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L’idéal du capital

Publié le 07 février 2010 par Politicoblogue

L’idéal du capitalQue le monde serait beau sans les fonctionnaires syndiqués! L’offre et la demande s’appliqueraient à tous les aspects de la vie sociale.

Pourquoi s’embarrasser d’un appareil étatique dispendieux, lourd et bureaucratique, lorsque l’entreprise privée peut se charger du travail?

Imaginez. Tous les services publics seraient offerts par le plus bas soumissionnaire et ainsi la population serait délivrée du fardeau de la taxation et de l’impôt. Plus de fonctionnaires inefficaces, plus de syndicats revendiquant toujours plus sur le dos des contribuables. La loi du marché dans son état le plus pure. Celui qui utilise paie la facture.

Au ministère du Revenu, pourquoi ne pas donner la gestion des fonds du gouvernement à une firme d’administration? Le privé est meilleur, tout le monde le sait, et nous confierons ainsi notre argent à des gens responsables et loin des magouilles financières.

La santé, bien sûr, remise au privé, dont les utilisateurs seraient les payeurs. Cela permettrait des économies substantielles aux citoyens payeurs d’impôt. Si quelqu’un est malade, c’est qu’il ne travaille pas assez. Après tout, le travail, c’est la santé, c’est bien connu. Alors pourquoi payer pour quelqu’un qui ne désire pas travailler?

Le ministère du transport, quelle perte incroyable d’argent. Donnons les routes aux compagnies de construction routière qui elles ne surfactureront pas les montants des travaux. Péages à tous les coins de rue, et pourquoi pas un GPS sur chaque voiture afin de calculer combien de kilomètres de route vous consommez? À chaque mois, les compagnies dont vous aurez parcouru les routes vous enverraient la facture. Vous roulez, vous allongez les bidous. Ce serait paradisiaque.

Même principe pour les municipalités. Finis les cols blancs assis derrière leurs bureaux à rien faire et à nous rire en pleine face. Terminés aussi les cols bleus, ces parasites de la société. On donnerait la place aux personnes, engagées par les entreprises, voulant travailler pour un salaire moindre afin, encore, d’abaisser les taxes de la population. Vous allez dans un parc ou dans un aréna de quartier avec la famille? Vous devrez débourser les frais d’entrée au commis privé payé au salaire minimum présent sur place.

L’environnement, pas besoin de ce ministère! Laissons les compagnies s’occuper elles-mêmes de ce problème. Ce sont des gens conscientisés et leurs groupes-conseils veilleront à assurer le bien être futur de la planète. Le gouvernement n’a pas à leur mettre des balises pouvant nuire à leur développement.

Vous êtes sans emploi? Pas de trouble. Ceux qui ont l’argent, c’est-à-dire les banques, vous en prêteront jusqu’au temps où vous trouverez un emploi. Et si vous n’y parvenez pas, ils incomberont le montant de la dette à vos descendants, et si vous n’avez pas d’enfant, ils prélèveront, à votre décès, vos organes encore fonctionnels afin de se rembourser. Rien n’est gratuit sur cette terre.

Enfin, la rentabilité au service du bien commun! Que le monde serait merveilleux ainsi.

Et, tant qu’à y être, pourquoi ne pas tout remettre au soin du privé?

Que la planète se porterait bien sous l’égide des multinationales.

Éliminons les gouvernements. À quoi servent-ils après tout? Ils créent des conflits, des guerres et des atrocités. Annihilons ces plaies de la terre et laissons la domination du monde à la bonne gouvernance des grandes compagnies privées de la planète.

Tous les problèmes de l’humanité se régleront par eux-mêmes sous leur sage direction.

Il faut s’attaquer à la pauvreté? Les multinationales s’y attaqueront en éliminant le problème à la source! Le seul bon pauvre est le pauvre que l’on ne voit plus. Tout compte fait, on ne transige pas avec une personne qui n’a pas un sous, alors, on la laisse mourir dans la plus complète indifférence et ce souci se résoudra par lui-même.

Le droit et la justice sociale? Les colosses économiques n’en ont rien à foutre. Celui qui ne paie pas ne mérite pas leur attention. Dans un univers contrôlé par les goliaths commercio-industriels, les droits de chaque individu seront reliés à sa position sociale.

Vous êtes un haut cadre d’entreprise? On ne vous tracassera pas pour excès de vitesse sur la route parce que votre contribution à la société vous exempte des petits délits que vous pouvez commettre. Vous êtes chômeur? N’espérez aucune clémence de la Cour : vous n’êtes qu’un poids pour la société et on vous emprisonnera dans des conditions inhumaines pour la moindre infraction. Un citoyen qui ne travaille pas est nécessairement un parasite et un criminel potentiel. Il vaut mieux le coerciser et le mettre à l’écart afin de protéger le bien-être des dirigeants de ce monde qu’on ne doit pas embêter avec des tracas sans importances.

Estimez-vous chanceux de travailler et surtout restez dans votre trou car les syndicats seront interdits et les leaders syndicaux emprisonnés pour « terrorisme économique ». Soyons clair : les droits des entreprises priment sur les droits individuels ou collectifs.

L’environnement? Foutaise! La biosphère va toujours bien et rien ne presse. Les profits, eux, sont concrets et les PDG d’entreprises n’ont pas à tenir compte des fabulations des fascistes de l’écologie, une autre race de terroristes économiques qu’on enfermera à la première occasion.

Au niveau du régime fiscal, il faut optimiser la recherche du travail et l’initiative personnelle. Finie la dictature de l’État en ce domaine. Les compagnies fixeront elles-mêmes la taxation sur les salaires de leurs propres employés en échange d’une protection médicale ou sociale en cas de malchance. Aussi, on inversa l’ancien régime d’imposition étatique des revenus en proposant un système inversement progressif. Plus vous générerez de l’argent, moins vous paierez d’impôts. Quoi de mieux pour résoudre le chômage et assurer la croissance de l’économie que d’inciter la personne à faible revenu à travailler davantage et à gagner plus afin qu’elle paye moins d’impôts? En ce sens, le niveau de vie de tous augmenterait ainsi que la productivité.

Au summum de la domination mercantile, les grandes sociétés devraient avoir le droit de créer leurs propres monnaies et leurs propres milices privées. Les gouvernements étant une espèce en voie de disparition, on devrait reléguer la charge du maintient de l’ordre aux seules organisations efficaces et capables de gérer le globe.

Finalement, la création d’un conseil pan-entreprises de gestion occulte permettrait aux grandes corporations de se concerter, de se diviser le monde et de diriger à leur façon la race humaine au dessus des préoccupations insignifiantes du petit peuple.

Note: ce texte est purement sarcastique et ironique. Il tente de démontrer que la logique capitaliste poussée à l’extrême n’a aucun sens.

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