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Des poufs et du train (act. II)

Par Robertandco

En ce moment, Robert a une chance pas possible. Sans le faire exprès, il tombe sur des occasions en or. Typiquement le genre de truc qui l'énerve un maximum quand ça arrive à tout le monde sauf à lui. Et vu que sa Choukette adoré est champion toutes catégories de la Pêche à la Chance, Robert a eu de nombreuses occasions d'être énervé.

Mais aujourd'hui, enfin, depuis le début de l'année 2010, c'est son tour et il en profite en bon égoïste issu de la société de surconsommation qu'il est !

Cependant, il faut bien payer son bonheur quelque part. Pour compenser cet excès de chance, Robert continue donc de se taper les pires voisins de sièges dans les trains, où tout le monde sait qu'il passe sa vie. Voyons la chose d'une façon positive : ça lui fait des histoires toutes plus incroyables les unes que les autres à vous raconter. Et c'est pour ça que vous venez, non ?!

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Pas plus tard que Mardi dernier, le Robert se rend matinalement à la gare prendre un train qui le conduira à son cours pas passionnant de 9h du matin… [ Si Mini-Lui-Même veut récupérer les voix de la jeunesse, qu'il ponde une loi interdisant toute activité scolaire ou salariée avant 10h, ‘tit conseil de Robert ]

A quelques mètres de la gare, d'un pas d'un seul, Robert s'est senti comme diminué de plusieurs centimètres sous le talon droit. Constat rapide : une de ses petites chéries EdenShoes venait  traîtrement d'abandonner son talon à 3 mètres de là.

Alors de 1 : avertissement, si un membre de l'entreprise EdenShoes passe par là : «  Mon petit gars, avertis les hautes instances et préparez-vous au choc. Robert va venir hurler dans très peu de temps et on vous assure que ça peut faire des dégâts ! » Robert a fait plier SR alors plus rien ne lui fait peur !!

Et de 2 : quand les éléments se lient contre lui pour faire échouer son look de la journée, Robert sait ce qu'il lui reste à faire. Il a retenu la leçon après de multiples et identiques début de journée à Besac La Louze… Il est totalement vain d'essayer de lutter, vouloir opposer une quelconque résistance relève de l'entreprise désespérée. Robert a donc dignement ramassé son talon, maudit ses chaussures soit disant Made in Italie (« par des chinois dans une cave de la maison Papale oui ! »), tourné celui qui restait pour rentrer chez lui où, aussitôt arrivé, il s'est recouché. Ça ne sert à rien de lutter on vous a dit ! Faut accepter la supériorité des Forces de la Nature.

Dodo

2h plus tard, Robert se réveille, tout frais et prêt à réattaquer cette journée qui n'avait pas voulu se laisser prendre sans résistance !

Habillage : OK. Après 1h à tourner dans son armoire à chaussures, Robert a finalement trouvé de quoi remplacer dignement les traitresses.

Arrivée jusqu'à la gare : OK. Robert a marché prudemment et de toutes façons, vu le plat des chaussures, aucun talon ne pouvait se faire la malle !

Contrôle par le poinçonneur de service : OK. La force répressive de ce jour rentrait dans la catégorie laxiste doublée d'un maxi faillot qui s'est affiché un sourire ultra bright sur la face à peine eut-il aperçu le bord orange. Malgré une carte périmée de 26 jours Robert est donc passé sans encombre !

Vous commencez surement à vous demandez : «  On peut savoir où il nous emmène le bonhomme là ?! Ça va bien de se taper 50 lignes d'articles à chaque fois !!!

Voilà voilà ! On y arrive !

Le voyage a manqué, de très peu, d'être un délice : quasiment personne dans le wagon de première, aucun retard et un contrôleur laxiste… tout ce que Robert adore. Seulement, ça a juste manqué. A 15 min de l'arrivée, vla'ti pas que se révèle, à 3 sièges en diagonale de Robert , une pouf Label Rouge, encore plus coriace que celle croisée dans le TER quelques semaines plus tôt.

Rappelez-vous ! Robert vous avait narré la bataille psychologique acharnée qui les avait opposées ; bataille avec mise à mort finale remportée haut-la-main par votre serviteur.

Ici, on a eu une vraie Roublarde… qui a augmenté le volume sonore en continu, et les âneries débitées également. Une Roublarde avec, sur sa tablette de siège, 4 mars, 1 twix, et 2 magazines à fort potentiel d'abrutissement (Public et Oops !)

Etape 1 : Au bout de 2 min, Robert, et tout le wagon avec lui, savait qu'elle était enceinte. Malheureusement pour elle, Robert supporte très mal les femmes enceintes. Etre informé de la chose a aussitôt fendu sa durée de patience en 6, alors qu'elle est déjà légendairement limitée.

Etape 2 : Madame se lamente que personne ne lui ai pris sa tension depuis qu'elle est enceinte. De toute façon, avec tout ce qu'elle ingurgite, si ce n'est pas son gosse qui la tuera, c'est la graisse dans les artères. Autant qu'elle est la surprise !

Etape 3 (et accrochez-vous, on entre dans le glauque) : Elle n'est pas très contente parce qu'elle a encore ses règles alors qu'elle est enceinte de 4 mois («  Wow ! Sans blague, vu la circonférence, Robert aurait parié sur 12 mois, type gestation d'éléphante ! ») mais bon, elle “va pas se plaindre parce que sa copine bidule à passer sa grosses à saigner du col de l'utérus. Le sien va bien “. A ce stade, Robert a regardé son thermos Starbucks fixement en s'interrogeant : le crâne de la congelée du bulbe serait-il assez dur pour laisser une trace sur l'alu s'il lui lançait depuis sa place… Mais ! Il parait que les femmes enceintes sont sacrées alors Robert a contenu ses instincts sauvages.

Etape 4 (à tous les futurs pères, sautez les lignes qui suivent !) : Les oreilles de Robert ont atteint le point de non-retour lorsque la future ignoble mère a informé tout le wagon que les câlins avec son chéri étaient supers, que la nuit dernière  elle avait eu droit à deux rounds mais que ce crétin avait peur d'y aller trop fort… On ne sait jamais, des fois qu'il touche le môme…

Georges : En même temps, t'aurais dû te douter qu'elle avait un problème. Manger 4 Mars quand on est déjà obèse et accompagner le tout d'un Public et d'un Oops !… T'aurai du flairer l'anorexique encéphalique !! Tu me déçois mon Roro !

Robert : Désolé, j'ai pas eu le courage de me déplacer jusque dans un compartiment de seconde. Tu me connais. J'ai des antécédents psychologiques avec les Secondes Classes.

Ne pouvant plus en supporter davantage, Robert s'est levé, a croisé ses mains dans le dos (pour éviter qu'elles ne se serrent d'elles-mêmes autour d'un cou de blonde qui traine) et lui a fait, très gentiment remarquer :

« Dites, très personnellement, vos problèmes d'utérus et la bêtise de votre copain, je m'en tamponne le coquillard. »

Ce à quoi, Miss Gore répond :

«  Ben c'est cool ! Mais je m'en fous totalement de votre avis. »

Vous pouvez constater, fidèles lecteurs, que Robert a fait des efforts surdimensionnés pour garder son calme et ne rien laisser filtrer de son humeur massacrante. Pas un mot plus haut que l'autre, aucune remarque acerbe. Forcément, là, face à tant de délicatesse, le coup est parti tout seul.

« Hum. Ok. C'est vrai que la vulgarité est un problème très personnel. Quand votre homme vous quittera, vous saurez que c'est, au choix, ça, votre taux de graisse ou votre déficience neuronale. Bon accouchement ! Et j'espère qu'on vous oubliera la péridurale ! Poufiasssssssse !! »


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