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L’Orchestre symphonique pop de Montréal

Publié le 13 février 2010 par Raymondviger

Comme bien d’autres musiciens, Stéphane Savaria s’est retrouvé le bec dans l’eau après avoir complété des études en musique populaire à l’UQAM. Afin de mettre du pain sur la table, ce percussionniste de formation a dû se trouver un emploi en dehors du domaine musical. Il n’a cependant jamais renoncé au projet fou qu’il nourrissait depuis quelques années: donner à Montréal son propre orchestre populaire, à l’image du Pop orchestra de Boston. «J’aime beaucoup la musique classique, mais la pop va chercher une autre couleur, surtout en raison de la place importante qui est accordée aux cuivres et aux percussions. En classique, les timbales et les trompettes imiteront par exemple les violons, sans plus.»

Seule obligation: avoir du plaisir

En sondant son entourage, Stéphane Savaria a réalisé qu’il n’était pas le seul à penser ainsi. Raison de plus pour mener à bien son projet qui a finalement vu le jour en septembre 2006. Le concept: se concentrer sur un répertoire composé uniquement de musique de films, de comédies musicales, de séries télévisées et, à l’occasion, de standards de jazz. Et, avant toute chose, se faire plaisir! «C’était l’idée d’origine: faire de la musique qui nous plaisait et de haut calibre, qui plaise aussi au public, explique le président-fondateur. Ceux qui viennent nous voir ont d’ailleurs toujours la même réaction. Ils ne s’attendaient pas à un tel niveau et aiment redécouvrir des thèmes entraînants comme ceux de James Bond ou Mission Impossible.»

Le public n’est pas seul à être impressionné de la qualité de l’ensemble, qui célèbre cet automne ses trois ans d’existence. Une cinquantaine de musiciens ont accepté à ce jour de rejoindre bénévolement les rangs de l’organisme à but non-lucratif. L’altiste Hélène Blanchet, lassée de ne jouer que du classique, s’est laissée convaincre par la qualité de l’interprétation de l’orchestre qui donnait alors un concert à Sherbrooke. «J’ai voulu m’impliquer dans la formation parce que je n’avais jamais vu une ambiance comme celle qui règne dans cet ensemble, explique la titulaire d’un baccalauréat et d’une maîtrise en musique. Il n’y a aucune compétition: les musiciens jouent pour le plaisir, contrairement aux autres orchestres où il y a toujours une certaine pression.»

Difficile pour un violoniste d’agir en diva en sein de l’OSPM: la musique de films est un genre qui favorise les performances collectives et les rythmes enlevés plutôt que les solos interminables. Les partitions n’en sont pas moins dispendieuses et difficiles à interpréter, loin s’en faut, précise Stéphane Savaria. «Comme John Williams [NDLR: l’un des plus célèbres compositeurs de trames sonores, auteur notamment  de celles des films E.T., Indiana Jones et de Harry Potter] est toujours vivant, une de ses partitions coûtera 500$ pour cinq minutes de musique alors qu’un Beethoven nous coûte 300$ pour 45 minutes! Et Williams est un vrai compositeur, qui écrit lui-même ses partitions, qui sont aussi complexes que celles de pièces classiques.»


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