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Une grossesse gémellaire de rêve 5

Publié le 25 janvier 2010 par Xavaic
Pour saisir pleinement la continuité de cette merveilleuse aventure, je vous conseille de commencer la lecture par le post intitulé « Une grossesse gémellaire de rêve 1 » et ainsi de suite…
Revenir sur mon hospitalisation n’a pas été anodin pour moi, même si cette expérience douloureuse est terminée et que mes bébés sont à la maison en bonne santé. Je me suis retrouvée face à ma détresse et mes nuits se font encore l’écho de mes angoisses. Aujourd’hui, j’ai des difficultés à fondre cette expérience dans mon vécu et d’en tirer des leçons de vie.
Je continue donc mon récit, il me reste encore beaucoup à raconter car après mon hospitalisation, c’est celle de mes bébés que j’ai dut affronter.
Nous sommes le 25 octobre 2009, c’est un dimanche ; ma maman et mon mari sont là, mes soutiens inconditionnels, à me considérer avec amour et inquiétude. Ma maman s'émeut de mon état et se demande si l’équilibre entre ma santé et celle de mes bébés est correctement apprécié… Ce doute est légitime quand je leur raconte les hilarants commentaires des sages femmes lorsque je me plains des contractions :
- « n’y pensez pas, car en y pensant, vous les provoquez »
ou encore…
- « Vous avez vu le psychologue aujourd’hui ? »
et même…
- « regardez quelque chose de drôle à la tv, ça vous changera les idées »
Ma maman me dit que mes cernes se creusent à chaque mouvement de mes bébés et me voit d’avantage exténuée chaque jour. C’est vrai que mon visage crie pour moi mon épuisement. Depuis 5 jours, je ne dors presque plus, mon corps ne supporte pas la même position plus de 20 minutes sans souffrir. Lorsque je m’endors, je me réveille en sursaut, haletante, cherchant ma respiration et crispée de douleurs provoquées par mes organes compressés. Je n’ai pas un grand torse et je ne sais pas comment supporter les jours à venir avec la prise de poids de mes meufettes. Malgré moi, je mange de moins en moins, je ne sais si c’est les bruits de la digestion ou autre chose, mais cela anime mes meufettes de la plus grande énergie et leurs coups de pieds me font terriblement mal. Elles provoquent des remous impressionnants à la surface de mon ventre et je songe à la trilogie d’Alien.
Depuis 3 jours, la pré-éclampsie menace, je gonfle du visage et des extrémités, le taux de protéine dans les urines augmente chaque jour ainsi que ma tension. Je dois noter tous ce que je bois et ma quantité d’urine est mesurée toute les 24 h. La différence entre ce qui entre et ce qui sort de mon corps est chaque fois déséquilibrée. Le médecin m’a dit ce matin que l’accouchement sera déclenchée le mardi 4 novembre ( c'est à dire à 33 semaines ) SI la pré-éclampsie est contenue.
Je dois avouer que je suis assaillie par des pensées morbides ; je n’en peux plus, je suis épuisée et j’ai peur pour moi. Porter mes bébés me fait tant souffrir et j’ai le vertige à l’idée que le pire est devant moi, car chaque jour qui passe permet à mes bébés de grossir un peu plus ce qui me fait de plus en plus mal. Pourtant, hospitalisée à 29 semaine, je devrai être soulagée d’avoir encore mes bébés dans le ventre à 32 semaines et je devrai être calmée par leurs grossissements. Mais je suis écartelée entre ma santé et le bien être de mes bébés. Aussi, je me sens coupable et c’est déplorable. Je reconsidère mes pensées au début de mon hospitalisation, quand je clamais que s’il fallait rester allongée jusqu’à la 38ème semaine, je le ferai par amour pour mes bébés. Je les aime toujours autant mais je n’imaginais pas souffrir ainsi.
J’avoue, j'ai envie d’accoucher car je n’en peux plus de souffrir. J’ai honte d’espérer en finir comme ça pour commencer un autre combat, celui de la prématurité de mes enfants. Cela fait 26 jours que je suis immobilisée et je ne peux plus dormir ni manger. Mon dos est comme transpercé par des lames et mes jambes sont de bétons armés. Je ne peux en supporter d'avantage, je le sais et mon corps aussi. Je baisse les bras.
C'est alors que des contractions très fortes se déclenchent vers 18h15 pendant que je tente d’avaler mon repas. Je sens mon ventre comme pressé violemment dans un étau, et ce toute les 3 minutes. Je comprends vite que la puissance de ces contractions ancre mon abandon dans la réalité et prépare le début d’une épreuve inconnue.
Je gère la douleur, impassible, l’esprit ancré sur la prière.
Le monitoring fait voir des courbes renversantes si bien que la sage femme fait venir l’interne de garde. Il s’agit de la même personne qui m’avait accueillit lors de mon arrivée. Je l’aime bien, elle avait été sensible et délicate avec moi. Elle me dit « Ah oui, quand même ! ». On m’emmène pour une auscultation, le sourire fuit et elle m’annonce que le col est dilaté à 7,5. Une échographie express est faite : les deux meufettes sont toujours en siège, l’une en face de l’autre. Une césarienne en urgence est organisée. Vite ! Vite ! VITE !
Une césarienne en urgence à l’hôpital de Hautepierre est une grande aventure. Un chien dans une clinique vétérinaire bénéficie certainement plus de prévenance et de douceur.
A suivre…

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