Magazine Cinéma

"SPECIAL" ( 2006 ) de Hal Haberman et Jeremy Passmore

Par Charlyh

Ce soir, j’ai la douleur d’inaugurer une section de ce blog que je n’aurais jamais imaginé créer un jour ( ou un soir, plus précisément ).
Car oui, c’est dans la douleur et le regret que va naître sous vos yeux ma toute nouvelle section de « Sauvons la planète !! ».
Dans la douleur et le regret, non pas que je sois opposé à tout mouvement écologique mais parce que cet intitulé des plus verts c(r)ache en fait une blessure pour l’amateur de ciné que je suis, le passionné de films que je peux être et le cinéphage critique qui sommeille en moi : mon vide-ordure.
Oui, je réunirai ici tout ce que je n’ai pas aimé ou supporté ( que ce soit des films, des comics, des skeuds ou autre chose ceci dit en passant aussi ) et vous expliquerait en sortant ces poubelles pourquoi il vaut mieux que vous évitiez vous aussi de dépenser des thunes dedans si vous ne voulez pas polluer un peu plus notre triste planète bleue en mettant ces films ( ou comics, etc ) aussi à la poubelle.
Et première poubelle à sortir ce soir ( puisqu’il en faut bien une ) :

« SPECIAL » de Hal Haberman et Jeremy Passmore

Et bien, Jeremy aurait peut-être du nous passer un tour de plus plutôt que d’écrire et réaliser ( si on peut appeler ça réaliser ) avec son poto Hal ce film – non, je ne parlerai pas d’étron tout de même ( c’est une poubelle cette section et pas encore la cuvette des chiottes !! ).
Ayant débuté comme réalisateur dans le cinéma – ou ce qu’on à tendance à appeler un peu trop rapidement du cinéma quand on tente désormais de faire passer ses films de fin d’études pour des œuvres cinématographiques en les faisant enregistrer sur IMDB ( les films de vacances ? on les retrouve en ligne sur Youtube ou Dailymotion et cie ) – avec un « CROSSING » qu’il a lui-même écrit ( déjà ) et produit en 2002, Jeremy s’associe, donc, en 2006 avec Hal ( qui lui n’avait rédigé jusque là que le scénario d’un certain « THE FAILURES » en 2003 ) pour écrire à quatre mains ce « SPECIAL » qu’ils réaliseront aussi à quatre mains – ou pieds plutôt vu la qualité. Yeurk ( excusez-moi, un relent… ) !!

Les Franken, contractuel dans les rues de L.A., laisse sa vie défiler devant lui voire lui échapper en n’ayant même pas d’autorité dans son métier et perdant du temps à feuilleter et lire des comics de super-héros dans lesquels il pense se retrouver, se découvrir voire vivre une autre vie.
Et comme sa vie modeste et effacée ne lui rapporte pas  tant que ça ( surtout lorsqu’aux premières larmes d’une pouffe il annule la contredanse qu’il était en train de lui dresser ), Les
( car oui ils ne sont pas plusieurs mais il est bien tout seul ) accepte de tester contre rémunération un antidépresseur appelé « Special » !
Et comme vous pouvez vous y attendre dans ce scénario prévisible au possible tout ne va pas se passer comme prévu et Les va se retrouve doté de superpouvoirs qui vont faire de lui ce qu’il aurait toujours dû être : un super-zéro !!
Persuadé que ces médocs l’ont doté de tels pouvoirs, notre couillon va ainsi prendre de l’assurance et se foutre dans une merde pas possible à chaque fois qu’il voudra exercer son véritable métier de super-héros.
Arf, arf !!
N’est pas Mister Angry et ses comparses des Mystery Men ou Captain Orgazmo voire son fidèle sidekick ( quoique c’est plus autre chose que la face qu’ils bottaient tous les deux ) Choda-Boy dans le film « CAPTAIN ORGAZMO » qui veut… lorsqu’on essaye de nous faire prendre des lanternes pour des vessies ( et j’avoue là que je n’ai jamais vraiment très bien compris cette expression commune ) et en l’occurrence que les délires d’un couillon peuvent bien être des manifestations de superpouvoirs.
Car si le spectateur peut regardant veut bien croire que Les lévite sur son canapé lors d’une des premières manifestations nocturnes et solitaires ( non, il ne s’apprêtait pas à faire cracher le colosse devant sa télévision ) – et ce malgré un effet loin d’être spécial lui, que même le plus grand des illusionnistes David Schieffer ne saurait réaliser – il faudrait être une pure quiche pour accepter de le voir flotter dans le bureau du Doc quand la scène suivante nous le dévoile apprenant à nager sur la moquette de celui-ci. Et je ne m’attarderai pas sur ce délire auditif ou psychotique qu’il imagine être de la télépathie…
Non, franchement, y a de quoi décrocher et c’est ce que j’ai fait.
Alors, si quelqu’un a pu voir ce film jusqu’au bout veut bien venir me contredire ou juste en dire en plus dessus, je suis preneur. Car, non, là, franchement ( quitte à me répéter ) je n’ai pas  pu tenir jusqu’au bout et pourtant il m’est arrivé d’en voir des bouses ou étrons visuels, d’en bouffer au kilos des navets cinématographiques ou même de m’endormir sur mon canapé devant des films soporifiques ( que je n’aurais réussi à voir que par intermittence plus que chapitre des DVD ).
Le peu d’expérience passée de cet ancien acteur de Jeremy ( sur un prétentieux « I AM ON FILM » ? ) en 2000 et de membre d’une équipe de réalisation cette même année 2000 sur ces « EAST OF WEST » ( chargé de caméra ) et « BATHORY » ( au son ) n’y auront rien changé. N’est pas multitâche qui veut.
Je n’irai pas jusqu’à le traiter de tâche, non plus. Jeremy Passmore a au moins le mérite – tout comme Hal Haberman – d’avoir fait un film, aussi soporifique, lent et pourri soit-il, il a réussi à écrire et réaliser le film dont il pouvait avoir envie. Après vous me direz, peut-être, qu’un vicieux producteur l’aura forcé un gun sur la tempe à rédiger ce script et prendre une caméra pour blanchir de l’argent sale dans une soi-disant production cinématographique. Qui sait ?
Andre Fabrizio, Craig Anderson, B.P. Cooper, Louis Hagney qui se sont associés aux producteurs Frank Mele et Edward Parks pour réunir la somme d'un million de dollars nécessaires tout de même pour produire ces 81 minutes dont je n’ai pas réussi à aller jusqu’au bout ?

Je crois qu’il m’aurait fallu des superpouvoirs à moi aussi, pourtant lecteur passionné et collectionneur de comics, pour tenir devant ce film. Même l’arnaque cinématographique « INCASSABLE » signée M. Night Shyamalan ( vous savez ce type dont les pitchs font tant de bruits ou plutôt buzz comme on dit maintenant pour retomber comme des soufflets une fois le twist final visionné, si vous n’aviez pas trouvé la fin avant ) me paraîtrait bien plus passionnante avec son vendeur de comics ( le caméléon Samuel L. Jackson dans ce rôle différent de « AU REVOIR A JAMAIS » et autres films ) qui tente de persuader un brave type ( Bruce Willis, déjà associé à Sammy dans « DIE HARD 3 » ) qu’il est un super-héros si je le regardais à nouveau.
Le budget n’est pas le même me direz-vous et les costumes de Joanna Johnston ne sont pas ceux ( si on peut parler de costumes dans ce « SPECIAL » ) d’Anna Bloom et Dawn Weisberg, comme le montage de Dylan Tichenor est bien plus énergique que le truc mollasson que nous a fait là Mike Saenz, etc, etc, etc. Et Michael Rapaport n’est pas Bruce Willis non plus rajouterez-vous. Mais, tout John McLane soit-il je ne crois pas que l’interprète de David Hayes ait pu sauver ce film, combien même l’acteur hollywoodien de blockbusters accepte aussi parfois de tourner à un tarif syndical et parce que le projet lui plait dans certaines surprises cinématographiques : « PULP FICTION », « L’ARMEE DES DOUZE SINGES » ou  « FAST FOOD NATION ».

« SPECIAL » est une blessure aussi lorsqu’on constate combien un acteur peu parfois faire de mauvais choix de carrière, car si c’est bien une carrière que tente de mener Michael Rapaport.
Il n’est pas l’excellent revenant Mickey Rourke non plus, qui après avoir explosé les box-offices et les petites culottes de vos mômans dans des films érotisant comme « NEUF SEMAINES ET DEMI » ou « ANGEL HEART » aura traversé plus de rings de boxe que de désert avant de ressusciter entre l’ombre et la lumière d’un « SIN CITY » mené de mains de maitre par Robert Rodriguez et Frank Miller, mais Mickey ( le trentenaire new-yorkais de Michael Rapaport cette fois ) semble aussi avoir fait quelques erreurs de parcours à mon humble avis.
Ayant débuté à la télévision comme tant d’autres ( dans « Murphy Brown » en 1992 ou « Le Prince de Bel Air » avec le Fresh Prince Will Smith et l’excellente série policière « NYPD Blue » en 1993 ), Michael Rapaport aura pourtant réussi à poursuivre ses débuts sur grand écran dans des titres comme « NOM DE CODE : NINA » ( ce remake du « NIKITA » de Besson qui a donné naissance à la série « Nikita, la Femme » ), le « TRUE ROMANCE » d’Oliver Stone ( dans le rôle de Dick Ritchie : souvenez-vous de ce mec qui réussi à présenter les barons de la drogue à Clarence et Alabama ), « HIGHER LEARNING ( FIEVRE A COLUMBUS UNIVERSITY ) » ou « BASKETBALL DIARIES » dans lequel il joue un skin ou le « KISS OF DEATH » de De Palma en 1995.
Et c’est alors qu’il sera devenu un second rôle voire figurant de luxe ( « COPLAND » avec Sly en 1997, « PEUR BLEUE » en 1999, « MEN OF HONOR ( LES CHEMINS DE LA DIGNITE ) » en 2000 et « A L’AUBE DU 6EME JOUR » face à Schwarzie en 2000, la voix de Joey le raton-laveur dans « DR. DOLITTLE 2 » en 2001 ) qu’il se lance dans la production ( « 29 PALMS » en 2002 ) et la réalisation ( d’un épisode de la série « Boston Public » dans laquelle il jouera Danny Hanson de 2001 à 2004 )avant de retrouver Will Smith avec qui il débuta dans « Le Prince de Bel Air » sur « HITCH » en 2005 et ce sera après qu’il trébuche et accepte de tourner dans ce film « SPECIAL », qui oui l’est un peu voire carrément… spécial.
Et peut-être l’aurez-vous revu à nouveau dans vos petits écrans ? Frank, le pote de Earl et son frère un brin abruti Randy dans l’excellente série de réinsertion karmique « Earl » et plus récemment dans le rôle de l’agent Don Self des dernières saisons du zzub ( oui, je sais c’est con mais c’est l’inverse de buzz ) médiatique « Prison Break », si ça vous parle plus. Tout a recommencé à zéro. Un super-zéro ?

En espérant qu’il ne se compromette plus avec Jeremy Passmore, par exemple, qui vient de poursuivre ses œuvres scénaristiques criminelles – pourrais-je dire méchamment – puisqu’il a écrit récemment un « CLEANER », qui bien que sorti l’an dernier n’a rien du nettoyer, et trois films à venir : « RED DAWN », « NOCTURNE » et « THE PRINCE » prévus pour cette année ou l’an prochain, sic !!

En attendant, j’espère vous éviter de dépenser quelques thunes dans ce direct-to-DVD sorti chez nous le 21 novembre 2008 et éviterai dans la douleur et quelques déglutissements de vous informer que… argh, il me semble être programmé ce 21 février 2010 à 08h20 sur Orange Cinémax ( y en a qui ont vraiment pas peur de perdre d’audience ) avant de m’en retourner me taper une nouvelle saison inédite de « Heroes » plutôt ( non, assis, le chien de Mickey !! ).
Un trailer pour les plus inconscients ?

Vous pouvez maintenant éteindre votre télévision et refermer le couvercle des poubelles.

La fiche IMDB ( en français ) du film


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