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Disgrace

Publié le 13 février 2010 par Lorraine De Chezlo
DISGRACEde Steve Jacobs
Adapté du roman de J.M. CoetzeeDrame - 2hSortie salles France 3 février 2010avec John Malkovich, Jessica Haines, Eriq Ebouaney, Antoinette Engel...Prix Fipresci - Festival de Toronto
Afrique du Sud. David Lurie est un professeur de poésie romantique divorcé. Admirateur de Byron, il aime vivre sa vie selon ses désirs, et use régulièrement de son autorité pour s'attirer les charmes de ses étudiantes. Un jour, cela tourne mal lorsque l'entourage de Mélanie, une de ses élèves, se plaint. Contraint de démissioner, David Lurie, sans l'once d'un remord ou d'une excuse, se réfugie chez Lucy, sa fille lesbienne, qui vit pour l'heure seule dans une ferme reculée du bush au paysage magnifique mais au voisinage inhospitalier... L'apartheid y a laissé des traces profondes, des cicatrices béantes. Ici ils sont la minorité haïe, volontiers humiliée. Un jour, trois Noirs s'invitent chez eux et Lucy est violée, près de son père impuissant. Un traumatisme dont le père et la fille ne se remettront pas de la même manière. Mais Lucy veut coûte que coûte rester vivre dans cette ferme, même si les concessions sont inévitables, même si elle devra trouver protection auprès de la famille même de ses agresseurs... Quant à son père, David, saura-t-il contenir sa haine féroce ? Ecoutera-t-il toujours ses désirs, ses démons ?
Avec Disgrace, Steve Jacobs nous emmène en Afrique du Sud, mais bien loin de l'angélisme d'Invictus et du sport fédérateur. Même les paysages splendides de cette terre aride et montagneuse ne peuvent avoir raison de la ségrégation survivante de l'apartheid. Ce professeur assuré, libre, écoutant ses désirs sans entrave, jouant de son flegme, n'aura d'autre récation que la violence vengeresse lorsque le Mal s'abattra ainsi sur sa fille, ce Mal qui émane d'hommes agissant libres, vengeant leurs parents. Lucy accepte, elle, tous les compromis, même les plus humiliants, ce qui paraît extrêmement difficile à comprendre et accepter. Car cela va très loin. Mais le pays est ainsi, explique-t-elle, et ainsi il doit s'accepter, car il n'y a d'autre choix pour rester chez elle.

DISGRACEDISGRACE

Sous un soleil de plomb, on est entraîné dans l'horreur, ainsi que dans la psychologie complexe et malmenée des personnages. C'est assez vertigineux. Et puis sur la forme, l'image est véritablemement somptueuse, les touches de poésie en début et fin de film (She walks in beauty) donne un contrepoids à la violence des Hommes, qui agissent comme des chiens parfois. Les chiens que garde Lucy dans un chenil, les chiens abandonnés que tue une amie de Lucy, ... Ils sont un symbole important dans le film. Les tableaux sont travaillés.

Et surtout, que dire de la prestation d'un John Malkovich éblouissant d'assurance, d'un flegme impressionant. Une performance de haute voltige. On retrouve aussi Eriq Ebouaney, vu dans 35 Rhums et surtout dans les bonus du DVD Africa Paradis !!

Ce film m'a scotchée, impressionnée par sa complexité et sa force, par la dureté des sentiments qu'il aborde.

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