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Poesie : gerard de nerval

Par Grocher

  

     

Gérard de Nerval, par Nadar.

    Gérard de Nerval ( 1808 - 1855 )

 

Gérard de Nerval, de son vrai nom Gérard Labrunie, est né à Paris en mai 1808. Il passe son plus jeune âge au milieu des jolis paysages du Valais. Lorsqu'il retrouve Paris, le jeune homme vit assez chichement et ce n'est pas la traduction de "Faust" ou ses études de médecine qui changent la mise. Pourtant pour Gérard de Nerval un autre destin va se faire jour. Une rentrée d'argent lui donnera les moyens de voyager en Italie et de rencontrer à son retour la célèbre actrice Jenny Colon dont il tombera éperdument amoureux, mais celle-ci le quittera. Alors Gérard de Nerval souffrant de troubles mentaux va de nouveau quitter la France pour l'Orient en recherche  mystique. En 1842 il apprendra la mort de Jenny pour  laquelle il s'était forgé un idéal féminin devenu en lui indélébile. Dès lors Jenny sera sa source d'inspiration. Il écrira de nombreux poèmes mais le chagrin est terrible et les crises de folie sont de plus en plus fréquentes. Ces éléments auront raison de ce poète au coeur désespéré: il se pendra le 26 janvier 1855. Parmi les textes de cet homme à la destinée si cruelle,  j'ai choisi de vous soumettre: "Une amoureuse flamme" .

 

 

Visage dans les flammes
 

Une amoureuse flamme

Une amoureuse flamme
Consume mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
Son départ, son absence
Sont pour moi le cercueil ;
Et loin de sa présence
Tout me paraît en deuil.
Alors, ma pauvre tête
Se dérange bientôt ;
Mon faible esprit s'arrête,
Puis se glace aussitôt.
Une amoureuse flamme
Consume mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
je suis à ma fenêtre,
Ou dehors, tout le jour,
C'est pour le voir paraître,
Ou hâter son retour.
Sa marche que j'admire,
Son port si gracieux,
Sa bouche au doux sourire,
Le charme de ses yeux ;
La voix enchanteresse
Dont il sait m'embraser,
De sa main la caresse,
Hélas ! et son baiser...
D'une amoureuse flamme
Consumant mes beaux jours ;
Ah ! la paix de mon âme
A donc fui pour toujours !
Mon coeur bientôt se presse,
Dès qu'il le sent venir ;
Au gré de ma tendresse
Puis-je le retenir ?
Ô caresses de flamme !
Que je voudrais un jour
Voir s'exhaler mon âme
Dans ses baisers d'amour !

    Gérard de Nerval  

 

Flammes blanches

 

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