Il n'y a pire aveugle...

Repas de famille. Allez savoir comment, on en est venu à parler politique. C’est plutôt rare, quand je suis à table on évite le sujet, moi le premier. Mais bref, nous en sommes venus à parler du débat sur l’identité nationale. J’essaie d’expliquer que non, ledit débat n’a pas eu pour but de capter les voix du Front National, dans la mesure du fait où Sarkozy passe son temps à nous faire la promotion du métissage et où Eric Besson a déclaré que le peuple français n’existait pas.
- Le métissage, que je dis, ça me dérange en tant qu’idéologie. Qu’un noir et une blanche couchent ensemble, vivent ensemble et fassent pleins de petits métis, je m’en contrefous royalement, chacun a le droit de vivre avec qui il veut. Ce qui me dérange, c’est cette idéologie qui fait du métis l’homme supérieur de notre époque.
- Mais de quoi tu parles Anthony ?
- Quoi de quoi je parle ?
- Personne n’a jamais dit que le métis est supérieur à qui que ce soit, et personne ne fait la promotion du métissage.
- Mais bien sûr que si ! Partout, on nous présente le métis comme l’aboutissement de l’homme et incidemment comme la nouvelle race supérieure.
- Mais où est-ce que tu as entendu ça ?
Ca m’a cassé.
Où est-ce que j’ai entendu ça ? Mais partout ! A la télévision, à la radio, des gens nous expliquent qu’être métis c’est bien, c’est beau, c’est fort, alors qu’être un pure souche, outre le fait que ça n’est pas possible parce que comme chacun le sait les français de souche n’existent pas, c’est carrément trop ringard. Partout, tout le temps, on nous dit que nous n’avons qu’un seul avenir, celui de nous métisser. La République ne sera plus française, elle sera métissée. Tout ça pour créer un homo globalisus identique, qui parle pareil, pense pareil, n’a aucune culture et, surtout, produit et consomme sans entrave.
Et en face, ils ne voyaient même pas de quoi je voulais parler.
Ils ne voulaient surtout pas voir de quoi je voulais parler.
A leur décharge, certains ont arrêtés de regarder la télévision bien avant moi. Mais pas tous. Ceux qui étaient le plus sidérés étaient d’ailleurs ceux qui regardaient le plus la télévision.
Diantre, je n’avais jamais vu à ce point l’efficacité de la machine de propagande du système fonctionner concrètement.
Où est-ce que je veux en venir avec ça ? Que si ces personnes, que par ailleurs j’aime de tout mon cœur et avec qui je partage tant mon sang que mes plus beaux souvenirs d’enfance, ne voient pas, c’est parce qu’elles ne veulent pas voir.
Partant de là, pourquoi perdre son temps à dire que la burka n’est pas une question de liberté de la femme, d’ordre public ou de je ne sais quoi, mais du fait que ça ne se fait pas en France ? Pourquoi expliquer que le métissage, c’est la disparition des peuples européens ? Comment voulez-vous leur faire comprendre que si dans les couples métis officiels (j’ignore totalement si c’est le cas dans la réalité, encore que j’ai le souvenir d’avoir entendu que ça se passait comme ça aux USA) c’est toujours l’homme qui est le divers, c’est parce qu’il y a tout un rapport de domination de la civilisation pénétrée via la femme ?
Il y a quelques temps, j’ai pondu un article disant qu’il n’y avait rien que nous pouvions faire concrètement pour lutter contre le système à part nous masturber intellectuellement derrière nos PC. Mais en y repensant, il y a une chose qui, si elle était faite, me ferait sabler le champagne. Ce serait de faire exploser les immeubles de TF1 et de France Télévision, après les avoir fait évacuer – un seul blessé, et ça serait une immense victoire du système.
Ca ne changerait sans doute rien sur le long terme, mais sur le coup, quelle gigantesque bouffée d’air frais ça nous donnerait !
Enfin, bref, je divague.
Ne prenez pas ça pour une incitation au terrorisme, je vous en prie.
De toute façon, vous vous feriez arrêter bien avant, et ce serait une nouvelle avancée du système. Le démantèlement d’un groupe terroriste d’extrême-droite.
Non, je vous en prie, ne faîtes pas les cons, continuez la masturbation intellectuelle.
En rentrant en voiture, j’ai entendu Martine Aubry dire que la Guadeloupe, c’est la France qu’elle aime, la France généreuse, la France du vivre-ensemble, des valeurs républicaines, de la tolérance.
Et la France des paysages, de la littérature, de la gastronomie ? La France des ruelles et des avenues ? La France des montagnes et des rivières ? Des plaines et des champs ?
La France réelle ?
Ah oui. C’est elle qu’on est sensée ne pas voir.