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Publié le 09 novembre 2007 par Dominique Foucart

Un article paru dans Le Figaro de ce 8 novembre 2007 fait le point sur la nouvelle loi française sur le divorce qui, tout comme la nouvelle loi belge de cette année, supprime la notion de divorce pour faute.

Les spécialistes interviewés par le journal parisien indiquent que, privés de leurs luttes directes par la disparition de la notion de faute “conjugale”, les futurs ex-conjoints sont de plus en plus tentés de régler leurs comptes sur le dos des enfants.

Et il est incontestable que de plus en plus d’enfants se retrouvent pris dans des conflits de loyauté entre leurs parents. Ces conflits se traduisent souvent, dans la petite enfance, par une perte de repères importante, qui peut mener au déni d’existence d’un des deux parents. Les “espaces-rencontre”, ces lieux sensés favorisés le rétablissement des liens entre enfants et parents “éloignés” pour diverses raisons, sont régulièrement confrontés à des situations où les intervenants se demandent si ils ne sont pas eux-mêmes “maltraitants” vis-à-vis des enfants avec lesquels ils travaillent.

Car c’est bien là le sommet de la perversité de ces parents qui “protègent” à l’excès leurs enfants d’hypothétiques sévices ou comportements de l’autre parent. Ils agissent sur un très jeune enfant. Celui-ci ne dispose pas de son libre arbitre pour comprendre le conflit dont il est l’instrument. Son parent “hébergeant” l’aime. Il a une confiance absolue en cette personne qui de plus lui donne réellement tant d’amour. Pourquoi mettrait-il  en doute la parole de cette personne lorsqu’elle parle de cette autre personne qui fait tant de mal à son gardien? A-t-il plus d’expérience de son “autre” parent, cet enfant, qu’il n’en a de tous ces méchants personnages qui peuplent les histoires de la télévision ? Il ne voit guère plus cet autre qu’il ne voit certaines personnes réelles dont son parent de référence lui a souvent démontré qu’ils étaient peu fréquentables.

C’est donc un enfant absolument persuadé de la nocivité de la personne à laquelle il va être confronté qui se retrouve dans le lieu de rencontre. Les intervenants des centres de rencontre sont présentés soit comme des complices du parent dangereux, soit comme des victimes de sa perversité qui, par manque d’expérience, ne peuvent percevoir combien cette personne est dangereuse. Le parent hébergeant lui, a bien connu l’autre, il en a souffert. Il sait ce que l’autre peut faire.

Et la médiation familiale dans tout cela ? Il n’est pas rare de rencontrer en médiation des parents qui utilisent un discours relativement pervers sur leur futur-ex quand ils en parlent à leurs enfants. Cela peut faire l’objet d’une discussion, et même d’une négociation. L’engagement formel d’un parent par rapport à l’autre de favoriser les relations filiales peut se traduire dans les faits.

Mais il est vrai qu’en empêchant les parents de “régler leurs comptes” entre eux, on les pousse à user d’une monnaie d’échange. Parfois il s’agira de l’argent, parfois des enfants, et dans ce dernier cas, c’est bien entendu une lourde responsabilité que prennent alors ces parents.


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