Magazine France

Antennes-relais: Strasbourg veut limiter les ondes pour calmer les esprits

Publié le 11 février 2010 par Popote67

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/9c/GSM_base_station_4.JPGLa capitale alsacienne a été choisie pour être l'une des 16 villes françaises qui vont tester la diminution de l'exposition aux radiofréquences des antennes-relais, une expérimentation nationale mise en place à la suite du «Grenelle des ondes» du printemps dernier.

«Depuis qu'ils ont mis leur antenne, j'ai des migraines terribles et je préfère vivre les volets fermés pour protéger mes enfants», s'indigne Christiane, une infirmière qui se dit victime d'électrosensibilité aux antennes-relais.

Face à l'inquiétude suscitée, Strasbourg tente de limiter la puissance des rayonnements électro-magnétiques de ces antennes sans porter atteinte à l'efficacité des communications par téléphones portables.

Dans la pratique, cette expérience consiste à diminuer la puissance des antennes sous les 0,6 volt par mètre, un seuil considéré comme sûr par les associations.

En France, les valeurs limites d'émission sont de 41 à 61 volts par mètre, seuils suggérés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Commission européenne.

«Est-ce qu'en émettant moins d'ondes, ces antennes permettent toujours des communications téléphoniques de qualité ? C'est toute la question», résume Emmanuel Jacob, conseiller municipal à Strasbourg en charge du dossier.

Ce test sera réalisé dans le quartier Esplanade-Krutenau (centre-ville) et les premiers résultats pourraient être connus en mai.

L'association Robin des Toits inquiète

«La puissance des antennes-relais et ses répercussions sur l'homme nous inquiètent», explique Etienne Cendrier, porte-parole de l'association écologiste Robin des toits.

De leur côté, les opérateurs de téléphonie mobile (Bouygues, SFR, Orange et Free) estiment que si l'on réduit trop la puissance des antennes, la qualité des communications sera altérée au point même d'empêcher de téléphoner. Un problème, d'autant que l'Arcep, le régulateur des télécoms, veille à ce que ces opérateurs respectent leurs engagements de couverture.

Sans trancher véritablement, le Parlement européen a considéré en février 2009 que «des incertitudes demeurent quant aux risques possibles (...) causés par ces champs électromagnétiques».

Aucune preuve formelle de la gêne occasionnée

De son côté, l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) s'est prononcée en octobre pour une réduction des expositions, estimant, qu'«il n'est plus temps de ne rien faire» malgré l'absence de preuves formelles.

«Il n'y a rien d'avéré pour la santé, mais il vaut mieux rester sobre», estime le député François Brottes, président du comité opérationnel sur les radiofréquences (Comop) qui pilote l'expérience. D'autant que la polémique sur une éventuelle dangerosité fait rage depuis plusieurs années. A Blodelsheim (Haut-Rhin), les habitants se sont récemment opposés à l'implantation d'une antenne à moins de 300 mètres des habitations. Protestations, pétitions, refus émaillent de nombreux autres projets d'implantation dans la région.

«Les maires sont pris en otage au milieu de bagarres de chiffonniers. Il est temps que les élus, les opérateurs et les associations établissent ensemble des mesures», estime M. Brottes.

A l'issue de l'expérimentation, le Comop devrait proposer des seuils d'exposition acceptables et pourrait étudier une réorganisation du réseau.

«Il est préférable qu'il y ait davantage d'antennes et que celles-ci soient moins puissantes», explique M. Cendrier, «mais ces nouvelles constructions représentent un coût financier supplémentaire qui rebute les opérateurs».


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Popote67 292 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte