Magazine Culture

Perthus: fusion et confusion des sentiments

Publié le 15 février 2010 par Audinette

Perthus: fusion et confusion des sentiments

Perthus, c’est le nom du col des Pyrénées qui permet de franchir l’Espagne. Un point de passage difficile, comme celui de l’adolescence à l’âge adulte. Comme celui de l’amitié à l’amour aussi…

L’année du Bac, Paul, garçon amoureux des lettres et défini par une sensibilité à fleur de peau, est fasciné par Jean-Louis,  scientifique; ne comprenant pas comment il est possible de se plonger avec passion dans La princesse de Clèves. Entre eux va se nouer une amitié qui glissera petit-à-petit vers des sentiments bien plus ambigüs. Ceci de façon ouverte et assumée pour Paul. Mais pour lui seul…

Parrallèlement à cette amitié (amoureuse) entre les deux garçons, l’on voit celle qui naît entre leur mère respective. Des femmes pour qui leur fils est un objet d’adoration, unique et exclusif. D’autant plus que les maris et pères brillent par leur absence.

Perthus arrive à nous toucher sur des sujets sensibles: l’on a envie de rire et de pleurer à la fois lors du long dialogue entre Jean-Louis et sa mère, où celle-ci lui explique qu’il est impossible qu’il devienne - elle ose à peine prononcer le mot – homosexuel. Se défendant de l’être, Jean-Louis lui répond que l’attitude de sa mère lui donnerait presque envie de le devenir.

 Toujours entre ironie et profondeur, la pièce montre en filigrane la difficulté d’être soi et de vivre la vie que l’ont aurait aimé choisir.Les garçons sont assis sur ces chaises disproportionnées, comme pour montrer qu’ils n’ont pas encore les épaules pour le monde adulte. Des chaises mises face à face, dos à dos, puis rempilées quand s’annoncent les ruptures. Une mise en scène belle et simple, qui – comme le jeu des acteurs, met parfaitement en valeur le propos de la pièce.

Montrer les sentiments délicats avec délicatesse, c’est le passage difficile mais réussi de Perthus.

Découvrez la bande annonce ici

De Jean-Marie Besset

Avec Alain Marcel, Laurent Spielvogel, Sylvain Dieuaide et Brice Hillairet 

Jusqu’au 28 février au Vingtième Théâtre (métro Ménilmontant), du mercredi au samedi à 21h30 et le dimanche à 17h30

Tarif plein : 24€
Tarif étudiant : 12€
Matinées du jeudi : 10€

http://www.billetreduc.com/24090/evt.htm


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Audinette 61 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte