Magazine Cinéma

The Square Deal Man

Par Tepepa
The Square Deal Man
1917
William S. Hart
Avec: William S. Hart, Mary McIvor
Hart, mytho comme jamais, entre dans une pièce bourrée de Mexicains sinistres prêts à lui faire la peau. Il a peur? Non, il se roule une clope d'une main, et il s'avance au milieu des bandidos! C'est ça le western, de 1903 à nos jours, c'est la même décharge de testostérone inconsciente, la même bravoure bravache, le même cinéma grandiloquent. The square deal man est encore un autre de ces films du duo William S. Hart/Thomas H. Ince (sans que l'on sache quelle part réelle est due à Ince, part réduite à s'enrichir sur le dos de sa vedette selon certaines sources), bien réalisé, rapide et sans fioriture. Le scénario est celui d'une série B (il y a même un sidekick old timer), mais la psychologie des personnages donne suffisamment de grain à moudre pour une bonne petite expérience cinématographique tremblotante (et floue) de plus.
Hart joue le rôle d'un gambler, un joueur de cartes qui plume ses proies, mais à la régulière, ho c'est Hart tout de même! On retrouve bien là une caractéristique de ce cinéma, qui décline un monde aux moeurs réprouvées par la morale contemporaine, mais où certaines brebis égarées réussissent tant bien que mal à ne pas trop dépasser la ligne rouge. Ainsi cette danseuse, qui se plaint au pasteur du coin de ne pouvoir lui donner plus d'argent, car il est difficile de gagner beaucoup en tant que danseuse quand on veut rester droite (straight). Il y a donc d'un coté les putes, et de l'autre les femmes qui sont obligées de faire danseuse parce que le monde est tel qu'il est, mais qui se refusent à franchir une ligne fixée plus ou moins arbitrairement.

Quoi qu'il en soit, le révérend éclaire la conscience de Hart (avec une assez amusante séquence ou Hart interroge l'intello poivrot du coin pour connaître le sens exact du mot "parasite") et décide de se racheter une conduite en refusant de jouer avec des hommes qui ont une famille, puis en abandonnant le jeu totalement, en adoptant une orpheline (tant qu'à faire) et en redonnant un ranch qu'il a gagné au jeu à son héritière légitime. Le ranch est alors tenu anarchiquement par une bande de greasers (mexicains) qui permettent à Hart de laisser libre court aux préjugés racistes de l'époque. Les Mex sont des poivrots, incapables de travailler sans un coup de pied au cul, veules, lâches, traîtres et violeurs. Heureusement, les Texas Rangers viennent faire le ménage dans cette racaille, et le Ranch redevient la propriété d'honnêtes et travailleurs blancs. Ouf, putain on a eu chaud! Mais si vos yeux français des années 2010 veulent bien pardonner ce travers de l'époque, The Square Deal Man reste un bon Hart bien réalisé et bien divertissant.
The Square Deal ManLe baiser à l'enfant, qui rappelle celui de Chaplin à Jackie

Où le voir: DVD Sinister Cinema. Muet, tremblottant, noir et blanc, flou et légèrement recadré, on dit merci qui de se taper des trucs pareils ?

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