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L’Insee avoue avoir sous-estimé les chiffres du chômage

Publié le 13 novembre 2007 par Willy
Emploi. Après la polémique lors des élections, l’institut a dévoilé, hier, ses calculs.


Sonya Faure - http://www.liberation.fr/ QUOTIDIEN : mardi 13 novembre 2007


Cette fois-ci, c’est le bon, promis. Enfin, l’un des bons chiffres du chômage parmi toutes les nouvelles manières de le mesurer… L’Insee l’a annoncé hier : le taux de chômage au deuxième trimestre est de 8,1 % pour la France métropolitaine, 8,4 % si on y ajoute les DOM. Le tout avec une marge de «plus ou moins 0,4 point», souligne l’institut. Ce qui représenterait une baisse de 0,9 point sur un an et nous ramènerait au niveau de la fin 2002. Loin de ce qu’affichait le gouvernement Villepin pendant les élections, en parlant d’un taux de chômage au plus bas depuis vingt-cinq ans.

Surprise. «C’est une nouvelle histoire dans la statistique du chômage», a dit Stéfan Lollivier, directeur des statistiques démographiques et sociales. Dans la préhistoire, soit jusqu’en juillet, il y avait un taux de chômage publié chaque mois, qui mixait les données administratives ANPE (nombre de demandeurs d’emploi inscrits) et celles, annuelles, de l’enquête emploi de l’Insee, reposant sur une enquête. Régulièrement, on recalait les chiffres de l’ANPE sur ceux de l’Insee, et ces derniers rehaussaient le taux de chômage sous-estimé par l’ANPE. La décision de l’Insee, en mars et en pleine campagne, de ne pas publier son enquête emploi 2006, avaient éveillé les soupçons. Le gouvernement avait-il ordonné à l’Insee de taire un chiffre qui faisait exploser les statistiques officielles ? Finalement, surprise : hier, l’Insee annonçait un taux proche du dernier chiffre officiel, publié en juillet dernier: 8 %. Que s’est-il passé ?

Définition. Deux changements méthodologiques cumulés ont transformé une hausse annoncée en stagnation affichée. En mars, l’Insee avait évoqué sa décision de ne pas publier son enquête. «Il y avait bien un biais : les personnes qui ne répondaient pas à l’enquête étaient plus souvent en activité que celles qui y répondaient», estimait hier Sylvie Lagarde, de l’Insee. Donc le précédent calcul avait tendance à surestimer le nombre de chômeurs. Mais le gros de l’affaire se joue sur la nouvelle définition du demandeur d’emploi. L’Insee s’est aligné sur la définition européenne plus stricte. Désormais, pour être comptabilisé comme chômeur, il ne faudra plus seulement être inscrit à l’ANPE, mais être «en recherche active d’emploi» : envoyer des CV, aller à des entretiens…

Au final le taux de chômage a bien baissé en un an, mais moins vite et moins fort que proclamé. Contrairement aux chiffres ANPE qui notent une baisse des demandeurs d’emploi inscrits dès 2005, le taux de chômage annuel serait resté stable en 2004, 2005 et 2006 à 8,8 % de la population active.


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