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Un humanitaire dans la vallée de Jacmel

Publié le 30 janvier 2010 par Veosearch

Entretien avec Florian Delerue, chargé de mission à Haïti pour Agronomes et Vétérinaires sans Frontières. Cet ingénieur engagé dans l’humanitaire revient sur son parcours, Haïti et ses enjeux agricoles. Deux semaines après le séisme de magnitude 7 qui a touché Haïti, zoom sur AVSF, une ONG présente dans les Caraïbes depuis près de 20 ans.

Quels sont les objectifs donnés à Agronomes et Vétérinaires sans Frontières (AVSF) ?

AVSF est spécialisé dans l’aide à la production agricole et aux petits agriculteurs à travers ses actions aux quatre coins du monde. Aide à la commercialisation de produits d’élevage, réintégrer les éleveurs au sein de la production agricole, maintenir des prix compétitifs pour les petits producteurs, développer la culture biologique, reboisement et aménagement du territoire, sont quelques unes des mesures mises en places par les équipes sur le terrain. A l’inverse des ONG humanitaires qui se déploient principalement dans un cadre « urgentiste », AVSF s’engage sur une politique de long terme et de développement des zones agricoles.

Pouvez-vous nous parler un peu plus de votre parcours ?

J’ai suivi une formation en Ecologie et je me suis spécialisé dans la gestion des systèmes agricoles. Concrètement, je suis impliqué dans différentes actions de reboisement, d’élevage, de maraîchage et d’aide à la commercialisation de produits d’élevages. Au moment du séisme, cela faisait 3 ans que je travaillais à Jacmel, en tant que chargé de mission AVSF et en collaboration avec l’association Crose. Notre objectif est de redynamiser les zones agricoles avec la population locale. Jacmel une ville de 60 000 habitants, à seulement 2 heures de route de Port-au-Prince. Elle est située dans une vallée qui souffre de la déforestation, des inondations et par conséquent de l’érosion des sols. J’ai aussi participé à la fabrication d’un outil cartographique en 3D qui a pour but de localiser les zones de dégradation de la terre arable et de mieux cibler ainsi les parcelles agricoles à protéger.

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Comment avez-vous vécu le séisme qui a frappé l’île le 12 janvier dernier ?

Je ressens une vraie frustration car la fin de mon contrat est arrivée à seulement deux jours du séisme. Quand la terre a tremblé, nous sommes tous sortis avec l’équipe dans la cour pour savoir ce qui était bien en train de se passer. J’ai dû rentrer en France, laisser mon travail et la vallée de Jacmel derrière moi pour reprendre mes études en écologie. Mon doctorat (en fixation symbiotique d’azote dans la forêt landaise) démarre début février à Bordeaux. Mais on ne tourne pas aussi vite la page d’un engagement humanitaire. Je pense revenir d’une manière ou d’une autre sur ces terres agricoles à Haïti.

Le site de l’ONG AVSF : http://www.avsf.org/


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