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Pour Daniel Cohn-Bendit, l’Europe n’est pas à la hauteur

Publié le 12 février 2010 par Hmoreigne

 Dany a vu rouge. L’investiture mardi au Parlement européen de la nouvelle Commission Barroso, a été l’occasion pour un Daniel Cohn-Bendit en très grande forme de donner une leçon de politique à ses pairs. Un discours qui restera dans les annales tant par son langage imagé, ponctué de “ta gueule” à l’égard de ses collègues, que par la description crue de l’impuissance d’une UE minée par des petits jeux politiciens.

Outre Barroso pour lequel l’eurodéputé vert n’a jamais caché son aversion, Daniel Cohn-Bendit a sévèrement égratigné Martin Schultz chef de file des sociaux démocrates au parlement européen. Le leader d’Europe Ecologie reproche à ce dernier son double jeu à l’égard de la commission Barroso, ce qu’il résume dans la savoureuse formule “Je t’aime, moi non plus ! On ne te croit pas mais on va voter pour toi ! ”.

En clair, avoir monnayé le soutien des sociaux démocrates au président sortant de la commission contre la présidence (tournante) du parlement européen.

Au delà de l’indigence notoire de Catherine Ashton la nouvelle haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Daniel Cohn-Bendit a cloué au pilori la plupart des commissaires proposés qu’il juge sans détermination, ni vision, ni ambition. Le tout résumé dans une autre formule choc : “la somme des zéros fait des plus : c’est les nouvelles mathématiques de la commission Barroso“.

Illustration concrète avec le silence assourdissant de l’UE sur la question Grecque : “Quelle a été l’initiative de la commission avec la Grèce? Elle est où la solidarité? Et en Espagne? Je n’ai rien vu, je n’ai rien entendu“. Rappelant qu’une des causes de la situation difficile de la Grèce ce sont les 4,3% de son PIB consacrée à la défense en raison de la rivalité avec la Turquie sur la question chypriote, Cohn-Bendit en a conclu : “initiatives de la commission? Zéro.”

Réveillons nous, car l’Europe en a besoin“ a lancé l’ancien leader de mai 68. Pas sûr pour autant qu’il soit entendu.Le coup de sang de Daniel Cohn-Bendit n’est pas sans rappeler la phrase de Jules Renard : “Un moustique peut piquer et faire se cabrer un cheval, mais l’un demeure insecte et l’autre toujours cheval“.


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