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La haine

Publié le 29 janvier 2010 par Malesherbes

Jusqu’ici je reconnaissais deux qualités à notre Président, l’habileté et le pouvoir de séduction. Il faut en effet être particulièrement doué pour sortir chaque jour de son chapeau une nouvelle initiative, pour affirmer avec conviction le dimanche le contraire de ce que l’on a dit le vendredi, voire même, comme lorsque son fils Jean briguait la direction de l’EPAD, pour prôner l’importance du mérite personnel au moment où on la nie par ses agissements. Pour ce qui est de la séduction, il est certain que certains conquis constituaient des proies faciles, tellement l’appétit de maroquin était aiguisé chez nombre de politiques éloignés du pouvoir. Mais la réussite en nombre de scalps a bien couronné ses efforts.

A l’annonce de la relaxe de Dominique de Villepin, j’étais persuadé que Nicolas Sarkozy allait embrasser son adversaire pour mieux l’étouffer. J’imaginais même que, déployant toutes ses ressources d’invention, il déciderait son rival,  lors d'un prochain remaniement  ministériel, à prendre la tête d’un nouveau gouvernement avec pour mission de conjurer les dangers qui menacent notre pays. Il aurait ainsi réédité la manœuvre de Mitterrand nommant en 1986 Chirac premier ministre afin de mieux ruiner ses chances à la présidentielle suivante. Je me trompais. Nicolas Sarkozy a choisi de viser la mort politique de de Villepin. S'il a commis cette faute politique, c’est qu’il est mû par ses sentiments plus que par la raison. Sa haine pour de Villepin l'aveugle et submerge tout.

J’avais entamé la rédaction de ce billet et aussi choisi son titre dès le début de cet après-midi. J’ai eu ainsi la satisfaction d’amour-propre de constater ce soir au Grand journal de Canal + que Dominique de Villepin avançait la même explication. On n’a pas assez épilogué sur les termes de la menace qu’aurait proférée Nicolas Sarkozy à l’encontre du responsable de la machination de l’affaire Clearstream. Il se proposait de le "pendre à un croc de boucher". A mon sens, il est inconcevable qu’un homme politique capable de prononcer une phrase avec de tels accents hitlériens puisse diriger un pays berceau des droits de l’homme. Il est vrai que, depuis son élection, il s’évertue avec constance à les oublier et à diviser les Français.


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