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Le dérapage verbal de Bussereau ne passe pas pour les harkis.

Publié le 04 février 2010 par Harki45

Bussereau-harkis.jpg Indubitablement, le mot Harkis est mis à toutes les sauces. Toutefois, depuis 48 ans, la blessure infligée aux anciens harkis et à leurs familles est toujours béante. Les préjudices moraux subis et les séquelles s'en font encore ressentir aujourd'hui pour les anciens harkis.

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On se rappelle du dérapage provoqué par les propos de Georges Frêche sur le sujet, pour lequel la justice l'a blanchi, alors que le parti socialiste l’a exclu.

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On se rappelle du dérapage provoqué par les propos de Pierre Lelouche qui avait déclaré que les députés UDF allant rejoindre Nicolas Sarkozy pour le second tour de l’élection présidentielle ne seront ni des harkis ni des chaouchs de la majorité présidentielle, ils auront pleinement leur place et seront soutenus au moment des législatives.

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On se rappelle des propos de Jean-Pierre Raffarin qui avait prononcé des mots forts : « Nous ne voulons pas être les harkis de l'UMP ».

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On se rappelle du dérapage provoqué par les propos de Karim Zéribi qu’il avait déclarés sur l’antenne de RMC en comparant  les petits-fils de harkis aux petits-fils de nazis.

Aujourd'hui, c'est au tour de Dominique Bussereau, secrétaire d'État aux Transports, de déraper à propos des harkis sur l'antenne d'Europe 1...

Reste que l’affaire n’est pas la première et ne risque pas d’être la dernière. Les harkis se sont sentis blessés par les propos de Monsieur Bussereau qui a mis en doute l’honneur des harkis et leur fidélité à la France et aux valeurs de la République. Une élection est toujours un prétexte à un candidat fidèle parmi les fidèles de déraper pour le meilleur et pour le pire. Monsieur Dominique Bussereau comme ses prédécesseurs a fait parvenir un communiqué aux journalistes dans lequel il indique comme eux  avoir  utilisé à tort et à travers le mot « harkis ». Comme ces prédécesseurs, il a dit que c’est un mot qu’il regrette d’avoir employé et que c’est donc une erreur.

Tout cela n’est que flagornerie.

Tout récemment, Monsieur Couderc, le sénateur-maire de Béziers, tête de liste UMP, a indiqué qu’il déposera jeudi une proposition de loi visant à sanctionner pénalement les injures envers les harkis, texte mis au point par Hubert Falco, le secrétaire d'État aux Anciens combattants. En bon condisciple, Monsieur Dominique Bussereau a décidé de tester la future loi. Pour autant, nous demandons purement et simplement à l’UMP,  quelles sanctions vont-t-elles proposer contre Monsieur Dominique Bussereau ?

Peut-on dire qu’il s’agit d’un dérapage impromptu ou bien réfléchi, nous en doutons, car il ne s’agit pas du premier dérapage. Aujourd’hui cela ne nous surprend plus. Nous avons du mal à croire à ces dérapages à répétition et nous demandons si tous ces propos ne sont pas pensés à l'avance, réfléchis à l’avance, médités à l’avance.

Nous tenons à rappeler à Monsieur Dominique Bussereau que les anciens supplétifs de l’armée française, les harkis, descendants des Goumiers qui ont libéré la France en 1914-18, puis en 1944-45 ont fait honneur à la France pour leur loyauté et leur courage. En effet, les harkis, ce sont ces français musulmans à part entière qui ont crû à la parole donnée de la France pendant la guerre d'Algérie. Alors comparer les militants Modem de Poitou-Charentes aux soldats harkis de l'Armée Française ne peut être qu’un honneur pour ces militants et pour le peuple français.

Maintenant, il faut que Monsieur Dominique Bussereau tout en s’excusant de son erreur puisse demander à Nicolas Sarkozy d'honorer son engagement de 2007 envers les harkis. Cela ne peut qu’être un devoir moral d’un Ministre envers les harkis afin que le Président  de la République puisse reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre de harkis.

Et enfin nous demandons à Monsieur Dominique Bussereau, tout en s’excusant de son erreur, de rendre visite et hommage aux trois Harkis, Monsieur Abdallah, Monsieur Hamid et  Madame Zohra, qui depuis le 5 Mai 2009 font le siège de l'Assemblée Nationale afin de demander à Nicolas Sarkozy d'honorer ce qu'ils considèrent, à juste titre, comme un engagement juste.


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