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Funny People

Publié le 24 janvier 2010 par Mg

Funny People est un peu la Rolls-Royce du cinéma indépendant américain. Premier film comique aigre douce d’un cinéaste, Judd Apatow, plutôt locomotive de l’humour à l’américaine, il convie Adam Sandler à confronter la nouvelle génération (lancé par Apatow même) de Jonah Hill à Seth Rogen, en passant par Jason Schwartzman, dans des duels de stand-up et un bilan du comique américain actuel.

Apatow a voulu son film plus introspectif, loin des 40 Ans Toujours Puceau et autres En Cloque Mode d’Emploi. On retrouve donc Adam Sandler, ici dans un rôle de mentor (un espèce de maître Jedi du rire, qui aurait pu être incarné par Seinfeld ou tout autre star respecté du milieu) dont l’annonce d’une maladie incurable va tout redéfinir. Redécouvrant ses racines sur la scène, il s’entoure de quelques jeunes débutants du stand-up, et tente de reconquérir son ex-femme.

Sandler a beau ne pas connaître le succès qu’il mérite dans l’Hexagone, il choisit depuis quelques années quelques bons films pour la multitude de comédies burlesques américaines dont il a l’habitude. Sorti de Punch Drunk Love et de Click, il a ici un rôle taillé sur mesure, d’un cynisme désabusé d’ailleurs. Apatow semble bâtir son film sur ses acteurs, puisque de la même manière il place Seth Rogen et Jonah Hill dans leur place de jeunes arrivants dans le milieu. Ce qui ne sera qu’en fait la première partie du film, et c’est la surprise du film : très long pour ce domaine, il découpe clairement son film en deux. La suite sera plus romancée, avec la poursuite de l’ex-femme. Si le tout n’a rien de vraiment original, le fait de n’avoir qu’à regarder des séries de dialogues entre les différends protagonistes, sans réellement d’autres évènements, plombe le tout pour peu d’intérêt.

Effectivement, passé le petit côté critique du milieu, l’introspection s’arrêtant à mi-chemin pour repartir (suite à la guérison miraculeuse du héros) sur des questions plus classiques (le couple), Apatow place une dernière surprise dans ce marasme un peu trop long. Sandler redevient donc arrogant et égoïste à mesure que sa maladie recule, et c’est bien là le seul élément réellement intéressant de cette fin de film. Trop long, et pas réellement entré dans le vif, Funny People pourrait être la première pierre d’une réflexion sur le comique américain, celui qui ne fait de succès que chez eux, et qui reste pour nous une petite incompréhension. Reste le casting 4 étoiles, et l’idée que Judd Apatow peut s’affiner avec le temps.


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