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Interview de Denis Masseglia sur l'organisation du sport en France

Publié le 08 février 2010 par Sportbusiness360
A huit jours des jeux Olympiques de Vancouver, quels sont vos objectifs en dehors des résultats sportifs ?
Vancouver sera pour nous l'occasion de promouvoir la candidature d'Annecy aux jeux Olympiques d'hiver de 2018 en entretenant de nombreux contacts au niveau international. Nous avons prévu d'organiser sept soirées auprès des représentants olympiques des différents continents. Contrairement à ce qui a pu être dit, la candidature d'Annecy n'est pas une candidature de témoignage ou de transition en attendant une éventuelle nouvelle candidature française à des Jeux d'été. Nous avons, d'ailleurs, suivi le Comité international olympique, qui a rappelé fin décembre que les Jeux étaient d'abord faits pour les sportifs. Nous avons donc choisi pour le comité de candidature une organisation inédite, avec, d'un côté, un conseil de surveillance réunissant les acteurs institutionnels autour de Christian Monteil, président du Conseil général de Haute-Savoie, et, de l'autre côté, une direction opérationnelle confiée au champion olympique Edgar Grospiron.
Concernant les JO de Londres, en 2012, nous travaillons à la création d'un grand « Village France » au coeur de Londres ouvert aux collectivités et entreprises françaises. Il nous faut réunir un budget de 5 à 8 millions d'euros.
Sur le plan de la gouvernance, Bernard Laporte, le précédent secrétaire d'Etat aux Sports, avait mis les pieds dans le plat en proposant d'interdire aux présidents des fédérations plus de deux mandats. Votre réflexion a-t-elle évolué sur ce sujet ?
Nous y sommes toujours opposés. Mais il existe pour nos fédérations des statuts dits « B », qui permettent un mode de répartition des pouvoirs calqué sur le monde des entreprises, avec un conseil de surveillance et un directoire. C'est un schéma intéressant.
Que pensez-vous de l'organisation du sport en France et du lien entre le mouvement sportif et l'Etat ? 
Il faut optimiser et simplifier les relations avec le ministère des Sports. Entre les instances sportives et celles de l'Etat, on est trop souvent en présence de doublons. Par ailleurs, alors que les engagements de l'Etat sont appelés à diminuer, le CNDS [Centre national de développement du sport, alimenté par une redevance sur l'activité de la Française des Jeux et les droits TV, NDLR] représente une part de plus en plus importante du budget du ministère des Sports - environ 220 millions sur 800. Nous aimerions que sa gestion se fasse à parité entre le mouvement sportif et le ministère. Globalement, je suis donc pour une gouvernance partagée, que ce soit avec un ministère, un secrétariat d'Etat ou même un haut-commissariat.
Je pense aussi qu'il faut associer à cette gouvernance le monde économique, ainsi que les collectivités, qui financent le sport à hauteur de 10 milliards d'euros par an, dont 1,2 milliard pour les seuls régions et départements. De ce point de vue, nous militons, dans le cadre de la réforme des collectivités en cours, qui prévoit la suppression de la clause de compétence générale pour les départements et les régions, pour la création d'une compétence spécifique sport, afin de ne pas enrayer le flux des financements actuels.
Avez-vous également des demandes sur le plan social ?
Nous défendons une disposition qui pourrait s'inscrire dans le futur projet de loi sur le sport professionnel. Il s'agit de faire en sorte que les athlètes de niveau puissent cotiser pour la retraite pendant leur carrière sportive. Nous sommes également favorables aux emplois aidés que souhaite déployer le gouvernement. A une autre époque, le sport a généré 20.000 à 30.000 emplois-jeunes, dont beaucoup ont été transformés en emplois pérennes.
Le mouvement sportif a-t-il, selon vous, comme seule vocation la compétition et l'obtention de médailles ?Pas du tout. Je souhaite développer le « sport bien-être ». Beaucoup de fédérations ont déjà une offre en la matière, mais, pour aller plus loin j'ai proposé à Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et des Sports, d'être associée à un ambitieux plan sur le sport et la santé et nous organiserons fin septembre, avec tout le mouvement sportif, une journée nationale du « sport bien-être ».

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