Magazine Humeur

Campagne régionale en Ile de France - Chantal Jouanno et Valérie Pécresse : les deux font la paire… de gourdes ! (2)

Publié le 19 février 2010 par Kamizole

valerie-pecresse-elections-regionales-idf-perdues.1266569204.jpgchantal-jouanno-candidate-dejante-idf.1266569143.jpg

L’insigne stupidité de Chantal Jouanno ne s’arrête pas aux problèmes de transports régionaux. Dossier dont il est aussi évident que le nez au milieu de la figure qu’elle n’y connaît que dalle. Elle vise une question encore plus essentielle, à savoir la main mise de la Sarkozie sur le patrimoine immobilier de l’Ile de France par le biais du “Grand Paris” dont j’ai déjà eu l’occasion de parler et clou sur lequel je taperais aussi souvent que nécessaire.

Nicolas Sarkozy envisage de reprendre la maîtrise des transports publics à la Région Ile de France – en arguant de la mauvaise gestion des transports - alors que les Régions n’ont compétence en matière de transports que depuis 2004…

La mère Pécresse a le culot de parler de la «galère des transports en Ile de France» qu’elle ne prend évidemment jamais sinon entourée d’une nuée de journalistes et d’encore plus de flics, histoire de faire chier davantage les usagers !

Or, 6 ans – 2004-2010 – C’est bien évidemment très court : la Région ne dispose pas d’une baguette magique pour transformer la citrouille des transports publics de l’Ile de France laissée en déshérence par 30 ans d’administration de la droite en carrosse étincelant.. Il est notoirement admis que hormis le RER et quelques réalisations de prestige comme “Méteor” – le fameux train automatique qui équipe la ligne 14 du métro parisien – l’Etat, la SNCF et le RATP ont laissé tout aller à vau-l’eau.

Je ne suis nullement une spécialiste des transports d’Ile de France ni d’ailleurs mais j’utilise les transports en commun depuis assez longtemps – y compris quand je vivais à Orléans – et de longue date fort critique : quand «on ne nous transporte pas, on nous roule» selon un vieux slogan.

Je ne parlerais donc que de ce que je connais. Avant sa rénovation la gare d’Ermont Eaubonne était un infâme cloaque – idem d’ailleurs la gare banlieue de Paris-Nord où je m’aventurais dans le sombre couloir d’accès avec la trouille au ventre, ainsi que la gare de Lyon qui ne valait guère mieux. J’ai donc été très agréablement surprise le 1er mai dernier en découvrant à Ermont Eaubonne une gare lumineuse avec des escalators qui m’évitent la pénible montée ou descente d’escaliers mal entretenus fort casse-gueule et l’affichage des trains en partance qui ne tienne plus de la devinette pour initié.

Je suis persuadée que de tels exemples sont multiples dans la Région parisienne. Mais comme je l’ai déjà écrit au sujet d’une réunion du Parti socialiste qui s’était tenue à Argenteuil et où j’avais participé à un atelier sur les services publics et en particulier les transports, non seulement la Région ne peut tout redresser en 6 ans mais de surcroît tant que ce sera encore la SNCF qui restera maître de l’ouvrage – alors que c’est la Région qui finance ! - elle imposera ses solutions techniques qui ne sont pas forcément les meilleures pour la Région.

Quant au logement, Chantal Jouanno est trop stupide – je reste polie – pour ne pas comprendre qu’elle dévoile les batteries du sarkozysme. A côté, la “Grosse Bertha” boche qui bombarda Paris pendant la guerre de 14-18 c’est de la roupie de sansonnet.

En effet, comme je ne manque pas de le souligner à chaque occasion qui m’est donnée – et comptez sur moi pour enfoncer le clou ! – cette offensive contre les prérogatives de la Région – recentralisation qui ne dit pas son nom – vise à faire “main basse” sur le patrimoine immobilier proche des gares (comme l’Epad pour le patrimoine des communes riveraines de La Défense). Dans un rayon d’environ 1 kilomètre.

Tout ça pour le plus grand bonheur des promoteurs “amis”. La fièvre immobilière des années 60-70, le grand retour. Ce que la mère Jouanno ne dit pas est que les pauvres qui se logent tant bien que mal autour des gares seront chassés toujours plus loin dans des banlieues de relégation sociale et ethnique. Après, inutile de se demander pourquoi la délinquance. Pompiers pyromanes de l’UM/Posture.

En outre, Chantal Jouanno est impayable quand elle parle de logement si par malheur les électeurs donnaient la majorité à l’UMP au Conseil régional. Elle s’arroge en effet tous les pouvoirs, rayant d’un trait de plume la compétence des maires – Delanoë va être vachement content

:)
– en matière d’urbanisme, de construction et de logement social. Quand on connaît la propension des communes les plus riches – cf. Neuilly – à ne pas respecter les quotas en matière de logements sociaux, on imagine ce que ferait la Région sous sa houlette ! Alors que l’exécutif socialiste a subventionné des programmes de construction et de réhabilitation de logements sociaux.

Chantal Jouanno ne veut pas entendre parler de réhabilitation. Démolir l’existant. Ne construire que du neuf. Sans doute ce qu’exigent les promoteurs ? Pour qui a connu Paris dans les années 1970 où l’on démolissait à tour de bras, les taudis vétustes mais pas uniquement, un petit air de déjà vu.

Je n’invente rien : «Paris doit atteindre les 20% de logements sociaux, c’est évident, mais il faut que ce soient des logements nouveaux, alliant le logement social et le logement intermédiaire, c’est-à-dire pour les plus modestes comme pour les classes moyennes. Pas d’anciens immeubles que l’on transforme. Nous voulons créer une aide spécifique régionale pour les maires bâtisseurs. Il faut aussi construire du logement étudiant. Je m’engagerai à en créer 5 000 sur mon mandat, à la Cité universitaire, aux Batignolles, à Masséna, et pourquoi pas sur un pont construit sur la Seine». (…) La rénovation coûte très cher, car les immeubles sont classés, le bâti est plus dense, toujours habité».

Ah ! si on pouvait chasser les habitants… Ceci dit, un pont avec des maisons, c’est une idée qui m’est venue depuis longtemps. Pas nouvelle au demeurant : on en trouvait déjà depuis le Moyen-Age. Le problème étant que les ponts et les demeures étaient le plus souvent en bois, dévastées par les incendies et nombre de ponts s’effondrèrent lors de crues importantes. Quant au logement étudiant, la Région a déjà subventionné plusieurs programmes, sans attendre Madame Jouanno.

Quand je vous dis qu’elle dit n’importe quoi : comme si elle cumulait également la fonction de maire de Paris. A preuve, elle traite des aménagements de voirie à Paris ! «Je veux doubler le nombre de kilomètres de pistes cyclables à Paris, pour atteindre environ 750 km. Concernant la fermeture à la circulation des voies sur berge que veut le maire de Paris, je pense que l’on peut dans un premier temps aménager les quais non utilisés. Vers la tour Eiffel par exemple, on pourrait installer des pistes cyclables, des bouquinistes, des expositions temporaires. Il faut se poser la question à terme d’un péage urbain, de la couverture du périphérique, de la densification. Pourquoi ne ferait-on pas un Grenelle de Paris pour trancher ces questions? De toute façon, il faut casser les conservatismes de la pensée pour aller vers des solutions radicalement nouvelles».

Et ! hop ! Un Grenelle… c’est comme les Etats-Généraux sur tous les sujets dès qu’un problème se pose. Rien n’est réglé mais cela tient de l’incantation magique. Mantra sarkoïdal. Les seuls Etats-généraux qui vaillent seraient à l’image de 1789 : le peuple chassant tous ces UM/Posteurs. Avant d’imposer tout cela à Paris, faites-vous élire à la Mairie de Paris… Si les électeurs parisiens le veulent bien. Mais je ne crois pas que cela ressortisse des prérogatives de la Région.

J’en étais persuadée mais j’ai quand même tenu à vérifier le partage des compétences entre les collectivités territoriales tel qu’issu des lois de décentralisations de 1983 et les quelques modifications législatives, dont celle de 2004 donnant compétence aux Régions en matière de transports régionaux – les fameux TER en province.

A suivre…


Retour à La Une de Logo Paperblog