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Un million de chômeurs en fin de droits en 2010. Combien en Haute-Normandie ?

Publié le 25 janvier 2010 par Gezale
Un million de chômeurs en fin de droits en 2010. Combien en Haute-Normandie ?
Souvenons-nous des suppressions d'emplois chez De Carbon-Delphi. Elles étaient dues aux délocalisations forcenées de la multinationale américaine.
Un million de demandeurs d’emploi vont perdre leurs droits à l’assurance-chômage en 2010, prévoit la direction des statistiques enquêtes et prévisions de Pôle emploi, dans un document remis aux partenaires sociaux. Les médias sont très discrets, comme s’il s’agissait d’une information sans importance. Pourtant, un million de chômeurs en fin de droits, c'est un chiffre qui fait froid dans le dos !
Seuls 38 % de ces "fins de droits" devraient bénéficier de la solidarité nationale : "Sur la période de juillet 2008 à juin 2009, 16 % des chômeurs en fin de droits pouvaient avoir droit à l'allocation spécifique de solidarité (ASS), et 22 % au revenu minimum d'insertion (RMI), remplacé depuis par le revenu de solidarité active (RSA)". Le droit à l'ASS comme au RSA est en effet soumis aux conditions de ressources du foyer et non celles du chômeur. Ce sont donc plus de 600 000 chômeurs n'auront plus pour soutien que leur famille, entraînant un accroissement du nombre de pauvres en France et du cortège de souffrances qui va de pair.

22.477 emplois en moins en Haute-Normandie

Selon les derniers chiffres recensés par l'URSSAF à fin juin 2009, c’est le nombre d'emplois perdus dans le secteur privé de la Région en un an. Une perte qui représente 4,5 % de l'emploi total de la Région, tandis que sur le plan national, cette baisse s'établit à 3,1 %.

Parlons plutôt des Régionales…

Mais cela, c’est le passé. Ce qui nous intéresse, c’est le présent et l’avenir. Que fait donc le ministre Bruno Le Maire, tête de liste UMP pour les prochaines élections régionales en Haute-Normandie ? Il joue à cache-cache. De visite surprise en visite surprise, il rencontre dans la discrétion la plus totale des interlocuteurs soigneusement sélectionnés. De ceux que la dégradation de la situation économique et la politique gouvernementale ne poussent pas encore à l’accueillir avec des fourches. Ou de ceux qui, dans l’angoisse de l’avenir qui leur est annoncé, se raccrochent au moindre espoir et prennent pour argent comptant quelques propos électoraux rassurants et qui n’engagent à rien. « Il souhaite tout mettre en œuvre pour favoriser le développement économique et l’emploi en Haute-Normandie » déclare t-il. Ah bon ! Parce que ce n’était pas encore le cas ? Nous croyions qu’il y avait eu de mis en place par l’État et le gouvernement auquel il appartient, un plan de relance, et même qu’un ministre avait été nommé pour cela, un certain… rappelez-moi son nom… Devedjian. Ministre de la relance ! De la relance, j’ai bien dit, pas de la retape.
Par pure charité, nous tairons le nom du Préfet (ce n’est notre préfète) qui a sorti récemment à l’occasion des vœux cette phrase mémorable : grâce au plan de relance gouvernemental "les choses sont beaucoup moins pires que si l'État n'avait rien fait". On se sent mieux tout de suite !

Et si l'État n'avait rien fait ?

Après tout c'est une bonne question. Car le chômage est le problème majeur en France, qui compte environ cinq millions de chômeurs, travailleurs précaires, Rmistes et chômeurs non indemnisés ! Voilà le vrai niveau de responsabilités : ceux qui gouvernent, ceux qui font les lois, qui décident des règles, et les font appliquer. Ceux qui nous ont conduit dans le mur en disant que nous devions nous adapter à la mondialisation (nous, pas eux), et ceux qui ont laissé faire.
Nicolas Sarkozy et les autres, successivement au pouvoir, doivent maintenant assumer la débâcle. Ce sont eux, serviteurs zélés du dogme de l'économie libérale ou accompagnateurs pragmatiques qui nous ont confectionné ce "meilleur des mondes". Le résultat est là : la mondialisation mettant en concurrence le travailleur chinois (à deux dollars par jour et sept jours sur sept) avec le travailleur occidental ; le libre marché sans entraves et sans frontière ; la libre concurrence non faussée par l’intervention de l’État (oui !) ; les délocalisations et la désindustrialisation de la France; la libre circulation des capitaux et la spéculation effrénée ; la privatisation de tout ce qui pouvait générer des ressources pour l’État notamment les biens collectifs et sociaux.... Autant de "progrès" qu’ils ont décrété d’utilité mondiale, persuadés qu'ils étaient les seuls sur cette terre à détenir la vérité.
La mémoire me fait défaut. Qui donc dirige l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ?
"Tout libéraliser amène les pires désordres", constate Maurice Allais (prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel), préoccupé à la fois par "l’efficacité de la production" et par "l’équité de la redistribution des richesses". Il est "fou d’avoir supprimé les protections douanières aux frontières", car le commerce international est un moyen et non une fin en soi : le "chômage résulte des délocalisations, elles-mêmes dues aux trop grandes différences de salaires... À partir de ce constat, ce qu’il faut entreprendre en devient tellement évident ! Il est indispensable de rétablir une légitime protection." Déplorant la quasi unanimité en faveur de la mondialisation qui prévalait avant la crise, Maurice Allais dénonce "un pourrissement du débat et de l’intelligence, par le fait d’intérêts particuliers souvent liés à l’argent". Le dogme libéral "a été littéralement imposé aux gouvernements américains successifs, puis au monde entier, par les multinationales américaines, et à leur suite par les multinationales dans toutes les parties du monde, qui en fait détiennent partout (en raison de leur considérable pouvoir financier et par personnes interposées), la plus grande partie du pouvoir politique", déclare-t-il encore.
Décidément, le petit théâtre de l'UMP au gouvernement, et en Haute-Normandie au moment des élections régionales, semble bien dérisoire. En tous cas, ces gens là sont d’ores et déjà disqualifiés pour limiter le pouvoir des multinationales, pour créer des emplois et pour reconstruire. Mais ils ne sont pas les seuls !
Reynald Harlaut
Pour l’essentiel, cet article est repris de : Gilblog : www.gilblog.fr
Lequel a puisé aux sources suivantes :
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/01/18/un-million-de-chomeurs-en-fin-de-droits-en-2010_1293051_3234.html
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2956
http://www.betapolitique.fr/5-millions-de-chomeurs-27508.html
Pour les statistiques sur l’emploi en Haute-Normandie : www.eure.urssaf.fr

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