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Paris Match : Tout sourit au roi Arthur

Publié le 29 janvier 2010 par Funsoph

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A 40 ans, il s’est lancé sur les planches avec un one-man-show.
C’était le rêve de sa vie.

Un entretien avec Dany Jucaud - Paris Match | 18.01.2010

Paris Match. Vous avez souvent parlé de l’importance des mots. Cette fois, vous les mettez au ­service de votre ambition.

Arthur. Si je n’avais pas fait ce métier, je serais devenu avocat. Quand j’étais jeune, je n’étais ni très beau ni très bagarreur ; pour me faire remarquer des filles, je les faisais rire. C’est comme ça que j’ai compris que les mots seraient ma force. Je n’ai peut-être pas le talent de Dany Boon, qui est en caoutchouc sur scène, mais je joue davantage sur la précision des mots et l’observation.
Vous n’avez pas eu besoin d’être en caoutchouc pour faire, pendant un temps, le grand écart entre votre vie d’animateur-producteur et celle d’acteur. Avez-vous enfin ­décidé de ce que vous voulez faire ?
J’ai passé cette année deux cents jours sur scène contre huit à la télé. Je voudrais qu’en venant me voir au théâtre les gens oublient les a priori et les préjugés qu’ils ont sur moi et qu’ils découvrent que je suis un artiste à part entière. Je ne supporte pas les échecs. Je me suis fixé comme tâche de réussir. Tant que je n’atteindrai pas cet objectif, je continuerai… Depuis 2005, j’ai joué plus de quatre cents fois, il paraît qu’il faut jouer mille fois pour être bien. Je m’en approche doucement. Je m’étais toujours dit qu’à 40 ans je monterais sur scène, je jouais gros.

Qu’est-ce qui vous plaît tant dans les applaudissements ?
 
C’est orgasmique ! J’ai fait mille métiers dans ma vie, mais c’est le seul où le mélange de peur et de jouissance est aussi fort. Chaque fois que je monte sur scène, j’ai la peur au ventre et je n’ai qu’une ­envie, celle de partir en courant. Je suis convaincu que j’ai oublié mon texte, j’ai mal physiquement, je tremble de partout, je fais et défais mes lacets au moins cinquante fois… Si on ne me poussait pas physiquement, je n’irais jamais. Et puis tout à coup, c’est la magie… Sur scène, je suis tout seul à poil dans le noir, il n’y a plus de notion ni de temps ni d’espace.

Vous savez que l’image que les gens ont de vous n’est pas très flatteuse.
 
Je sais. On me prend pour un type arrogant, vénal, prétentieux, bourré d’oseille, qui passe sa vie sur des yachts à Saint-Tropez entouré de jolies femmes.

Cette image réductrice, reconnaissez que vous en êtes très complice !
 
Elle est à mille lieues de ce que je suis vraiment. Je me suis laissé ­embarquer… Dès que le rouge d’une ­caméra ou le rideau du théâtre se lève, je m’enflamme. En vérité, je suis quelqu’un d’extrêmement timide.

Qu’est-ce qui est plus important pour vous : la reconnaissance ­immédiate ou celle du futur ?
 
C’est la première fois que je fais vraiment quelque chose pour moi. Sur scène, je m’appelle Jacques, qui est mon vrai prénom. C’est une façon de me réapproprier ce que je suis vraiment. On a écrit avec mes coauteurs ce que j’avais envie d’exprimer, alors qu’à la télé je présentais des émissions que les gens avaient envie de regarder.

Qu’avez-vous découvert en ­faisant ce métier que vous n’aviez pas anticipé ?
 
Que la France existe au-delà du périphérique, et qu’il y a davantage de gens qui m’aiment que de gens qui me détestent.

Vous passez en revue, dans ce spectacle, les rumeurs dont vous êtes le sujet. Quelle est celle qui vous dérange le plus ?
Elles me dérangent toutes. C’est un cauchemar. Je ne suis pas tout seul. Quand mon fils rentre un jour de l’école et me dit : “C’est vrai, papa, que tu as fait un enfant à une ministre ?” Que voulez-vous que je lui réponde ? Tout Paris, à l’époque, ne parlait plus que de mon hypothétique liaison avec Rachida Dati. On a raconté que j’étais atteint d’une grave maladie orpheline, que j’avais vendu mon appartement à Vladimir Poutine pour des dizaines de millions d’euros ! Il suffisait d’aller au cadastre pour voir que c’était faux. Il y a eu des enquêtes ; non seulement j’ai été contrôlé, mais la personne qui l’a acheté aussi. C’est dégueulasse, car les gens se disent que je suis prêt à tout pour de l’argent.

Le sujet de l’identité nationale est à l’ordre du jour. Comment vous définiriez-vous ?
Je suis français d’abord, né au Maroc et de confession juive.

Est-ce que vous souffrez de l’antisémitisme ?
Souvent, lorsque j’arrive au théâtre, il y a des manifestations. On peut lire sur les banderoles : “Arthur est sioniste et finance l’armée d’Israël”. C’est de l’antisémitisme ou de l’antisionisme ? Tout ça à cause d’un cinglé qui le proclame ! Je lui ai fait un procès, j’ai gagné, mais il en restera toujours des traces. Cela dit, je communique très peu sur les ­actions que je fais. On m’a appris que l’élégance était d’agir et de se taire.

Le changement est le thème principal de votre spectacle. “Les hommes, dites-vous, sont prêts à tout changer pour l’amour des femmes, et une fois qu’on a changé, les femmes vous quittent…”
Il n’y a rien d’autobiographique dans ce spectacle. Ne cherchez pas d’explication là où il n’y en a pas.

Une des raisons pour lesquelles vous vous seriez séparé d’Estelle est, dit-on, que vous ­vouliez un enfant et qu’elle-même n’en désirait pas…
Ce n’est qu’une rumeur de plus. Si vous saviez toutes les horreurs qu’on a entendues sur nous ! On a raconté que j’avais des liaisons, et qu’Estelle en avait aussi…

Auriez-vous pu empêcher ce ­divorce ?
J’ai tourné la page et je suis très heureux aujourd’hui.

Votre compagne s’appelle ­Caroline. A part son prénom, on ne sait pratiquement rien d’elle.
 

C’est à cause des non-dits que les ­rumeurs commencent… J’ai une famille, des enfants. Quand je rentre chez moi le soir, je suis un mec normal. Je passe dix jours par mois à Los Angeles, j’y ai des bureaux, j’y travaille. Là-bas, je suis un anonyme complet. Quand je suis sur la plage de Santa Monica avec mon copain Dany Boon, je ne fais rien. On se raconte des conneries, on parle de la vie, de tout et de rien. Cela dit, je n’appartiens pas au domaine public. Ma vie privée est ma colonne vertébrale. Si on viole mon intimité, je peux tuer.

Le 11 novembre, vous êtes devenu papa d’un petit Aaron. Vous voyez qu’il y a des rumeurs qui sont vraies !
Ça fait douze ans que j’attendais d’avoir un autre bébé. J’ai raté des moments de vie très importants avec mon premier fils car, à l’épo­que, je travaillais comme un fou, de jour comme de nuit. Aujourd’hui, j’ai envie de rattraper le temps perdu. D’ailleurs, je ne parle pas trop fort pour ne pas le réveiller.

Vous avez passé votre vie à travailler. Comment avez-vous l’intention de rattraper le temps perdu ?
J’ai 43 ans, je peux mourir ­demain. J’ai eu une vie de rêve. Si c’était à refaire, je referais tout ­pareil.

Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez avoir et que vous n’avez pas ?
Le sérum de la vie éternelle ! Je suis papa, je suis heureux, mon spectacle cartonne. La seule chose qui pourrait arrêter ma jolie vie, c’est la maladie. Comme je suis hypocondriaque, j’ai été le premier à me faire vacciner contre la grippe A. Je vis Noël tous les jours, je devrais avoir des guirlandes autour du cou. 

Source : Parismatch.com


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