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Interlude

Publié le 11 novembre 2007 par Frédéric Romano
Moi : Mais enfin, qui chante ce morceau ?!
Lui : C’est pas Mercury Rev ?
Moi : Nan ! Mercury Rev c’est naze…

Lui : Ben c’est le suivant alors, Sigur Ros…

Ça commence par un grésillement sur une ligne mélodique, pendant trente-cinq secondes. C’est comme une radio mal réglée, une fréquence lointaine, perturbée, parasitée. À la trente-sixième seconde, la boîte à musique s’enclenche et l’on part très haut. Des sons qui reviennent “à la moulinette” et sur lesquels un piano vient se poser, jusqu’à ce que la ligne mélodique vienne nous repêcher. Après une minute et dix secondes, des mots apparaissent. Ce sont des mots qui n’existent pas. Ils nous intriguent. On cherche a comprendre pendant les vingt secondes qui suivent puis on ne veut plus savoir. La mélodie décolle, belle et symphonique. Toujours ces mots qui n’existent pas et qui nous font ressentir des sentiments inconnus, hors du temps, inexistants.

Les choses se calment soudainement et la boîte à musique se remet en marche. Elle est bientôt rejointe par une ligne de basse grave et prononcée. Vous sombrez. Le sommeil n’est pas loin. Vous percevez ce bourdonnement caractéristique dans vos oreilles. Vous fermez les yeux. Avant de vous endormir, vous planez une dernière fois sur une ultime envolée symphonique. Vous souriez.

À la quatrième minute, tout disparaît. Il n’y a que cette boîte à musique qui subsiste et quelques battements en guise de rythme. Les notes moulinent pendant un instant puis elles accélèrent doucement. Les mots reviennent. Ils sont toujours aussi troublants, toujours aussi réconfortants. Le bourdonnement devient de plus en plus apaisant. Vous partez définitivement lorsque les trompettes entrent en scène. D’abord discrètes, elles se font petit à petit plus présentes. Ce sont des notes simples mais des notes belles. Elles éclatent soudain, accompagnées des batteries et de la grosse caisse. C’est un air de fanfare, un air de votre jeunesse. Vous rêvez. Vous traversez les villes, les campagnes, les espaces et le temps. Vous êtes le monde, vous volez.

Vous dormez jusqu’à ce que des violons hésitants et tremblants vous secouent, comme les premiers frissons du matin. Vous ouvrez les yeux, il fait clair, il fait froid. Rien n’est nette, tout est calme. Le grésillement reprend soudain. La nuit est terminée. L’histoire peut continuer…


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