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Critique : Moon (par Jango)

Par Jango
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Synopsis :

Sam Bell vit depuis plus de trois ans dans la station lunaire de Selene, où il gère l'extraction de l'hélium 3, seule solution à la crise de l'énergie sur Terre. Souffrant en silence de son isolement et de la distance le séparant de sa femme et de sa fille, il passe sont temps à imaginer leurs retrouvailles.
Mais quelques semaines avant la fin de son contrat pour l'entreprise Lunar, Sam se met à voir et à entendre des choses étranges... D'abord convaincu que son isolement y est pour quelque chose, il se retrouve malgré tout à enquêter et découvre que si ses patrons ont prévu de le remplacer, ils n'ont jamais projeter de le ramener. A moins que ce soit la Lune qui ne souhaite pas le voir partir...
MoonMoon
Critique :
J’ai vu ce film il y a quelques temps et, actualité oblige, je profite de ses deux récompenses obtenues au Festival de Gerardmer pour en parler (Prix du Jury et Prix de la Critique).
D’abord programmé pour le milieu de l’année 2010 (alors que la sortie américaine est passée depuis bien longtemps), ce film qui mérite pourtant une sortie sur nos écrans figurera vraisemblablement dans la longue liste des direct-to-dvd de cette année, voire de l’année prochaine. Dommage, l’expérience sensorielle proposée par cette aventure –presque- solitaire aurait gagné à être vu au cinéma.
Premier film du réalisateur Duncan Jones (fils de David Bowie pour l’anecdote), Moon est un film de science fiction duquel se dégage de vraies bonnes idées et surtout, une ambiance très prenante. Il est nécessaire de ne dévoiler aucune info de l’histoire sous peine de diminuer le plaisir mais ce que l’on peut dire, c’est qu’il s’agit d’une œuvre très intimiste. En effet, à de très rares exceptions près, Sam Rockwell est seul. Astronaute envoyé en mission sur la lune pour contrôler que le que l’extraction d’énergie se déroule comme prévue, il ne lui reste que quelques temps avant de retourner sur terre et rejoindre sa famille. Evidemment, un incident de parcours va venir perturber ce plan idyllique. http://www.scifi-universe.com/upload/galeries/images_film/17772/moon_2009_ba1.jpg
Sam Rockwell donc porte le film par sa seule présence et sa performance d’acteur. Acteur trop souvent relégué au rang de second rôle, il nous présente ici tout l’éventail de son talent et arrive à maintenir l’attention des spectateurs pendant les 90 minutes de films.
Globalement, le réalisateur a fait un pari un peu fou, celui de n’avoir qu’un seul personnage (enfin presque), et un robot de contrôle (son seul véritable ami / confident). La pente aurait pu être glissante mais le scénario des plus malins nous immerge dans cette intrigue à la fois captivante et, il faut l’admettre, un peu déroutante par moment.
En effet, Moon procure régulièrement une sensation étrange notamment par le fait que toutes les actions et retournements de situations demeurent prévisible environ 15 minutes avant qu’il ne se déroule. Les issues demeurent évidentes alors que notre esprit était déjà en train d’imaginer des chutes plus alambiquées.
Cette ambiance très dure, très froide, est donc renforcée par un sentiment de passivité à l’égard des choses qui se déroulent sous nos yeux. Un peu comme le personnage principal, nous constatons sans vraiment pouvoir agir, pris au piège par un système qui nous dépasse.
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Réalisé avec un budget minime (5 million de $), Moon subit parfois le manque de moyen notamment lors des scènes lunaires en extérieur. Effet spéciaux parfois limites, maquettes animées en stop motion peu réaliste, ces éléments contribuent à donner néanmoins un caché véritable au film, presque artisanal ce qui n’a pas été pour me déplaire. L’idée n’étant évidemment pas de concurrencer 2001 l’Odyssée de l’espace ni même Star Wars mais bien de proposer un thriller dramatique spatiale.
En ce sens, Moon est une réussite indéniable. Duncan Jones nous immerge dans son univers lunaire et son ambiance oppressante par les événements qui s’y déroulent. Ceci étant, reste ce fait surprenant qu’est la non surprise la plus totale du scénario. Paradoxe étrange mais pourtant réel. Le spectateur est pris au piège, l’expérience est intéressante et mérite certainement d’être vues plusieurs fois.
En tout cas, Duncan Jones est un jeune à suivre de très près ! En espérant que la notoriété acquise à Gerardmer lui ré-ouvre les portes d’une diffusion en salles !

 

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