Magazine Culture

lettre ouverte aux socialos et à quelques égaré(e)s

Publié le 26 janvier 2010 par Despasperdus

Qu'est-ce qu'être de gauche? Aujourd'hui.

Pour certains, la réponse est évidente, mais pour la majorité de nos concitoyens, ce n'est plus le cas. En diffusant les tracts Ensemble pour des régions à gauche du front de gauche élargi, depuis maintenant deux semaines, on se rend compte que beaucoup ne croient plus en la gauche pour améliorer le quotidien. Et de façon générale en la politique. D'où l'abstention massive, surtout dans les classes populaires, d'où des votes qui ne sont plus des votes de convictions...

La démocratie est malade, la gauche également, d'où cette question : qu'est-ce qu'être de gauche aujourd'hui ?

ensemble.jpg

Vingt ans après la chute des pays du socialisme réel, sept ans après l'échec de Jospin et de la social-démocratie en Europe, et alors que le capitalisme financier mondialisé mène le monde à la catastrophe sociale et écologique, le PS, toutes écuries confondues, persiste à respecter le social-libéralisme du PSE, comme le prouvent les dernières déclarations de M. Aubry...

«Oh, on les connaît les arguments de Martine Aubry (...) le recul de l’âge légal de la retraite serait le seul moyen de sauver le système par répartition et il faut savoir composer avec le réel. Mais de quel réel parle-t-on, au juste, et depuis quand la politique a-t-elle renoncé, justement, à le changer le réel, à rompre avec lui, à le transformer, le façonner ?»

Jérôme Leroy, écrivain bien connu et apprécié de nos services, auteur de ces lignes sur Causeur poursuit sa démonstration en donnant quelques exemples de ce réel :

  • la part des salaires dans le PIB qui a chuté de 10 %;
  • les 200 milliards d'euros qui sont passés du travail au capital;
  • la productivité des français qui est au 2ème rang mondial;

On pourrait également ajouter la suppression de la taxe professionnelle, toutes les niches fiscales et les baisses de charges sociales qui profitent au Capital, sans parler des diverses aides sonnantes et trébuchantes, sans contrepartie pour l'emploi comme la prime auto ou les milliards d'euros donnés aux banques.

Et l'auteur de poursuivre :

«Il est assez amusant de voir que le programme de la gauche de la gauche (du PG au NPA en passant par le PCF) est “révolutionnaire” simplement parce qu’il reviendrait à un statu quo ante, c’est à dire au rapport capital/travail qui existait sous Giscard.»

Et de conclure :

«Il suffit qu’elle (l'autre gauche) établisse le rapport de force en sa faveur, qu’on ne puisse pas se passer d’elle pour avoir une majorité. Et le meilleur moyen, c’est de se rappeler qu’elle n’est pas là pour gérer le monde et se soumettre au réel mais pour le faire changer de base, comme la contre-révolution libérale a su si bien le faire de son côté depuis trente ou quarante ans.»

Tout l'enjeu des élections régionales et des suivantes est là. Contrairement à Martine, Ségolène, Manuel, Aurélie ou Lionel, nous pensons que le pays a besoin d'une gauche qui n'a pas honte de présenter un projet socialiste, une gauche qui ne gouverne pas pour faire le sale boulot de la droite, bref, une gauche qui essaie de changer la vie.

L'autre gauche, en particulier les listes "Ensemble pour des régions à gauche" ou "A gauche maintenant" dans le Languedoc-Roussillon, joue ni plus ni moins sa survie dans le débat politique et les institutions, et avec elle l'idée et la volonté de transformation sociale..


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Despasperdus 4931 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines