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la théorie du vide

Publié le 11 février 2010 par Xylophon

Je ne sais pas ce qui se passe. J'ai l'impression que les journaux se sont à l'image du climat en France endormis dans la moiteur neigeuse de l'hiver. Les élections régionales sont dans un mois désormais, et les informations sont d'une consternante banalité. Georges Frêche est désormais devenu le héros médiatique des JT, c'est pour dire...

Non, je ne crois pas que l'actualité soit devenu inintéressante, mais il y a comme un sentiment de théorie du vide en regardant le journal de 20h00. Sarkozy se balade dans les régions. Finalement rien ne change, c'est ce qu'il a fait depuis son élection: ou comment être un président en éternelle campagne.

http://lexilousarko.blog.fr/2007/09/01/un_petit_tour_en_province_et_puis_c_est_~2906697/

Il y en aurait de choses à dire, et des reportages à faire. Il y a bien des révoltes et des révoltés dans ce pays. Mais, cette colère semble sourde, ne cessant de venir s'échouer sur les parois d'un mur qui ne filtre que les informations socialement possibles.

Il y aurait des choses à dire en particulier sur ces gardes à vue qui ont explosé en France: sur ces anonymes, qui se sont injustement retrouvés en prison (car c'est bien une cellule) avant d'être jugés. Il y aurait des choses à dire sur cette nouvelle loi sécuritaire d'Hortefeux, et le couvre feu des moins de 13 ans. Mais là encore, 3 minutes d'antenne c'est bien peu pour faire comprendre aux français les enjeux d'une telle politique.

Où est le débat dans ce pays, où sont les confrontation d'idées qui permettent aux gens
de réfléchir, de se positionner, de comprendre les choses. Désormais le politique à l'image de Sarkozy à l'émission de TF1, déroule son programme, sans réelles obstacles à surmonter.

Pire en plus de ce vide politique,il y a un vide médiatique. Les amis de Sarkozy jouent aux attaques populistes: celles qui conduisent à attaquer les journalistes pour les rendre responsables des mauvais sondages de notre président. Mme Morano coutumière du fait s'est ainsi attaqué à Jean Michel Aphatie et Alain Duhamel les accusant de ne pas comprendre le débat sur l'identité nationale. C'est désormais le zélé Eric Besson, qui veut flinguer les journalistes à la Kalachnikov.

http://www.mediapart.fr/club/blog/raphael-jornet/090210/non-besson-non-la-kalachnikov-oui-au-famas-francais

Les médias attaqués semblent-ce qui explique peut être cette endormissement collective-en requestionnement s'interrogeant eux même sur la relation au pouvoir qui les à rendus de moins en moins crédibles vis à vis de l'opinion publique. Sans pour autant donner crédits au discours populiste de Mme Morano ou de Besson, Arte diffusait hier un documentaire sur 8 journalistes en colère, dénonçant à la fois les schémas médiatiques qui souvent ne prennent pas assez de recul face à une information qu'il faut traiter au plus vite et les pressions venues d'en haut qui compromettent le travail honnête du journalisme.

http://plus7.arte.tv/fr/1698106,templateId=noncache.html?search=Huit+journalistes+en+col%C3%A8re

Et puis, il y a eu une lueur d'espoir qui est venue me réchauffer en cette fin de soirée. Cet espoir n'est pas venu d'un journal télévisuel mais d'une vidéo d'un discours Cohn Bendit sur dailymotion tournée au Parlement européen.

Enfin, ici, une parole, des gestes, des convictions. Enfin, un ton, des fragilités sans doute mais de aussi l'humain. Enfin une parole qui dit des choses. Enfin l'Agora à Athenes, le Forum Romain...Je m'égare sans doute un peu mais cette énergie qui a réveillé l'ensemble du Parlement est à mon sens ce qui manque terriblement à la politique française.

Qui aujourd'hui peut aller affronter Sarkozy, pour lui dire à l'image d'un Cohn Benhdit contre Barosso, la vérité sur la réalité de sa politique. Qui peut lui dire que le discours sécuritaire ça ne marche pas, que les questions d'identité ça n'intéresse personne à part des nostalgiques d'une vieille France. Qui peut lui dire que la gestion économique en France est catastrophique?

La cour des comptes questionnant la gestion des deniers publics semble pour l'instant être le seul opposant au Président de la république.

http://www.lemonde.fr/politique/article/2010/02/09/dette-gachis-favoritisme-la-cour-des-comptes-n-epargne-pas-l-etat_1303515_823448.html

Reste que ce discours du Co-président du groupe de verts au Parlement vient combler
un vide. Parfois, on aurait bien envie d'envoyer promener nos poliques. Mais ne fréquentant pas cette espèce d'hominidés, il faut des hommes comme Cohn Bendit pour leur dire les choses en face, les remettre à leur place, dénoncer les inerties de cet organe polycentrique qu'est la commission et faire résonner une parole qui aujourd'hui n'a plus sa place dans l'espace public.


Cohn-Bendit voit rouge au Parlement Européen.
envoyé par StrasTv. - L'info video en direct.

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