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Pourquoi les ingénieurs font des fautes d'orthographe

Publié le 04 février 2010 par Pbmv
« La traduction technique, c’est gerbique ».
Bonjour les zouzous,
Aujourd’hui, nous allons parler troudouction et relationnel client.
Pourquoi les ingénieurs font des fautes d'orthographe
Nous autres, étudiants en troudouction spécialisée dans plusieurs langues, nous avons une junior entreprise pour nous faire la main. On s’amuse beaucoup à traduire des notices de bâches de piscine ou des références pour catalogue de cuvettes de toilettes.
On a vraiment une vie de rêve.
A mi-année, on a déjà fait pas mal de choses, et on a eu le temps de classer les clients par sous-groupes. C’est vrai qu’on a vraiment que ça à faire.
Type n°1 : le client parfait sous-tous-rapports, qui ne nous donne pas de fil à retordre, nous donne des textes intéressants à traduire mais nous dit pendant trois mois que le chèque est bloqué à la compta.
Type n°2 : le type qui débarque et demande « c’est combien au mot ? ». Alors soit il a une bonne tête, et on s’arrange, soit il a une sale tronche et dans ce cas, il peut être sûr qu’on ne va pas le rater à la facturation ! Je parle du texte, bien sûr, pas du client. N’allez pas croire qu’on facture à la tête du client…
Type n°3 : l’étudiant en doctorat qui organise une conférence et doit faire traduire des présentations (beurk) et des articles (beurk au carré). Lui non plus n’a aucune idée du prix, et doit se dire que ça va lui coûter dans les 50 € cette petite bricole, sachant que le reste du budget « divers » est consacré à l’achat de clairette pour le buffet. Alors quand on lui rend un devis à 600 €, forcément il fait la tronche et dit qu’il va réfléchir. Et quand il voit que, la vérité, 8000 mots = trou dans son budget, il revient tout mielleux pour en faire traduire une partie. 600 mots. On s’est cassé les fesses à lui faire un devis pour 600 mots. 7 slides. Ca nous a presque pris plus de temps pour faire le devis que pour traduire son texte.
Variante : l’étudiant ingénieur ou physicien en doctorat. Une sale race, décidément, le doctorant. Très bossy and patronizing. Pas fichu de faire un mail qui ne soit pas truffé de fautes d'orthographe. Forcément, le texte qu'il veut nous coller va être immonde à traduire, du style spéléologie ou fonte des métaux. Et forcément, comme le délai est très court, et le texte immonde (je l’ai déjà dit, mais le texte est VRAIMENT blurp), on va lui dire « tu se touches ». Engineers won’t rule the world.
Type n°4 : le responsable d’ONG. Pendant un mois, il va nous expliquer dans des mails d’une page et demie qu’il a souvent des traductions à donner, que les délais sont très courts, mais les textes intéressants et pas très longs. Il nous colle dans sa liste de diffusion de newsletter, on lui dit « tu se calmes », et finalement, 4 mois après, aucun texte n’est arrivé.
Evidemment, on ne fait pas tout ça gratuitement. L’objectif, à la fin de l’année, c’est d’arriver à me payer une paire de chaussures en soldes pas à ma taille et sûrement déjà portées avec tout ce que j’aurai gagné. J’ai bon espoir d’y arriver.
NB : les expressions « tu se tais », « tu se clames » et « tu se touches » ont été brevetées par Clarou, mais j’ai acheté une licence pour cette année. C’est ma balle anti-stress.

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