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Jeûner du monde

Publié le 12 février 2010 par Tudry

"Jeûner c'est prier avec le corps."

Entretien avec un ermite de la sainte montagne.

Pénétrant dans l'église nous disons : "Seigneur je pénêtretais avec crainte dans ta maison."

Pénétrons donc, aussi, avec crainte, avec "foi et amour" aussi, dans ce "grand temps", ce temps de Carême qui est un condensé de l'histoire sainte, de l'histoire comme relation de Dieu avec l'homme, de l'histoire, aussi, comme relation-refus de l'homme avec Dieu.

Le Père Schmemann dans un petit, mais d'autant plus puissant, texte sur le jeudi saint, donnait une claire vision de la raison qui fonde le Jeûne, son "pourquoi" (quoique l'explication, plongeant ces racines dans le péché, soit inépuisable) :

L'homme, par le péché, a perdu la vie "première", la vie comme vécu pleinement eucharistique : "Il l'a perdue, parce qu'il a cessé de regarder le monde comme une moyen de communion avec Dieu et sa vie comme une eucharistie, une adoration, une louange... Il s'aima lui-même et le monde pour lui-même; il se fit centre et fin de sa propre vie. Il s'imagina que la faim et la soif, c'est-à-dire l'état de dépendance dans lequel se trouvait sa vie par rapport au monde, pouvaient être satisfaites par le monde lui-même, par la nourriture comme telle. Mais le monde et la nourriture, s'ils sont dépouillés de leur sens premier de sacrements, c'est-à-dire de moyen de communion avec Dieu, s'ils ne sont pas accueillis avec la faim et la soif de Dieu, autrement dit si Dieu n'est plus là, ne peuvent plus donner la vie ni satisfaire aucune faim."

Toute nourriture, et nous n'en manquons jamais par ici, et fut-elle "bio", locale, équitable... toute nourriture prise sans Celui qui donne la vie, est un poison, une mort, la pourriture et la mort !

Exagération, encore !

Non ! et ceci, si le sens en est avant tout spirituel n'en est pas moins, au contraire, très réel... trop réel ! Voir tous ces hommes, qui, bien que vivants sont morts et qui meurt tout les jours, voilà ce qui tirait à nos bienheureux pères théophores des larmes de compassion, bien réelles, tellement réelles...


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