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Musique et high-tech, le mariage tabou

Par Clementso
Sur 28 % des Français qui se disent prêts au téléchargement payant de la musique en ligne, seulement 11 % ont passé le cap d’après une étude menée par Étude Forrester sur moins de 15 000 internautes européens (2009). Sous le nuage de la polémique HADOPI, il y a des clans qui se divisent et d’autres qui tirent leur épingle du jeu.
Tout a commencé avec les Traxen 200 (parodie des Inconnus), mais ça, c’était dans les années 80 quand le concept conceptuel avait provoqué une scission au sein du groupe.
Les artistes et la nouvelle technologie


Retour rapide sur :  

Musique et high-tech, le mariage tabou

 « Vive la crise du disque » d’Emmanuel Torregano met en lumière les nouveaux enjeux de la musique dans un monde virtuel incontrôlable. Même si le livre se place du coté de la rive gros patron de l’industrie, l’autre coté de la rive (évoqué en substance), soit le coté des artistes est tout aussi pertinent.


Plus sérieusement, Jack White leader du groupe indé White Stripes dénonce la nouvelle technologie comme étant nulle, sans fond et détruisant le peu d’âme qu’il restait sur les vinyles. Le tout lisse, le « tout parfait » casse l’énergie pure du rock. Reprochant par la même occasion à youtube et autre myspace de faciliter l’écoute des albums et ne poussent pas nos petites fesses à passer le seuil d’un disquaire. Ce qui explique d’après lui l’échec de son dernier album avec la formation Dead Weather (en même temps avec un nom pareil… pas envie de sortir chercher son disque).
Les ripostes...
Ce à quoi Lou Reed chanteur de groupe rock Velvet Underground serait en mesure de répondre : « hé, mon p’tit, faut vivre avec ton temps ! après tout, ton truc là, Seven Nation Army… si on le chante chez Foucault ou dans les stades de foot, c’est un peu grâce au net ! » et il sait de quoi il parle, notre papy du rock, puisqu’il a créé un petit bijou pour accéder plus facilement à son répertoire de téléphone.
Bah oui, une doudoune sert à doudouner, et un téléphone à téléphoner c’est bien connu ! c’est pourquoi pour ceux qui ne verraient pas bien les numéros de téléphone ou autres détails importants, Lou a inventé le LouZoom. Un geek qui s’assume totalement, tout comme le chanteur de Weezer, Rivers Cuomo qui ne rate jamais une occasion de savoir ce qui se fait en la matière et intègre cette passion dans son univers musical.
Musique et high-tech, le mariage tabou

Moby, lui collectionne bien volontiers les vieux ordinateurs ou vieux arrangeurs, mais est toujours à l’affût de ce qui se fait, s’amusant même à reprendre les vieux jazz de son oncle pour les remixer sur un support plus actuel ; parce qu’on se le dise on avance vite. Même si seulement 9% des français possédant un smartphone surfent sur le net avec. Paris Hilton ne sort jamais sans son portable… hein ? on a dit des artistes… oui, Paris dehors.
En outre, majoritairement des artistes ont appris à vivre et exploiter les nouveaux outils.

Une nouvelle manière d’écouter la musique

Aussi, les plates-formes high-tech des jeux vidéo de plus en plus performantes ne sont pas en laisses. Au-delà des attaques des plus contestées, en effet, beaucoup ne comprennent pas qu’on puisse écouter de la musique ou découvrir des groupes via une console jeu ; cet argument n’a pas du tout, mais alors pas du tout refroidi notre visionnaire David Bowie, qui s’amuse aisément à donner de son temps pour des jeux sur console salon comme pour Lego Rock Band. Comme Marilyn Manson qui joue à Mario Kart sur sa Nintendo DS et qui casse quelque peu le mythe du rockeur qui faisait courir le bruit qu’il s’était fait retirer des cotes pour pouvoir jouir d’auto-fellation sur scène !
Musique et high-tech, le mariage tabou

Au-delà de l’aspect visuel, les leaders du genre font preuve d’imagination pour que la technologie ne soit plus seulement accessible à une élite, mais s’insère dans la vie quotidienne comme une nouvelle façon d’appréhender le monde, et entre autres celui de la musique comme le prouve les jeux rock (on prend la place de Ringo Star à la batterie sans problème) ou les nouveaux iPod. D’ailleurs, l’industrie du disque peut remercier les jeux musicaux puisqu’elle enregistre une progression des ventes des titres présents sur la playlist de ces jeux.
En somme, la musique est un flux énergétique puissant qui fédère et c’est un des principes de U2 qui avait proposé leur dernier concert intégral en temps réel sur youtube ou encore un album inédit à télécharger seulement pour les fans. On se souviendra également de l’album « A Bigger Bang » sorti en 2006 des Rolling Stones seulement sur clé USB ou baladeur mp3. Radiohead qui propose leur dernier album au prix à la convenance du fan. Et c’est en cela qu’on se pose « la » question, est-ce que seulement les grandes pointures peuvent se permettre ce genre de promotion sur le net ? Les chanteurs qui cherchent désespérément un producteur, demandent aux internautes de financer l’enregistrement de l’album. Un Grégoire qui s’est fait connaître, à ce jour, seul son nom circule et surtout va-t-il durer ?
Et le consommateur alors ?
En faisant des sondages, la première raison au piratage c’est le prix des CD. On oublie peut-être facilement que la commodité de cliquer sur un titre, de choisir même son titre au détriment d’un album serait également une des raisons au téléchargement. Des idées planent, mais s’évanouissent assez rapidement, comme la suggestion d’imposer des taxes. Mais rien n’est aisé, à part mettre un gendarme dans chaque foyer… ça tombe bien, l’État recrute !
Musique et high-tech, le mariage tabou

Les plateformes de téléchargement légal sont arrivées bien trop tard et les habitudes se perdent difficilement (avec le principe P2P). D’autant plus que le prix fixe de 0,99 euro le titre est en fonction d’un barème imposé par des leaders sur le marché. Tout est une question d’argent et de ne pas perdre trop de plumes. Le CD s’est imposé comme la nouvelle technologie révolutionnaire, alors qu’en à peine dix ans, cet objet est déjà « out ». Le commercial n’a pas laissé de place au talent. Le commercial a oublié de prendre en considération le virtuel !
Et pourtant, comble de l’ironie, les vinyles reviennent néanmoins en force dans ce paysage où les molécules émotionnelles côtoient les atomes du futur.

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