche une de ces polémiques à répétition dont le régime sarkoïdal a le secret… Nicolas Sarkozy c’est “le scandale permanent”. Pour vous rafraîchir la mémoire au cas où vous l’auriez courte, c’est extrait du rapport de Jean-Philippe Cotis sur les rémunérations, remis en février 2009… Partage du profit : le chef de l’Etat veut une négociation express

Presque un an et l’on attend encore cette négociation voulue par Sarko à la mi-juillet 2009 mais dont précisément Laurence Parisot ne voulait pas, prétendant que les salaires étaient négociés dans les branches et les entreprises. Pour obtenir des clopinettes ! Je n’ai pas l’impression qu’elle ait eu lieu. Il y avait tant de questions à l’ordre du jour, nettement plus importantes sur l’art et la manière de tondre le peuple et de poser la dernière pierre des chantiers de la démolition sociale.

Autrement dit, le directeur général de l’Insee a planché pour rien. Nicolas s’en est servi de nouveau torche-cul. Rien de nouveau sous le soleil. Il commande des rapports à tire-larigot pour évacuer les problèmes sans les traiter. Histoire d’amuser le populo qui y pense un temps et oublie aussi vite, un rapport chassant l’autre. Tout comme les “affaires” et les scandales.

Je ne saurais dire à quel sujet – ceux de méconten-tement ne manquant pas ! - cette phrase m’est revenue en mémoire il y a quelques jours. Je suis allée fouiller dans le tréfonds de mes dossiers. Le rapport ainsi que les analyses qui n’avaient pas manqué dans la presse démontrant à l’envi que les très hautes rémunérations sont à la source du creusement des inégalités. Ce qui ne surprendra personne.

Je suis d’autant plus outrée quand je lis sur le Monde que François Fillon justifie le salaire d’Henri Proglio à la tête d’EDF en saluant ses qualités de “grand industriel avec une grande expérience”… qu’aujourd’hui l’on demande une qualification et dix ans d’expérience à des salariés de l’industrie – le peu qui reste – en leur offrant généreu-sement le SMIC ! Ceux qui produisent vraiment quelque chose méritent nettement plus le respect et une rémunération en relation avec leurs compétences. Les autres sont des parasites de la race la plus nuisible qui soit.

La faiblesse des rémunérations n’a pas pesé pour rien dans le krach boursier de septembre 2008, notament aux Etats-Unis, du fait des taux d’intérêt relativement bas en matière de crédits à la consommation et pour l’immobilier - s’endetter pour compenser la perte de pouvoir d’achat ! credo en 2006 du très asinien ministre des Finances Thieery Breton, lui-même ex PDG glouto-crate de France-Télécom et de Nicolas Sarkozy : vous n’avez pas le sou ? empruntez pour soutenir la croissance !

Le faible taux du loyer de l’argent favorisant de surcroît les spéculatons les plus hasardeuses - il faut bien que ces faramineuses sommes d’argent facile trouvent à s’employer dès lors qu’elles sont totalement déconnectées de l’économie réelle et des besoins. Sur toutes ces questions je ne peux que vous conseiller une interview de Paul Jorion - un des rares économistes à avoir prévu la crise financière - par Vittorio de Philippis «La bombe à retardement, c’est l’immobilier» parue dans Libération qui consacre tout un dossier aux spéculations qui repartent comme en 40.

Sans même parler du tsunami qui s’annonce - les mêmes causes provoquant nécessairement les mêmes cons-équences - qui devrait balayer définitivement cette oligarchie “d’affreux, sales et méchants”, il convient de s’interroger sur cette stupidité sans nom : bâtir l’économie à l’échelle mondiale sur l’hyper-productivisme tout en faisant en sorte que le plus grand nombre de ceux qui produisent des biens n’aient même pas les moyens de les acheter.

Ce fut naguère le sort des pays émergents que de n’avoir pas de demande solvable interne, d’où la nécessité d’exporter massivement. La mondialisation ultralibérale a eu pour conséquence d’étendre ce phénomène à l’ensemble des pays industrialisés.

La fameuse compétition internationale dont on nous rebat les oreilles ad nauseam n’est rien d’autre que cela : tous font pareil en visant à nous transformer en esclaves. Même les dirigeants socialistes s’inclinent devant le dogme. C’est franchement à gerber.

Je n’invente rien. Après Martine Aubry qui souhaite selon ce que j’ai lu sur Libération « participer à un débat honnête» sur les retraites… Un débat honnête ? avec l’UMP, Sarko et sa clique ! Elle rève debout ou a dû fumer toute la moquette des bureaux de Solferino.

:)

Pas étonnant qu’après qu’elle ait déclaré ce dimanche 17 janvier 2009 au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI «Dire “la priorité, c’est de ne pas toucher à l’âge”, c’est être déconnecté de ce que vivent les gens. Les Français attendent que nous soyons pragmatiques et non théologiques, qu’on se concentre sur le niveau des pensions ou la possibilité de partir plus tôt quand on a exercé un travail pénible» le Figaro ait titré Aubry renonce au dogme de la retraite à 60 ans.

Théologie ? Je ne suis certes pas versée dans la matière qui est franchement absconse pour le peu que j’en ai pu lire mais je ne vois pas en quoi la politique, l’économie et le social pourraient relever d’une quelconque manière de la religion. A moins ce ne fût le culte de l’argent-roi et celui du Veau d’Or.

Sans oublier la religion de la connerie qui me semble faire de formidables progrès

:)
à en croire deux sondages sur les retraites publiés par Le Figaro à quelques mois d’intervale dont les résultats sont diamétralement opposés - le premier datant de début septembre 2009 Deux Français sur trois ne veulent pas travailler plus longtemps et le dernier du 10 janvier 2010 Les Français prêts à un recul de l’âge de la retraite.

Je ne vois qu’une seule explication : les Français sont drôlement bien “catéchisés” par ceux qui ne cessent de répéter que notre système de retraites par répartition n’est plus viable - parce qu’ils en ont décrété ainsi - il doit bien exister de telles “bulles” chez les Papes de l’ultralibéralisme.

Il suffit de lire une interview donnée par François Hollande à la Tribune où il explique doctement, avant d’aller le dire à Davos ! que «L’Etat n’est pas un tiroir-caisse»… entendre pour nous, le vulgum pecus de la Planète pauvre et des classes moyennes laminées : “On ne peut pas laisser espérer que nous allons distribuer inconsidérément un argent que nous n?avons pas ou augmenter substantiellement les salaires alors que la compétition internationale fait rage”.

Continuez comme ça, mes petits loups. Vous souhaitez donner des gages de sérieux à la droite et à l’establishment financier, lesquels ne vous en sauront de toutes façons aucunement gré tout en appréciant hautement votre capitulation en rase campagne. Mais ne venez surtout pas vous plaindre qu’ensuite les militants, les sympathisants et surtout les électeurs de gauche vous montrent leur cul ! Comme le “Bon petit diable” à la Mère Macmiche exaspéré de recevoir force fessées : trop c’est trop !

Les mémorables déculottées de 1986, 1993 et 2002 ne vous ont donc pas servi de leçon. Vous êtes indécrottables.

Ne croyez pas pour autant que je je passerais du côté des Verts. Je ne les trouve pas plus crédibles et la môme Duflot est totalement à côté de la plaque sur le plan de la justice sociale. Même si, vous l’aurez compris, Martine Aubry n’est pas du tout ma tasse de thé, une réflexion de Daniel Cohn-Bendit que j’ai connu plus intelligent lue dans le Figaro Les Verts cherchent à devenir crédibles pour la gestion des collectivités) m’a fait bondir : «Quand quelqu’un joue en deuxième division et dit : “le meilleur c’est moi”, je dis d’accord : Martine Aubry a droit de dire ce qu’elle veut, ça ne veut pas dire que c’est vrai».

Dieu ! quel mépris… «Cap’tain Dany» est-il seulement certain de transformer l’essai de la réussite de l’élection européenne à l’occasion des élections régionales ? Aussi et sans doute plus féru que moi en matière de foot-ball, il devrait savoir qu’il ne suffit pas d’accéder à la première division pour y prendre définitvement pension. Quelques échecs bien sentis devant des équipes plus perfor-mantes et la rétrogradation en D2 pointe vite son nez. Quand ce n’est pas encore pire au fil des années : division d’honneur, CFA ou les championnats départementaux.

Qu’il médite plutôt l’exemple du grand Reims - rien à voir avec le calamiteux Congrès du Parti socialiste ! - de Raymond Kopa et Just Fontaine qui passa du sommet de la gloire dans les années 50-60 au tréfonds de la Division d’honneur après moult péripéties et liquidations judiciaires.

Aubry et Hollande ferment - provisoirement - le bal des pléthoriques prétendants à l’élection présidentielle de 2012. Martine Aubry se sentant des ailes depuis que les sondages - certainement bien instrumentalsiés par les Sarko’s boys de l’Elysée dont c’est la plus grande occupation… avec l’argent des con…tribuables - l’ont intronisée “meilleure opposante” à Nicolas Sarkozy… comme naguère l’on été Besancenot et Bayrou après Arlette Laguillier il y a plus longtemps..

On se demande bien pourquoi et comment : elle vit bunkerisée soit à Solferino soit dans sa mairie de Lille et son fameux “Tour de France” de la refondation du PS fut un fiasco si lamentable que je me suis laissée dire qu’on aurait engagé des figurants pour faire la claque dans ses meetings. Pas de quoi pavoiser or donc et sur la plupart des grands sujets de société qui intéressent les Français, elle est inaudible et joue le plus souvent les muettes du sérail.

Elle revient sur le devant de la scène. Un des titres parmi d’autres - le premier de la liste pioché dans mon dossier, ce sera donc 20 minutes, ordre alphabétique oblige - Martine Aubry pense avoir «les capacités comme d’autres» pour diriger le pays. Pour “faire du Jospin”… en pire ! Encore que l’on ne sache pas vraiment si elle n’attend pas que DSK sorte du bois… Dont je ne me chauffe pas !

Tout cela est vraiment du dernier désolant, en même temps qu’éminemment pitoyable et j’ose dire sordide. Pure politique politicienne à une époque où ce que nous subissons quotidiennement réclamerait plus de souffle et d’ambition que ces lamentables calculs politiciens à la petite semaine. Rien de bien surprenant quand on apprend que le fameux - fumeux - “Laboratoire des idées” (Lab, pour les intimes) think tank censé réunir des intellectuels de gauche fait tellement “plouf-plouf” que selon ce que j’ai lu sur le Nouvel Obs “Les idées, ça ne naît pas dans les choux !” Lucile Schmid qui en était vice-présidente a claqué la porte car on lui reprochait d’être trop… intello !

Cela ne s’invente pas. Je vous livre une de ses critiques qui me paraît frappée au coin du bon sens : «le parti fonctionne à la proportionnelle, et il est aujourd’hui traversé par les affrontements de motions et de personnes. Manquent les vrais débats d’idées. Il est donc forcément déphasé. Ensuite, le PS tourne plus autour du rapport de forces, de la maîtrise et du contrôle, que de la production d’idées. Or aujourd’hui, la forme que prend le débat est plus participative. Et donc les positions officielles ne correspondent plus à la réalité».

Lucile Schmid commet néanmoins une erreur quand à la question de savoir “si le PS manque d’un leader qui rassemble” elle répond : «Oui, il n’y a pas de leader naturel. Lors les deux dernières présidentielles (2002 et 2007), c’est le candidat à la présidentielle qui a porté et élaboré le projet. Pour ce qui est de 2007, le leadership de Ségolène Royal n’était pas naturel».

Il est faux que Ségolène Royal ait élaboré le programme socialiste. Tout au contraire, il fut concocté dans les instances du PS et ce fut un catalogue de propositions aussi généreuses que vaines et sans aucune cohésion d’ensemble. Un véritable salmigondis, du pur bricolage censé ne mécontenter aucun présidentiable potentiel. Rien à voir avec le programme qui fut élaboré et discuté dans toutes les instances, de la base au sommet, à l’instigation de Lionel Jospin entre 1995 et 1997.

Qu’il n’ait pas suivi ce programme par la suite est un fait - il en a été bien puni - mais cela reste indubitablement la seule méthode à suivre et si nous pouvions y associer les sympathisants et les militants d’autres formations en vue de vraies primaires ouvertes nous donnerions sans nul doute l’impulsion nécessaire à une véritable refon-dation de la gauche et des partis démocrates.

Elle ajoute toutefois «qu’aujourd’hui, on est dans une situation différente : parce que l’on a échoué aux dernières présidentielles, et qu’il y a eu des occasions manquées, on nous attend plus sur le terrain des idées que sur celui du leadership». Je veux bien mais la question du leadership n’est pas indépendante des idées soutenues par tel(le) ou tel(le). Et franchement, quand je vois la “Valls” des prétendants de Solfé venir nous faire la danse du ventre sur le devant de la scène, il n’y en a aucun(e) qui me séduise ni m’enthousiasme.

La seule qui me paraisse crédible et conséquente, en accord avec les idées qu’elle défend et qui fasse des propositions mûrement réfléchies tout en faisant preuve de charisme et de force de conviction, est évidemment Ségolène Royal.

J’entends déjà les moqueries habituelles. Epargnez vous cette peine. Cela ne me fait guère plus d’effet qu’un “aca d’iau” sur les plumes d’un canard, ais-je déjà dit. Surtout, Benjamin, tu ne le prends pas pour toi. J’ai beau savoir que tu n’aimes pas Ségolène Royal, je ne t’en veux pas. Cela fait trop longtemps que je te connais et t’apprécies.

Sans faire du maxisme à la petite semaine - là je moucherais comme d’habitude tous ceux pour qui le simple fait d’être critique s’apparenterait à du troskysme pur et dur, le maoïme étant passé de mode, et pour cause ! - je renvoie les deux idéologies communistes et ultralibérales dos à dos : elles sont aussi funestes l’une que l’autre les idéolgoies étant par essence liberticides ; il me semble qu’un système qui est lourd d’autant de contradictions insoutenables à terme - humaines, économiques, sociales et environnementales - ne peut que s’effondrer de lui-même dans une sorte d’implosion.

Le prochain éclatement des bulles spéculatives totalement déconnectées de l’économie réelle sera-t-il le deus ex machina qui fera choir le géant aux pieds d’argile ?

A relire

Sur 20 minutes

Les actionnaires emportent la plus grosse part du gâteau

Les salariés n’ont que les miettes du gâteau

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Je puis fournir aux personnes intéressées le fichier Word des articles de presse concerant le Rapport Cotis sur lesquels j’ai travaillé à l’époque


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