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Une orchidée ma chère !

Publié le 02 février 2010 par Mtislav
  Reçu en cadeau à Noël. Une orchidée, elle dépérit. Un roman policier vite lu, vite lu. Où sont passées les belles couvertures d'antan ? Photo au grain se détachant ligne après ligne. Rivages/noir. De mauvaises fréquentations, des compagnons de cellule dépourvus de morale vous rendant addict à l'électricité. Vous passiez de votre lit à la chaise, poursuiviez jusque dans la cuisine, vous nourrissant d'une main, tournant les pages de l'autre. "A cause de la nuit", "Lune sanglante", "La Bête contre les murs", "Brown's Requiem", "Pandémonium", "Une seconde chance pour les morts"... La collection Points a pris le relais avec des auteurs produisant à la chaîne du serial-killer, de l'intrigue générant à coup sûr l'anorexie boulimie. La jaquette se fait plus banale, le rythme de production des auteurs entêtant. On part de ce même magasin de spiritueux, à l'endroit où Hollywood Freeway coupe Sunset Boulevard pour finir en Scanie, en cure de désintoxication (recette suédoise). "Meurtriers sans visage", "La Cinquième femme", "Les Morts de la Saint-Jean". On vous retrouve en Islande à découper des arbres généalogiques. D'autres chantent à moitié saouls, besognant des filles de petite vertu tout en imaginant comment revendre le département cosmétique pour racheter toute la boutique. Lisons du La Martinière ! On n'a plus qu'à espérer que le monde de l'édition ne prendra pas modèle sur celui du cinéma. George Clooney est dans l'avion . L'hôtesse lui propose une boisson. Le sous-titre propose : "Un sida, monsieur ?". Les paroles sont répétées ce qui nous permet d'entendre la B.O. : "A can, sir ?". Can-Sir, cancer. Intraduisible assurément. Aurons-nous bientôt du rébus en guise de littérature ?
Sonatine survient. On a pris l'habitude de regarder tout cela de très haut. Banalité anonyme des couvertures, titres affligeant où le déjà vu le dispute à l'interchangeable. "Lignes de sang", "Vendetta", "Un sur deux", "Au-delà du mal"... 
Une orchidée ma chère !Et pourtant. 
"Un sur deux" est écrit par un natif de Leeds, les Britanniques me fichent vraiment la trouille. Si je me souviens bien, un serial-killer espionne un couple, capture ses deux proies, crève l'oeil et bousille un tympan au premier avant de l'obliger à assister aux tortures qu'il inflige au second. A la fin, il n'en reste qu'un sur deux, celui qui a trahi son compagnon... Joli titre finalement, de la belle ouvrage mais vous ne dormez plus, vous n'avez plus d'ongles et vous vous sentez observé.
Avec "Au-delà du mal", vous retrouvez les rassurants auteurs américains, avec leurs sempiternelles histoires de serial-killer. A force, on n'a même plus peur. Sauf que. Shane Stevens a commis son méfait en 1979. Il n'est pas l'enfant illégitime d'une histoire sans cesse répétée mais l'un de ses pères putatifs. La quatrième de couverture convoque Ellroy et King pour tresser les compliments hyperboliques habituels. Mérités en l'espèce.  L'auteur utilise Caryll Chessman et sa peine de mort tout à la fois comme arrière-plan, personnage et subterfuge. 
Et aujourd'hui est un bon jour pour les lecteurs puisque Dorham , Zoridae et Balmeyer nous donnent de leurs nouvelles tandis que Nef est amoureuse. 
photo : Bob Jakobsen, Los Angeles Times. Caryl Chessman et un flic en 1948.  

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