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Désir de Rupture n°26 : « L’Ecologisme » alternative au socialisme ?

Publié le 17 février 2010 par Toreador

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Par Toréador | février 18, 2010

Desert of Roses

En me repassant mentalement en tête l’histoire de la Gauche, et en relisant ce billet déjà ancien, j’ai eu l’envie de prendre un peu de distance par rapport aux guéguerres internes du PS et de m’interroger sur leur signification. Pourraient-elles être les symptômes réels d’une mort clinique ?  Est-ce de la politique fiction que d’imaginer la mort du socialisme comme « pivot structurel » de la gauche ?

En effet, la quasi-totalité des analyses des stratégies des uns ou des autres se fondent sur la croyance implicite que le PS est éternel, et qu’il  accouchera (sans insémination idéologique) d’un nouveau François Mitterrand. Bref que la rose refleurira un jour. Je suis sûr que les Radicaux d’Edouard Herriot qui partirent du pouvoir en  avril 1925 (le Cartel des Gauches) pensaient la même chose… Il leur fallut attendre 1936  pour vraiment reprendre la main… et ce fut comme partenaire minoritaire du Front Populaire dirigé par … un SFIO !

Ce que l’Histoire nous apprend, c’est que la Gauche est l’histoire d’un mouvement qui voit se droitiser progressivement les partis, sous la poussée de leurs extrêmes, mûes par de nouvelles idéologies. Le renouveau idéologique de la Gauche est toujours survenu de l’extérieur. La laïcité, puis l’anti-capitalisme ont été les deux mamelles des renaissances successives.Alors, pourquoi pas désormais « l’Ecologisme » ?

Le fort score des Verts aux Européennes, et leur bonne tenue aux futures Régionales (15% des intentions de vote) permet d’instiller le doute. Les Verts mènent la course en tête dans certaines régions comme l’Alsace, et talonnent le PS en Ile de France…

La vie en Vert et contre tout

Entre le vieux parti de Mitterrand et le jeune parti Vert, entre le bateau ivre des notables de province et la barcasse de la coalition nouvelle, n’est-ce pas la seconde qui risque de couler le premier ?

En effet, « l’Ecologisme » présente tous les aspects d’une nouvelle idéologie structurante. Il a ses dogmes qu’on ne saurait remettre en cause et sa propre grille de lecture du monde (le réchauffement climatique)., fondée sur une analyse post-marxiste et post-moderne d’une société fonctionaliste mondiale. Celle-ci conditionne les comportements de ses fidèles (avec des variantes : consommation éthique, commerce équitable, alimentation bio, etc…). C’est une idéologie beaucoup plus facile à accepter – car beaucoup plus cohérente – que le socialisme, sparadrap du capitalisme. En effet, poussé dans ses limites, l’écologisme prône une mutation profonde du capitalisme, en reprenant ses propres concepts (notamment la tarification au juste prix de la pollution).

En plus, avec la descente aux Enfers du Modem et les erreurs tactiques de Besancenot, j’ai l’impression que le parti de Cohen-Bendit joue le rôle de pôle d’attraction comme alternative au PS.

France, 2012 : Daniel Cohen-Bendit, 67 ans, arrive avec 18% des voix, au second tour, devant les candidats PS (l’officiel et le dissident). Elu avec une majorité très  courte, il constitue un gouvernement arc-en-ciel où le PS et la Gauche sont forces d’appoint. Une grande partie des notables du parti à la Rose décidant de passer avec armes et bagages chez les écolos.

L’alternative : que le PS fasse de l’écologie son nouveau catéchisme, en jetant aux épines leur passé. Relativement improbable.

Intox ? Oui, Non, Bof ?


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