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En passant par la Bibliothèque Richelieu

Publié le 16 novembre 2009 par Popov

En passant par la Bibliothèque  Richelieu

Les amoureux de la Salle Labrouste , temple de la beauté et de la lecture immortalisé par Tardi , ses boiseries et ses lampes vertes qui invitent au silence et à la méditation ,verront avec méfiance s'animer ce joyau de bibliothèque   Richelieu aujourd'hui délaissée au profit du modernisme de sa plus jeune soeur à Tolbiac. Entre Richelieu et François Mitterrand c'est un peu comme entre Bastille et Garnier pour l'Opéra.  Les nostalgiques et les futuristes, les appoliniens et les mercuriens s'opposent en de fièvreuses préférences.  

Pour moi c'est c'est clair, c'est Garnier, pardon...Richelieu. A  Richelieu en ce moment deux expositions. Une bonne et une mauvaise . Commençons par la mauvaise. La première hélas a lieu Salle Labrouste. Alain Fleisher , cinéaste , photographe , écrivain , critique, analysé , historien de l'art , etc. a eu carte blanche pour parler de la lecture. Le visiteur qui pénètre dans la salle Labrouste constate le premier effet délétère du dispositif: un brouhaha pénible.Puis des éclairages intermittents et des projections sur écran (aussi intermittentes). Le visiteur est invité à soulever des capots posés sur les tables de lecture et qui sont des écrans video individuels . Il subit alors la lecture d'un texte dont il ne connaîtra le nom de l'auteur qu'à la fin.Le texte évoque la lecture. Entre les capots, des citations d'auteur sur la lecture . Une seule m'amuse , de Jules Renard : 

"Je lis comme les poules boivent . De temps en temps je lève la tête pour faire couler". 

Les projections sont d'une cuistrerie inqualifiable(parfois des films recyclés de Monsieur Fleisher comme cette Roberte d'après Klossowski-frère de Balthus. Mon tout frôle la confusion et on sort avec la migraine. Quel ratage eu égard à l'extraordinaire exposition de Sophie Calle en ces mêmes lieux qui avait su dans "Prenez soin de nous" faire bruisser l'intelligence et la créativité de quelque 700 femmes françaises. Dommage donc. 

Heureusement, en sortant de la Salle Labrouste, à quelques mètres  seulement, a lieu l'exposition Michael Kenna . Pas le droit de la rater celle-là. Le maître du noir et blanc y développe ses plus belles images d'arbres , de paysages industriels (notamment l'insoutenable série sur la centrale nucléaire de Ratcliff) de neige, de forêts...Insérés dans de petites marquises les tirages sont tous de format identiques. Très travaillés,du temps de pose sans doute long(si l'on se réfère à la nimbe qui entourent nuages ou flots) au moment du développement, que de soin pour faire sortir ces noirs si noirs et une gamme si étendue de gris.

C'est un moment inespéré et magnifique. Une belle surprise.

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