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Max | Du côté de chez Fred

Publié le 27 janvier 2010 par Aragon

Tout à l'heure, dans cette belle après-midi, éclairée, ensoleillée et Pyrénées crème chantilly en prime à l'horizon, je roulais en bagnole, j'avais rendez-vous avec mon ami Jacques Bocquet.

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Jacques est "l'âme" du Café-Scène de Monfort-en-Chalosse, co-créateur de la Cie du Carton à Chapeaux sise au même lieu.  Il m'a demandé de faire un papier destiné à un quotidien régional, pour, me dit-il "donner des ailes à la troupe". Metteur en scène, auteur, Jacques a travaillé à Paris avec les plus grandes pointures de la scène.  Pour Roland Petit au TNP, pour Marcel Marceau,  pour tant d'autres. Il a créé avec Michaêl Lonsdale et Polia Janska la Cie Le Vouloir qui va agir à Paris, Avignon  et internationalement sur des oeuvres de Marguerite Duras et Cocteau. Il a voué sa vie - longue - au théâtre et à l'écriture. Il a quitté Montmartre où il vivait jusqu'en 1998 pour revenir dans ses terres natales de Chalosse, mais il ne peut pas rester sans rien faire Jacques ! Donc, répétition cette après-midi d'une pièce "Le Tueur de Venise" que l'on verra bientôt dans une nouvelle distribution. J'allais mettre au point notre affaire avec Jacques et voir répéter par la même occasion les saltimbanques .

Je roulais donc, peinard. Soudain : Patatras !

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Non, rassurez-vous les amis, pas un accident, pas une crevaison, pas une panne d'essence, pas un hérisson imprudent, rien de tout ça. Non, seulementChopin !

Ma petite, ma merveilleuse, Arièle Butaux balançait son programme. J'avais pourtant pas mis de muzik au départ, la vision des Pyrénées me suffisait, puis je ne sais quelle intuition m'a saisit. Un clic sur France-Musique, et, crac ! Je tombe sur Arièle, j'écoute, attentif, car elle nous branche une aprèm "romantique" et quelques mesures plus loin, passées en compagnie des frangin & frangine Mendelssohn - qu'est-ce que j'aime cette petite-exquise Fanny, puis de M. et Mme Schumann, voilà que, comme Zorro, Fred est arrivé.

On va beaucoup parler de lui cette année, beaucoup, à commencer demain à "La folle journée de Nantes" qui sont en réalité deux "folles journées" et qui en fera son centre majeur en cette année commémorant le bicentenaire de sa naissance. Donc, Arièle avait choisi son morceau, de choix : Concerto pour piano n°2 en fa mineur op 21 3ème Mouvement Evgueni Kissin (le merveilleux Evgueni), piano Orchestre Philharmonique de Moscou Dimitri Kitaienko, direction Melodya MCD 149... Ouf ! Pour tout vous dire.

Bonheur pur ! Je dirais même mieux avec ma candeur de Dupont & Dupond : Pur bonheur ! Le problème c'est que j'arrivais à Monfort quand le concert de Fred a commencé. Je n'ai fais ni une, ni deux, je suis reparti d'où je venais. Il m'était IM-PO-SSIBLE de m'arrêter !

Re-Pyrénées crème chantilly, petit circuit parcouru sur de merveilleuses routes perdues, lignes de crête, coteaux, collines. Mes amies, mes tendres amies collines de Chalosse, auxquelles je dis parfois des noms d'oiseaux quand je les escalade, râlant et ahanant en bicycle, mes chères coupe-mollets ! Elles me pardonnent car elles savent qu'elles sont indispensables à ma vie à mon métabolisme. J'ai donc entendu ce concerto que je chéris par dessus tout. Je me liquéfie, je meurs de la musique de mes chers romantiques.

Je ne suis pas rentré chez moi, vous vous en doutez. J'ai seulement fait une vaste et agréable boucle. Ma voiture m'a remmené sur le parking du Café-Scène de Montfort avec  à peu près 3/4 d'heure de retard sur l'heure convenue pour notre rendez-vous. Mais, qu'est ce que c'est 3/4 d'heure devant l'éternité ?

La répétition arrivait en son milieu. Jacques m'a vu. Manches de chemise retroussées, binocles sur le pif, son scénar tout biffé, loupiote sur la table et les autres de s'agiter sur scène. Lui, sévère (presque) :  "Mais, qu'est-ce que tu foutais, je croyais que t'avais oublié !" Puis, grand sourire, bises, un autre mot : "Assieds-toi à côté, tu veux un café ?". Lui, un autre mot encore : " T'as pas eu d'ennui de bagnole ?". Moi : "Non, t'inquiètes pas,  désolé j'suis un peu retardé, tu sais, c'est à cause de Fred". Jacques me regarde une seconde, dubitatif... Je lui dis : "Je t'expliquerai..."


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