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Le télétravail, une nouvelle forme d’organisation au service du développement durable ?

Publié le 27 janvier 2010 par Sequovia

Le télétravail, une nouvelle forme d’organisation au service du développement durable ?

Le télétravail semble avoir des avantages importants pour les économies d’énergie et la réduction des émissions de gaz à effet de serre : moins de transport, moins de bureau, moins de chauffage… Certains avantages sociaux sont aussi possibles. Mais derrière cet apparence idyllique, on trouve un coût caché qu’il faut savoir maîtriser pour que le télétravail soit vraiment efficace et gagnant pour tous.

Le télétravail, un mode d’organisation en plein essor

Télétravailler, un verbe aux allures de barbarisme qui va sûrement se développer fortement en France, où seulement 7% des salariés travaillent depuis chez eux, contre 13% pour l’Europe et 25% pour les Etats-Unis. Ce verbe renvoie à plusieurs possibilités, mais en général les télétravailleurs sont soit en déplacement, soit à leur domicile pour travailler.

Le télétravail au service de l’environnement, de la qualité de vie, de la flexibilité et de la santé

Si un employé est en télétravail, il ne prend pas les transports et n’utilise pas de locaux. Les seules dépenses d’énergie correspondent donc à l’utilisation des technologies de l’information (ordinateurs, visioconférences…). Mais alors que les transports seuls représentent 25% des émissions de gaz à effet de serre françaises et 30% de la consommation d’énergie primaire, les technologies de l’information ne représentent que 2% d’émissions et 13% de la consommation électrique. D’où une consommation de combustibles réduite, et un impact carbone moindre.

De plus, ce mode de vie désengorge la circulation génératrice de stress et donne plus de temps au salarié pour ses hobbies, sa vie personnelle et son sommeil.

Il donne aussi plus de flexibilité à l’organisation du travail et surtout à l’employé, qui peut gérer comme il le souhaite sa répartition de travail entre vie professionnelle et vie personnelle, et se trouve ainsi responsabilisé.

Enfin, cela permet d’éviter la propagation d’épidémies, et les Plans de continuité d’activité conseillent ainsi le télétravail en cas de grippe saisonnière.

Ces avantages sont certes très intéressants, mais entraînent des répercussions importantes qu’il faut savoir réfréner.

Un impact environnemental faussé par l’effet rebond

Lorsqu’un utilisateur fait des économies d’énergie ou de matière, deux choix s’offrent alors à lui : soit il consomme plus du service concerné (effet substitution), soit il estime avoir atteint un niveau de consommation de ce service satisfaisant, auquel cas et il affecte cette économie à d’autres fins (effet revenu). Dans tous les cas, le gain effectué est nul car transféré sur une autre utilisation d’énergie (achat de produits, vacances, utilisation d’appareils ménagers…). C’est ainsi le cas pour le télétravail, qui permet de libérer du temps et de l’argent pour du temps libre et de nouveaux achats.

Enfin, les déchets informatiques ne sont pas négligeables, et ont un impact important sur l’environnement. La gestion des DEEE est ainsi problématique, et le matériel informatique éco-conçu est très rare.

Enfin, si le télétravailleur doit travailler depuis chez lui, et il lui faut là aussi une pièce réservée à cette fin. Le mythe du « bureau évité » par le télétravail n’est donc pas réel, et l’impact peut même être double si le salarié cumule les deux bureaux.

Un facteur de stress et d’isolement

L’employé gère ses horaires tout seul, mais ce mode de management doit être encadré pour ne pas interférer avec la vie personnelle et être efficace. Ce mode autonome est aussi facteur de responsabilités supplémentaires et de déshumanisation des relations. C’est donc un facteur majeur de stress.

On pourrait aussi croire que le fait d’éviter les transports diminue le nombre d’heures de travail, mais en réalité plus de 80% des télétravailleurs voient leur temps de travail augmenter. S’ils ont plus de temps libre, ils ont donc aussi paradoxalement plus de temps de travail car le temps de transport se répartit entre ces deux activités.

De plus, le télétravail peut entraîner un sentiment d’isolement du véritable monde du travail.

Enfin, gérer ses heures, concilier le travail et la famille et faire face seul à certains problèmes peut être générateur d’un stress important.

L’avis Sequovia

Pour qu’il soit efficace et facteur de bien-être, le télétravailleur doit donc être formé, accompagné, suivi et bien intégré à la stratégie et aux activités de l’entreprise.

Les impacts environnementaux globaux du télétravail ne sont pas encore quantifiés et comparés à un travail, mais il est préférable de connaître cette notion d’effet rebond environnemental avant de se lancer dans ce mode de travail pour cette raison.


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