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Les Treize Tueurs : Le meurtre [Retrospective La Tôei]

Publié le 04 février 2010 par Diana
Les Treize Tueurs : Le meurtre [Retrospective La Tôei]Les Treize Tueurs / Jusa-nin no Shikaku (1963) de Eiichi Kudo est un chambara où une mission est donné à un homme. Il doit réunir une équipe pour assassiner le frère du Shogun.
Les Treize Tueurs : Le meurtre [Retrospective La Tôei]Matsudaira Nariaki est à la tête du clan Akashi. Il est réputé pour être un homme violent qui n’hésite pas à tuer impunément. Un ministre excédé par un tel comportement et après le hara-kiri d’un proche en guise de protestation décide de fomenter un assassinat secret. Pour se faire, il emploi un inspecteur qui réunit douze samouraïs. Ils exécuteront leur mission lorsque le cortège officiel de Matsudaira Nariaki sera sur la route de son retour d’Edo…
Les Treize Tueurs : Le meurtre [Retrospective La Tôei]Les Treize Tueurs commence par un seppuku qui donnera toute sa dimension au film. Une scène symbolique pour un acte qui l’est tout autant. Un symbole de protestation contre l’arbitraire et la terreur d’un homme qu’incarne le personnage de Matsudaira. La goutte d’eau qui fait déborder le vase remplit déjà d’un acte infâme. Celui du meurtre d’un jeune homme découvrant le viol de sa femme par le chef du clan Akashi. Ce meurtre suivit du suicide de la jeune femme sera représentatif de la cause à effet, la réaction en chaine qui amènera un haut dignitaire à vouloir la tête du responsable. Eiichi Kudo parvient en quelques scènes à établir un plan de route qui nous amènera vers un point de non retour, où la mort imprègne chaque monceau de pellicule.
Les Treize Tueurs : Le meurtre [Retrospective La Tôei]Le plan d’ouverture contrastera avec le chaos qui clôturera Les Treize Tueurs. Un plan d’ensemble vide où une silhouette avachie au loin telle un point minuscule se donne la mort devant un palais énorme. Répondra à cela des plans rapprochés dans une ambiance chaotique où une multitude de corps se démènent. Eiichi Kudo fait monter la pression de manière dissimulée tout du long. On suit classiquement un groupe d’homme qui se prépare à un assassinat. On y suit le passage obligé de la constitution du groupe, des préparatifs et au milieu de cela les états d’âmes de tout à chacun avant l’heure fatidique. Celle qui tarde à venir à mesure que des rebondissements infimes ne ralentissent l’Histoire qui se joue. Nos tueurs rôdent, se renseignent, attendent surtout ils fabriquent le piège.
Les Treize Tueurs : Le meurtre [Retrospective La Tôei]La dernière partie est immense par la folie meurtrière et la tactique qui s’en dégage. Les Treize Tueurs passent à la vitesse supérieur une fois que le cortège de Matsudaira se retrouve piégé dans un village que les tueurs ont préalablement renforcé de telle sorte qu’il s’apparente à un labyrinthe. Dans ces allées réduites, barrées, les soldats visés font penser à des souris de laboratoire piégées, sous le joug de nos tueurs. Ces derniers exécutent leur plan et attaquent sans relâche alors que la garde rapprochée de Matsudaira tente de trouver une sortie qui leur permettrait de fuir la mort. On assiste dès lors à un combat acharné où les corps s’écroulent sous les flèches, les coups de lance et de catana porté. Une aura de fin de monde s’abat alors dans ces allées labyrinthiques.
Les Treize Tueurs : Le meurtre [Retrospective La Tôei]Les Treize Tueurs est un film captivant. Captivant pour son intrigue et la ponctuation de celle-ci. Un maelstrom de son qui bouillonne et de mouvements désordonnés, désespérés face au professionnalisme des tueurs à l’oraison funèbre déclaré (des samouraïs appliquant de manière strict les règles qui les régissent). L’aboutissement de ce drame est un grand moment de cinéma.
> Découvrez du même cinéaste : Le Grand Attentat (1964)
I.D.

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